Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Avalanche au Népal: le médecin québécois toujours porté disparu

Avalanche au Népal: le cardiologue québécois toujours porté disparu
AFP

Les recherches pour retrouver le cardiologue québécois Dominique Ouimet et deux alpinistes français, disparus la veille dans une avalanche sur le mont Manaslu, au Népal, ont de nouveau été suspendues lundi matin.

Les recherches avaient auparavant permis de retrouver cinq personnes, plus tôt lundi matin, dans l'une des pires catastrophes des dernières décennies à survenir dans l'Himalaya.

L'avalanche a fait neuf morts dont:
  • 4 Français
  • 2 Allemands
  • 1 Espagnol
  • 1 Népalais

« Nous avons désormais arrêté les opérations de recherche par hélicoptère. Deux Français et un Canadien sont toujours portés disparus. Des sherpas sont à leur recherche dans la montagne », a précisé Basanta Bahadur Kunwar.

Moins optimiste, le syndicat des guides français a estimé qu'il n'y avait plus d'espoir de retrouver des survivants. « Il n'y a plus d'espoir de retrouver des disparus », a déclaré en France le vice-président du Syndicat national des guides de montagne, Christian Trommsdorff. Ce dernier est en relation avec les équipes de secours de l'Himalaya.

Une dizaine de personnes ayant survécu à l'avalanche ont été secourues. Parmi eux figure Greg Hill, un Canadien de Revelstoke, en Colombie-Britannique. Ce dernier se trouvait au-dessus du campement lors de l'avalanche et n'a pas été blessé. Ces alpinistes pourraient reprendre leur ascension.

Dominique Ouimet porté disparu

Un guide travaillant pour l'organisation responsable de l'expédition et la soeur du médecin québécois, Isabelle Ouimet, ont confirmé que le cardiologue était pour l'instant porté disparu.

La direction du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Saint-Jérôme a publié un communiqué dans lequel les collègues de M. Ouimet expriment leur tristesse et leur inquiétude. Un soutien psychologique est apporté par le CSSS aux employés et aux médecins qui travaillent avec M. Ouimet.

Le CSSS indique également que les rendez-vous électifs qui devaient avoir lieu, lundi, ont été reportés.

En entrevue sur les ondes de RDI, Isabelle Ouimet a indiqué qu'au départ, elle ignorait que l'équipe de son frère avait été touchée par l'avalanche, plusieurs groupes se trouvant simultanément sur la montagne. « Dans leur équipe, un des guides est décédé et un autre a été emmené à l'hôpital », a-t-elle raconté.

Selon Mme Ouimet, son frère s'était rendu au camp numéro trois du mont Manaslu, situé à 6800 mètres d'altitude. « Les tentes, semble-t-il, sont disparues parce que l'avalanche y est passée », a-t-elle précisé.

Dimanche soir, Mme Ouimet ne cachait plus son désarroi devant le peu d'informations qui filtraient des autorités.

« J'aimerais que quelqu'un de l'organisation prenne la peine de nous donner des nouvelles. Personne n'est entré en contact avec la famille de Dominique Ouimet. J'ai eu des entrevues téléphoniques à la radio et à la télévision canadienne. J'en ai encore demain. Je devrai être honnête et leur dire les faits : on se sait pas qui est en charge des recherches, comment se font les recherches, quelles démarches ont été entreprises jusqu'à maintenant. Après le choc, la colère monte. Les heures sont comptées », a-t-elle écrit sur sa page Facebook.

Par ailleurs, une porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères, Chrystine Roy, ne pouvait confirmer dimanche soir la disparition du médecin, se contentant de dire que des représentants du ministère étaient en contact avec les autorités népalaises.

Des recherches difficiles et périlleuses

Bernard Voyer, explorateur et alpiniste depuis plus de 30 ans, croit de son côté qu'il est encore possible de retrouver le Dr Ouimet. « On n'a pas de nouvelles, mais il n'a peut-être pas son walkie-talkie ou son téléphone satellite », a-t-il déclaré.

M. Voyer a précisé que les hélicoptères peuvent difficilement se rendre à 7000 mètres d'altitude, ce qui complique les recherches. Les zones d'avalanches peuvent s'étendre sur une largeur allant jusqu'à 400 mètres, a-t-il ajouté, et sont recouvertes de tonnes de neige. Selon lui, ce qui peut être mortel est le souffle de l'avalanche, qui transporte une grande quantité de particules de neige pouvant causer une mort similaire à la noyade.

Le 4e sommet le plus dangereux au monde

Selon l'alpiniste Maxime Jean, le mont Manaslu est le 8e sommet du monde et le 4e en termes de dangerosité, notamment en raison des risques d'avalanche qui y sont très élevés, voire quotidiens.

Même s'il est possible de détecter des signes précurseurs d'une avalanche prochaine - par la température, le degré d'inclinaison de la pente et le type de neige - le Manaslu est situé dans une région plus isolée que l'Everest, poursuit-il. Les secours, qui arrivent à pied, prennent donc beaucoup plus de temps à atteindre la zone de l'avalanche. Les chances de survie deviennent ainsi plus minces, car si l'alpiniste n'est pas blessé, il doit aussi combattre le froid pendant de longues heures, conclut M. Jean.

Selon les autorités, l'avalanche de dimanche est l'une des pires catastrophes des dernières décennies dans l'Himalaya. En 1995, au moins 42 personnes, dont 17 étrangers, avaient perdu la vie dans le secteur de l'Everest.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.