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VIDÉO. Tatouage : Erik Sprague, l'homme lézard

À la rencontre de l'homme lézard (VIDÉO)
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SPECTACLE - Sur son torse, cinq lettres qui donnent le ton. Erik Sprague, The Lizard Man, l'homme lézard est un FREAK. Intégralement tatoué, visage compris, sept cent heures de tatouage en tout. Sprague a poussé l'émulation reptilienne a son paroxysme: dents taillées en pointe, langue scindée en deux; sur ses arcades sourcilières le Lizard Man s'est même fait implanter du téflon. Les aspérités reptiliennes, ça se travaille.

Mais comment devient-on freak? Par accident ou par vocation? Ce sont ces questions que le réalisateur William Darbyshire a posé à l'homme lézard. Il en ressort un documentaire court mais néanmoins fascinant. Une dizaine de minutes d'interview et d'images d'Erik Sprague qui permettent de mieux comprendre ce sacerdoce reptilien. On pense immédiatement à Tod Browning et son film Freaks de 1932, ce n'est que pour mieux constater à quel point on se trompe. Car aujourd'hui, on ne naît pas freak, on le devient. Démonstration.

"Je suis une bête de foire professionnelle", affirme Erik Prague. Une bête de foire qui vit de ses spectacles. Au programme stand-up, cascades et contorsions impliquant ciseaux et autres tire-bouchons doucement amenés à traverser le visage du reptile, le film de William Derbyshire offre un bel aperçu des numéros de l'homme lézard.

Devenir freak : mode d'emploi

N'allez pourtant pas croire qu'une drôle de mouche l'aurait piquée. À l'écouter, Erik Prague est tout ce qu'il y a de plus normal. "On me demande souvent si j'ai eu des problèmes familiaux, je dirais plutôt que le soutien de ma famille m'a été précieux", explique le lézard. Pour Erik Sprague, on se métamorphose comme on se découvre, ça ne se fait pas du jour au lendemain. "Ce n'est pas comme si je m'étais réveillé un jour en me disant, tiens, et si je devenais un lézard?" raconte-t-il. "Quand j'ai décidé de ma tatouer tout le corps ainsi que le visage, j'étais arrivé à un stade où ça aurait été illogique que je ne le fasse pas."

S'il y a d'abord un intérêt pour l'art corporel et les tatouages, pourquoi Erik Sprague a-t-il fini par choisir de se cantonner au lézard? "Les reptiles sont les animaux qui me plaisent le plus. Confronté à plusieurs choix, le lézard était celui qui me correspondait le mieux. Je l'ai choisi comme un individu lambda choisi ses vêtements (...) Les reptiles ont une image de puissance. Une fois que j'ai choisi ce symbole, je suis devenu ce symbole", affirme-t-il.

"Sortez vos appareils photos!"

Devant la foule, l'Homme lézard fanfaronne: "Sortez vos appareils photos, c'est le moment, prenez des photos et montrez les autour de vous!" Cette propension au spectacle, c'est peut-être ce qui étonne le plus chez l'homme lézard. Et si Sprague aime autant se donner à voir, c'est avant tout parce qu'il se considère comme un artiste capable de changer la vie des autres. "Il suffit que je sorte de chez moi et que je marche dans la rue pour insuffler une dose de surréalisme dans la vie des gens (...) Imaginez un type dans sa voiture qui fait le même trajet pour aller au boulot tous les matins, un jour il me tombe dessus, ça le sort de son quotidien."

Indissociable de son oeuvre, l'homme lézard pourrait incarner une nouvelle version de l'artiste engagé.

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