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Construction de nouvelles prisons: le flou persiste au fédéral

Construction de nouvelles prisons: le flou persiste au fédéral
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OTTAWA - Le gouvernement fédéral vante souvent les mérites de sa politique de lutte contre le crime, mais il est bien plus discret quand vient le temps de révéler l'endroit où les criminels qui subiront ses nouvelles mesures seront emprisonnés.

Lentement, toutefois, les détails à propos des changements qui attendent les détenus commencent à faire surface.

Des données tirées du plus récent recensement publié la semaine dernière indiquent que le nombre de Canadiens derrière les barreaux a augmenté de 17 pour cent entre 2006 et 2011, tandis que la population du pays a crû de seulement 5,9 pour cent pendant cette période.

Pourtant, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, martèle que le nombre de détenus sous responsabilité fédérale — qui ont reçu des peines de deux ans et plus — n'a pas connu une hausse aussi fulgurante que celle prédite par les observateurs après l'introduction de projets de lois conservateurs ayant mené à l'adoption de législations mettant en place de nouvelles peines minimales pour certains crimes.

La porte-parole du ministre Toews, Julie Carmichael, a écrit dans un courriel envoyé lundi que «la vague de prisonniers prédite par les néo-démocrates ne s'était pas concrétisée».

En juillet, M. Toews avait indiqué que la population carcérale était d'un peu moins de 15 000 personnes, bien moins que les 18 000 anticipés par le Service correctionnel du Canada.

Ces statistiques éludent toutefois les données des prisons provinciales, bondées, et celles des établissements de détention provisoire, qui sont décrits par les cours de justice comme étant des endroits de plus en plus violents et dangereux.

Les nombres fournis par le recensement, en revanche, ne tiennent compte que des détenus incarcérés depuis six mois ou plus, lesquels ne représentent qu'une petite partie des prisonniers. Selon Sécurité publique Canada, «91,2 pour cent des femmes et 85,4 pour cent des hommes reçoivent des peines de six mois ou moins».

Il arrive même que le nombre de personnes en détention provisoire, et donc en attente des dates de leur procès, soit équivalent à celui de la population carcérale, révèle une étude réalisée par Statistique Canada en 2011.

En bref, les études concernant les institutions fédérales ne semblent qu'effleurer la problématique, et la question, au niveau fédéral, demeure difficile à chiffrer.

Plusieurs médias ont reçu la semaine dernière les documents qu'ils avaient réclamé il y a un certain temps en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Ceux-ci contiennent les résultats d'études approfondies à propos de prisons en partenariats publics-privés (PPP) en Ontario, en Colombie-Britannique, en Grande-Bretagne et en Nouvelle-Zélande, entre autres.

L'étude commandé par Partenariats publics-privés Canada a été effectué par Deloitte, et a coûté 45 000 $. Elle révèle que le gouvernement conservateur a bel et bien exploré la possibilité et les avantages de la construction de prisons en PPP.

À la Chambre des Communes lundi, M. Toews a déclaré que son gouvernement avait rejeté cette option.

Les conservateurs répètent depuis des mois qu'ils n'ont pas l'intention de faire construire davantage de prisons.

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