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Anniversaire de la mort de Steve Jobs: Aurait-il laissé Apple sortir l'iPhone 5?

Steve Jobs n'aurait jamais laissé sortir l'iPhone 5
AFP

APPLE - C'était il y a an. Douze mois se sont écoulés depuis la mort du désormais légendaire fondateur et PDG d'Apple. Depuis, les comptes de la pomme sont au beau fixe. Apple demeure de très loin la première capitalisation boursière du monde, à 631 milliards de dollars, très loin devant Exxon Mobil et ses 427 milliards.

La firme de Cupertino a fait un bond en Bourse de 81% depuis la perte de son "gourou" et pourrait enregistrer un bénéfice de 42 milliards de dollars en 2012, selon le consensus des analystes. Apple est le leader du marché des tablettes, détient 17% du marché des smartphones, n'a jamais vendu autant d'ordinateurs Macintosh qu'aujourd'hui... Et pourtant. L'inventeur de l'iPod et de l'iPhone n'a jamais semblé aussi fébrile.

Steve Jobs aurait-il permis la sortie des derniers produits d'Apple, au regard de leur manque d'innovation ? Prenons les un par un, depuis sa mort:

  • iPhone 5: un écran plus haut, un téléphone plus fin
  • "Nouvel iPad": ajout de l'écran Retina, meilleure caméra
  • MacBook Pro: ajout de l'écran Retina, plus fin
  • iPhone 4S: technologie Siri

Un peu léger pour révolutionner le marché: les innovations d'Apple se concentrent sur l'écran et le gain de puissance interne. La pomme avait habitué ses clients à mieux, surtout côté design. Pour Siri, si l'invention a eu son petit effet lors de la présentation, l'utilisation n'est pas forcément très évidente, en particulier pour les non-anglophones. Quant à l'application Maps, sortie avec l'iPhone 5, aura même poussé Tim Cook, l'actuel patron d'Apple, à présenter des excuses publiques et conseiller des concurrents. Une démarche à laquelle Jobs ne se serait jamais risqué, comme en atteste sa mauvaise foi lors de l'affaire de l'Antennagate en 2010, lorsqu'il n'avait pas voulu reconnaître les problèmes de réception de l'iPhone 4.

Steve Jobs, le perfectionniste

Si les produits estampillés "Steve Jobs" étaient exempts de tout reproche, c'est que le génie set montrait d'un perfectionnisme implacable. Chez Apple, les murs se souviennent encore de ses colères et ses jugements glaçants. "Nous n'avons pas encore de produit", avait-t-il lancé devant 200 personnes lors de la première grande présentation d'un prototype de l'iPhone en 2006, à quelques semaines seulement du lancement du premier téléphone d'Apple.

Et en matière de demande, "iPapy" savait très bien ce qu'il fallait. Dans les interviews, Jobs citait souvent le bonne parole d'Henry Ford :"Si j'avais demandé à mes clients ce qu'ils attendaient, ils auraient répondu 'un cheval plus rapide'", et non une voiture. "Ce n'est pas le rôle du client de savoir ce qu'il veut", s'amusait à dire Steve Jobs peu après la présentation de l'iPad.

Selon John Sculley, directeur d'Apple de 1983 à 1993: "Steve pouvait être presque sans pitié en rejetant le travail de collègues jusqu'à ce qu'ils atteignent le niveau de perfection qu'il attendait." Responsable de Pepsi avant de rejoindre Apple, il se souviendra d'ailleurs toujours de cette phrase lorsque Steve Jobs vient le chercher, en 1983, pour diriger Apple: "Veux-tu vendre de l'eau sucrée pour le restant de tes jours ou venir avec moi et changer le monde ?"

Par sa vision, Steve Jobs est parvenu à changer, souvent de manière brutale, nos comportements d'utilisateurs. Les baladeurs MP3 existaient avant l'iPod, mais Apple en a inventé un avec un seul bouton, que même un enfant de trois ans pouvait utiliser. Les smartphones existaient déjà avant l'iPhone, mais Steve Jobs a imaginé une machine dépourvue de clavier, alors que le clavier physique était la grande qualité de la star de l'époque, le Blackberry.

La marque dont il devient "in" de se moquer

D'accord, la pomme a annoncé avoir écoulé 5 millions d'iPhone 5 en un seul week-end de commercialisation. Impressionnant, mais inférieur, tout de même aux prévisions des analystes financiers qui ont vendu des actions Apple le jour de cette annonce. D'accord, on a encore vu d'interminables files d'attente devant les magasins Apple Store, à travers le monde.

Mais les "fanboys", comme on surnomme les admirateurs d'Apple, n'ont jamais déclenché autant de moqueries qu'aujourd'hui. De nombreux médias, dont Le HuffPost, se sont gentiment amusés de ces quidams prêts à passer la nuit dehors histoire d'être sûrs de se procurer un téléphone dont le prix oscille entre 679 et 899 euros.

Du coup, après des années où Apple était la valeur la plus tendance, la marque devient celle dont il devient "in" de se moquer. Dans le même temps, Tim Cook, le successeur de Steve Jobs à la tête de l'entreprise, n'a pas manqué de tendre le bâton pour se faire battre. Lors de la keynote de l'iPhone 5, les superlatifs au sujet du "meilleur smartphone jamais conçu" n'ont eu de cesse d'être rabâché, déclenchant l'hilarité générale. (Découvrez les détournements des internautes ci-dessous)

Apple aurait-il atteint son apogée avec la mort de son créateur ? La question mérite d'être posée, surtout que le cours de l'action a tellement crevé les plafonds que le conseil d'administration songe à diviser son prix par deux. Une option qui lui permettrait d'ailleurs de quitter le Nasdaq, regroupant les valeurs technologiques américaines, pour rejoindre le Dow Jones, l'indice historique de Wall Street. Actuellement, seules cinq entreprises du secteur technologique figurent parmi l'indice historique de Wall Street: IBM, Hewlett-Packard, Microsoft, Intel et Cisco. Des entreprises qui ont un jour plané sur le secteur de l'informatique, mais dont les étoile ont désormais perdu de leur splendeur.

Un Apple en perte d'innovation sans Steve Jobs rentrera-t-il peu à peu dans ce club des papys ? Réponse en fin d'année ou début d'année suivante, avec, peut-être, le lancement de la TV connectée d'Apple. Mais d'ores et déjà s'avance la présentation d'un iPad Mini, dont la simple avancée se caractériserait par un écran...plus petit. Si elle veut prouver qu'elle est capable de faire sans son fondateur, Apple doit prouver qu'elle est capable mieux que ça. Et vite.

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