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Des gens d'affaires inquiets du gouvernement Marois
Radio-Canada.ca

Les gens d'affaires sont inquiets, et ils l'ont fait savoir au gouvernement de Pauline Marois en organisant une conférence de presse sous l'égide de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

Sa présidente, Françoise Bertrand, a appelé le nouveau ministre des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau, à rétablir le dialogue avec les entrepreneurs québécois.

Augmentation des impôts des nantis, moratoire sur le gaz de schiste, hausse de redevances minières, démantèlement du ministère du Développement économique, les milieux d'affaires se disent « déstabilisés » par les premières mesures du gouvernement péquiste, soutient Françoise Bertrand.

Son homologue de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec, Alain Kirouac, enfonce le clou. Il prétend qu'il n'a jamais ressenti, en 25 ans de carrière, « un mouvement aussi fort » de contestation et d'inquiétude parmi les entreprises de la Vieille-Capitale.

Sur le fond, les chefs d'entreprise n'adhèrent pas aux annonces du nouveau gouvernement péquiste, dont il redoute l'impact sur l'activité économique. « La capacité de nos sièges sociaux d'attirer des talents internationaux » est actuellement « remise en question », indique ainsi le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc. Selon lui, il règne actuellement un climat d'incertitude au Québec qui « retarde certaines prises de décisions » au sein des entreprises.

Mais c'est plutôt sur la forme que les gens d'affaires concentrent leurs critiques à l'endroit du gouvernement. « Il y a une série de décisions en cascade qui nous a vraiment pris par surprise », déplore Françoise Bertrand. Elle s'étonne que personne n'ait été consulté au préalable, avant de tendre la perche à la première ministre pour qu'elle engage des pourparlers avec les entrepreneurs québécois.

Ce vent de panique économique qui semble souffler au Québec se ressent jusque dans les bureaux des fiscalistes, dont les téléphones n'arrêtent pas de sonner ces derniers jours.

« On ressent une inquiétude vis-à-vis de la hausse des taux d'impôt », confirme Stéphane Leblanc, associé chez Ernst & Young. Ses interlocuteurs ne se contenteraient pas de critiquer les décisions de Québec. Ils se demanderaient plutôt ce qu'ils peuvent concrètement faire pour ne pas payer ces impôts-là, explique le fiscaliste, dont certains des clients se posent la question du déménagement sous des cieux moins taxés.

Du déjà vu

Pour le directeur général de l'Institut de la gouvernance, Michel Nadeau, la réaction des gens d'affaires n'a rien de surprenant. « On est dans un monde de lobby. Un monde où des groupes d'intérêt, des groupes particuliers défendent leur bien individuel, personnel, et leur intérêt de groupe », observe l'ancien numéro deux de la Caisse de dépôt et placement.

De son côté, l'ancien premier ministre du Québec Bernard Landry n'est pas inquiet. « Ce sont des symphonies que j'ai entendues quand René Lévesque a formé son premier gouvernement. J'ai réentendu ça de nouveau quand Parizeau est arrivé et la réalité qui a suivi a été tout le contraire », témoigne le prédécesseur de Pauline Marois.

Legault s'en mêle

Dans la journée, le chef de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ), François Legault, a abondé dans le sens des gens d'affaires. Il a écrit sur Twitter (voir ci-dessous) que « des entreprises parmi les 10 plus grands fleurons québécois examinent présentement des scénarios de déménagement ».

Questionné par le journaliste de Radio-Canada Gérald Fillion, le chef de la CAQ n'a pas cité les noms des compagnies en question. Il a répondu que des « dirigeants de trois grandes entreprises québécoises » lui avaient « confidentiellement » parlé de cette éventualité.

Il a ensuite gazouillé que « des dirigeants de grands cabinets de fiscalistes » lui avaient confié « être débordés de demandes de déménagement ».

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