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Rebecca Marino refait surface

Rebecca Marino refait surface

« Je suis vraiment contente d'être de retour. J'étais très nerveuse et rouillée à mon premier tournoi! »

Un texte de Diane Sauvé

La voix au bout du fil est enjouée. C'est celle de Rebecca Marino, ex-numéro 1 au Canada, revenue au jeu le 10 septembre après une pause de sept mois. La joueuse de tennis de 21 ans se dit heureuse de renouer avec les filles du circuit même si celles-ci avaient toutes la même question pour elle: pourquoi avoir tout arrêté?

Rebecca Marino explique d'abord que son jeu n'était pas au point, qu'elle se sentait épuisée physiquement et mentalement, et que tout ça avait des répercussions non seulement sur elle, mais aussi sur sa famille.

Il y a plus. La joueuse de Vancouver, établie au centre national d'entraînement de Montréal depuis 2009, avait besoin d'un meilleur équilibre.

« J'avais besoin de retrouver ma famille et mes amis à Vancouver. De savoir qu'il y avait plus que simplement le tennis dans ma vie. »

Puis il y a tout ce succès qui lui est tombé dessus en 2011 et qui l'a propulsée jusqu'au 38e rang mondial. Était-ce trop vite pour Marino? « Peut-être, répond-elle. J'avais l'habitude d'être la négligée. Puis je suis devenue la joueuse qu'on voulait battre. On connaissait mon jeu. J'ai senti la pression monter. Au début, j'ai pu m'adapter. Puis à un moment donné, ça a fait une différence. »

Décision difficile

Prendre cette pause n'a pas été un choix facile pour Rebecca Marino. Elle avait l'impression d'en laisser tomber plusieurs: sa famille, ses entraîneurs et ses coéquipières canadiennes, avec qui elle devait jouer à la Fed Cup en février dernier. Elle ne savait pas combien de temps elle passerait loin du tennis, mais elle savait qu'elle y reviendrait. Le premier mois de cette pause a été très difficile, raconte la jeune joueuse, tellement elle était habituée d'avoir un horaire comblé par l'entraînement et les tournois. « J'ai même songé à me trouver un emploi! » souligne-t-elle. Mais elle ne l'a pas fait.

Marino en a plutôt profité pour partir en vacances avec sa famille et vivre de nouvelles expériences, comme le surf des neiges. Puis, pour la première fois de sa vie, elle a visité Whistler. Particulier pour une fille de Vancouver, non ?

Mais elle a aussi continué de travailler avec une consultante en psychologie. Ce qui l'a beaucoup aidé, avoue-t-elle. « Je réalise que je suis plus qu'une joueuse de tennis, explique Rebecca Marino. Mes parents, mes amis et les filles du circuit apprécient la fille que je suis, et non pas la joueuse. Ça a fait une grande différence pour moi. J'essaie de m'ouvrir davantage aux autres même si je suis encore timide; j'essaie de faire transparaître ma vraie personnalité. "

Une grosse pente

Rebecca Marino a pris part jusqu'ici à trois tournois de type Challenger ces dernières semaines,. Elle compte en disputer cinq autres avant la fin de l'année, dont le Challenge Banque Nationale de Saguenay, qu'elle a remporté il y a deux ans

Elle se prévaudra l'an prochain de son classement protégé, mais pour l'instant, elle pointe au 509e rang mondial. Ce qui l'oblige donc à passer par les qualifications. Difficile, admet-elle. « Je ne voulais pas aller à Québec, poursuit-elle, car je ne voulais pas m'imposer beaucoup de pression. Je voulais y aller d'abord avec de petits tournois. Je savais que je n'avais pas encore retrouvé mes repères. »

Elle s'entraînera dorénavant à Vancouver et travaille pour l'instant avec Alex Korch, de l'Université de Colombie-Britannique. Rebecca Marino veut retrouver le même calibre de jeu qu'avant, sinon mieux. Elle sait bien que la route sera longue. « Je suis définitivement nerveuse et anxieuse. Peut-être que je n'y arriverai pas. Mais c'est le risque que je prends. "

Le beau risque.

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