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Ici Chez Soi: Quand les participants recommencent à rêver

Quand les participants recommencent à rêver
ONF

Il y a quelques semaines, nous avons rencontré Sonia Côté, la coordonnatrice du projet Chez Soi à Montréal, pour en savoir plus sur une facette unique de l'approche de Priorité au logement: ce qui attend les participants après l'euphorie et l'isolement qui suivent le déménagement.

Après avoir intégré un appartement et fait face à leur nouvelle réalité, la plupart des participants qui continuent d'être logés vivent un épisode complètement inattendu: ils recommencent à rêver. «Les rêves qu'ils avaient avant d'être dans la rue sont toujours là. Quand on vit une rupture sociale, on peut oublier qu'on a des rêves» ajoute Benoît St-Pierre, un pair aidant qui collabore au projet. «Certains croient que leurs projets de vie ne sont pas accessibles.»

«Les participants peuvent avoir des buts très variés! Écrire un livre. Avoir des plants de tomates. Reprendre contact avec la famille. Faire un voyage. Posséder une bicyclette. Dans les locaux de l'organisme partenaire Diogène, les intervenants tiennent même un tableau avec une liste de rêves pour tous les participants! Il ne faut pas oublier que nous sommes là pour les projets des personnes et non pour réaliser nos objectifs à nous» raconte Sonia, visiblement émue dans son bureau au bout d'un corridor du quartier général .

«Les projets doivent être concrets, raconte Côté. On veut des buts précis. Par exemple, aller mieux ne serait un projet assez spécifique.» Pour connaitre l'espoir et la capacité de se réaliser, il apparait clair qu'il faut d'abord être en mesure de faire des choix. Cette particularité du projet Chez Soi est évidente dans les films sur la vie de Hector et Lise, réalisés par Louiselle Noël à Moncton. En entrevue, la réalisatrice concède qu'elle souhaite volontairement présenter de manière positive la vie avec la maladie mentale après l'itinérance. Hector parle du courage de vivre, qu'il a retrouvé grâce au projet, ce qui lui a permis de reprendre contact avec son fils. Lise, elle, a choisi de peindre et de vendre ses œuvres; une employée du projet l'a aidé à assembler un portfolio. Sans un toit et la liberté de choisir la vie qu'ils désiraient mener, rien de cela n'aurait été possible.

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