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Baisse importante de la participation de la Caisse de dépôt dans Québecor Média

Baisse importante de la participation de la Caisse de dépôt dans Québecor Média
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MONTRÉAL - Douze ans après avoir investi 3,2 milliards $ dans Québecor Média, la Caisse de dépôt et placement du Québec a annoncé mercredi qu'elle se départissait de près de la moitié de sa participation dans le conglomérat pour 1,5 milliard $.

La transaction survient alors que Vidéotron, la principale filiale de Québecor Média, voit sa croissance ralentir, en plus d'être confrontée à un choix difficile: investir ou non des dizaines de millions de dollars dans l'acquisition de nouvelles fréquences pour la téléphonie sans fil, lors des enchères qui se tiendront l'an prochain.

Québecor (TSX:QBR.B) versera 1 milliard $ en espèces pour acquérir les actions de la Caisse. Les 500 millions $ restants prendront la forme d'un titre de dette, une débenture subordonnée convertible en actions de catégorie B de Québecor, laquelle sera assortie d'un taux d'intérêt annuel de 4,125 pour cent.

La participation de la Caisse dans Québecor Média passera ainsi de 45,3 à 24,6 pour cent. Pour le bloc cédé mercredi, l'institution récupérera sa mise, puisque celui-ci lui avait coûté environ 1,5 milliard $ en 2000.

En tenant compte des dividendes versés par Québecor Média à la Caisse au fil des ans (324 millions $ au total depuis 2003, dont environ 148 millions $ attribuables au bloc vendu), l'investissement a même permis de dégager un rendement, mais celui-ci est maigre au regard des objectifs de l'institution.

La transaction attribue une valeur de 6,1 milliards $ à Québecor Média. C'est beaucoup plus que l'évaluation de quelque 5 milliards $ effectuée par la Caisse à la fin de 2011. Les parties en sont arrivées au chiffre de 6,1 milliards $ en s'appuyant sur des évaluations externes, a précisé Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse.

Mercredi matin, lors de la téléconférence tenue par les dirigeants de Québecor avec les analystes financiers, ceux-ci se sont interrogés sur le prix de vente consenti par l'entreprise, qui est favorable à la Caisse.

Le grand patron de l'entreprise, Pierre Karl Péladeau, a expliqué que la Caisse détenait son investissement dans Québecor Média depuis plus longtemps que ce qu'elle prévoit généralement pour un placement privé.

Le chef de la direction financière, Jean-François Pruneau, a par ailleurs noté que la transaction allait permettre à Québecor d'avoir accès à une plus grande partie des flux de trésorerie générés par Québecor Média.

Des analystes ont aussi demandé à la direction de Québecor pourquoi elle n'avait pas plutôt opté pour un rachat d'actions de catégorie B de l'entreprise. M. Pruneau a répondu que la transaction avec la Caisse s'annonçait plus rentable pour Québecor qu'un rachat d'actions.

M. Péladeau a également fait valoir que son groupe voulait profiter des «conditions avantageuses sur les marchés d'emprunt» pour augmenter sa participation dans Québecor Média.

De son côté, le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia, a indiqué que la transaction allait permettre à l'institution de «rééquilibrer» son portefeuille, qui était surpondéré dans le secteur des médias et des télécommunications.

L'entente annoncée mercredi prévoit qu'en 2019, la Caisse pourra disposer complètement de son investissement dans Québecor Média en procédant à la vente de ses actions sur le marché boursier ou en les cédant à une «tierce partie financière».

Rogers Communications (TSX:RCI.B), qui avait tenté de mettre la main sur Vidéotron avant Québecor en 2000, ne pourrait donc pas, en principe, racheter la participation de la Caisse dans Québecor Média.

La transaction fera passer de 2,9 à 3,7 fois le ratio dette/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de Québecor.

Les agences de notation DBRS et Standard & Poor's ont toutefois estimé mercredi que l'entreprise pouvait se permettre d'accroître son niveau d'endettement et ont confirmé ses cotes de crédit. Par contre, Moody's les a abaissées d'un cran pour des raisons principalement techniques.

Dans une note, l'analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins, a soutenu que la transaction était «légèrement dilutive» pour les actionnaires de Québecor en raison de l'augmentation de la dette.

Avant l'ouverture des marchés, son collègue Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, prédisait un bond de cinq à 10 pour cent de l'action de Québecor à la suite de l'annonce.

Le titre a plutôt perdu 1,3 pour cent mercredi pour clôturer à 33 $, à la Bourse de Toronto.

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