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Bori Balade : Edgar Bori repousse les frontières de son univers

Bori Balade : Edgar Bori repousse les frontières de son univers
Courtoisie

Pour le lancement de son 9e album en carrière, Bori Balade, Edgar Bori a invité le public à faire un tour dans sa tête. Rien de moins. Désireux de faire véritablement découvrir son univers à ses admirateurs, l’auteur-compositeur-interprète ne souhaitait pas se limiter, selon ses dires, à « offrir une performance en catastrophe, où les gens écouteraient plus ou moins ». Il voulait plutôt prendre le temps de discuter avec ses invités et de tracer avec eux un bilan de son parcours professionnel des 20 dernières années.

Pour ce faire, l’artiste a mis sur pied un « musée éphémère », aménagé au troisième étage d’un immeuble anonyme de l’arrondissement Outremont. Ouvert pendant tout l’après-midi du 25 septembre dernier, le vaste repère aux murs d’un blanc immaculé exposait des affiches, des instruments de musique, des journaux, des feuilles de papier couvertes de vers, des personnages aux costumes excentriques et autres objets disparates. Sur toutes les tribunes par les temps qui courent, l’équipe de Moment Factory a collaboré amicalement au projet en concevant des images inspirées du monde créatif de Bori, projetées sur les murs à partir de nulle part.

« Les mots ont toujours eu beaucoup d’importance pour moi, a détaillé l’hôte de la journée, entre deux poignées de main à ses visiteurs. Et j’ai toujours aimé l’univers du cirque. On est donc, très modestement, dans ma tête. Dans ma tête, il y a beaucoup d’espace, comme ici. C’est du théâtre de poche. C’est du Sol et Gobelet ! Moi, je suis de cet univers-là. »

« Un musée éphémère, c’est comme un château de sable sur la plage; ça ne reste pas, a-t-il poursuivi. Pour une journée, ça m’a paru bien. Ce musée sert à me réénergiser en rencontrant les gens, et en rejoignant ceux qui sont encore intéressés par la chanson à paroles, les propos, le théâtre. »

Qui plus est, Bori a profité de l’occasion pour demander à ses adeptes de contribuer à l’écriture du troisième volet de la trilogie qu’il amorce en présentant Bori Balade. Bori Salade arrivera dans les bacs des disquaires en février, tandis que Bori Malade devrait voir le jour en avril. D’ici là, le poète ira s’enfermer dans une petite mansarde, en France, entre le 14 décembre et le début février, pour jongler avec de vieux textes auxquels il n’avait jamais osé retoucher. Le jour de son lancement, les gens avaient donc la possibilité de lire ces brouillons et d’en surligner leur passage préféré.

Une balade qui fait du bien

Avec cette ambitieuse entreprise de pondre trois disques en moins d’un an, Edgar Bori ne poursuivait aucun objectif particulier, sinon celui de se dépasser et de proposer trois atmosphères musicales complètement différentes.

« Moi, je suis un cheval; dès qu’on me met l’attelage, je tire ! C’est un peu comme un marathon. Présentement, je travaille à Salade, qui regroupera les plumes de plusieurs collaborateurs. Et, avec Malade, je veux relever le défi de me surprendre moi-même. Peut-être que ça ne sera pas écoutable, mais il faut absolument que je sorte des sentiers battus. Aujourd’hui, grâce aux technologies, on peut faire des explorations. Et il y aura aussi un propos intelligible. Qui sait si

Gauvreau ne fera pas un tour par moi… »

Mais, pour l’instant, l’homme s’affaire à promouvoir Balade, un opus qui respire la tendresse. Accompagné d’un chœur féminin composé de Monique Fauteux, de Judi Richards et de la fille de celle-ci, Karine Deschamps, Bori nous transporte vers l’espoir dans un voyage de 40 minutes, au cours duquel il nous parle notamment d’échecs amoureux et de la mort. Mais la douceur qui se dégage des mélodies n’exclut pas un certain engagement social dans les couplets…

« Un grand vent se lève traite des carrés rouges et des printemps érable et arabe. Il y a des chansons qui prennent position sur notre individualité et notre société. Rien qui transmet un message, par contre. Ça véhicule davantage l’espoir, à travers une voix sortie de mix musicaux. »

À visage découvert

Impossible, enfin, de s’entretenir avec Edgar Bori sans aborder le sujet de ce personnage qu’il traîne depuis ses débuts sur scène et qui, pendant longtemps, s’est produit sur les planches « à sa place », alors que le chanteur se pointait devant les spectateurs le visage voilé. Après deux décennies de métier, le grand timide se soigne de plus en plus et ose désormais se révéler en entier, à visage découvert.

« Au début, il y avait une division entre mon personnage et moi; maintenant, on est la même personne, a nuancé Bori. Celui qui était caché, c’était un côté caché de moi-même. Celui-ci est plus facile à porter avec les années. Aujourd’hui, les gens du métier m’appellent Bori et je me retourne plus facilement. Ça va bien pour porter les mots, l’écriture est libérée, simplifiée. Je n’ai plus besoin de prendre de détours. Ça va de mieux en mieux. »

Edgar Bori consacrera son été 2013 à aller à la rencontre de son public dans un spectacle qu’il souhaite théâtral et coloré. Actif sur Facebook, le gaillard invite d’ailleurs ses « amis » à lui suggérer des chansons en vue de ce prochain tour de chant.

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