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Trent « the » Guy

Trent « the » Guy

MONTRÉAL - On ne touche pas à la crinière de Trent Guy. Les Argonauts l'ont appris à la dure, dimanche, à Montréal.

Un texte d'Olivier Arbour-Masse

Courroucé qu'on ait malmené son abondante chevelure, le retourneur des Alouettes (8-4) s'est vengé de la pire des façons. Avec deux touchés, dont un spectaculaire, il a mené les siens à un gain de 31-10 face aux Torontois (6-6), qui menaçaient de rattraper les Montréalais au sommet de l'Est.

Au début deuxième quart, Mike Bradwell a freiné Guy cavalièrement. Il l'a retenu par les cheveux pour l'empêcher d'enregistrer un quelconque gain en retour de botté de dégagement. Les arbitres n'ont pas pénalisé le geste, légal. Guy s'en est chargé.

« Ça me stimule toujours quand on touche à mes cheveux et qu'après, on me nargue à ce sujet », a-t-il confié.

Quelques instants plus tard, Guy couronnait par un touché de huit verges une poussée qui a célébré les retrouvailles entre Anthony Calvillo et Brandon London, absent des trois derniers matchs. Sur cette séquence offensive, Calvillo s'est tourné quatre fois de suite vers le numéro 14. Trois fois, le projet a réussi : des gains de 36, 19 et 12 verges.

La vengeance de Guy a pris une autre dimension au troisième quart.

Le numéro 84 a ramené un placement raté de Swayze Waters sur 129 verges pour donner une avance de 23-6 aux Alouettes. Guy a inscrit son nom dans le grand livre des Alouettes pour le plus long retour, le record appartenait précédemment à Ezra Landry et Tim Maypray (125 verges).

Ses cheveux, ils sont peut-être chanceux? « Ça fait quelques fois qu'on s'en sert pour me ralentir et les gars me disent de me les faire couper. » Les coiffeurs intéressés peuvent ranger leurs ciseaux : Guy n'envisage la table rase capillaire.

Anderson sur les traces de Whitaker

« Nous avons confiance en Victor Anderson. Nous ne changerons pas de stratégie. »

Marc Trestman n'avait pas menti, vendredi.

Dès la première séquence à l'attaque, Calvillo s'est tourné vers son demi offensif recrue comme s'il s'agissait de son fidèle compère Brandon Whitaker, sur la touche pour le reste de la saison.

Il lui a d'abord confié le ballon le temps d'une trotte de 22 verges. Anderson s'est illustré avec des changements de direction rapides, mais le crédit revient surtout à ses coéquipiers qui lui ont permis de gambader dans une défense clairsemée.

Puis, Calvillo a repéré Anderson sur une courte passe comme il a l'habitude de le faire avec le numéro 2. Anderson a transformé le jeu en un touché de 40 verges, notamment grâce à un brillant bloc de London.

Les Alouettes se sont ainsi inscrits au tableau dès leur première séquence offensive pour un quatrième match d'affilée.

« J'étais fatigué en revenant sur les lignes de côté. Brandon (Whitaker) m'a dit que c'était souvent le cas après la première poussée. »

Whitaker ne peut peut-être plus aider l'équipe sur le terrain, mais il ne se gêne pas pour le faire en coulisse. « Victor m'a demandé conseil à quelques reprises pendant le match et ça me fait plaisir de l'aider. »

L'éclopé a apprécié la tenue de son dauphin, même s'il estime qu'il doit peaufiner sa protection de passe, le défi de tout porteur de ballon.

Anderson a ajouté un autre touché au troisième quart sur une course de 5 verges. Au final, il a enregistré des gains au sol de 76 verges en 17 courses. Calvillo l'a également rejoint 3 fois pour 51 verges.

Le quart des Alouettes a amassé plus de 300 verges de gains aériens (315) dans un 9e match cette saison.

La défense irréprochable

Anderson a comblé les attentes et Guy a surpris. Mais leur contribution aurait été insuffisante sans la performance impeccable de la défense des Alouettes.

Les Argonauts n'ont pas réussi à fouler la zone des buts. À leur décharge, la blessure de Ricky Ray leur a grandement nui.

Ray, grand responsable des succès des Argonauts cette saison, est tombé au combat dès le premier quart, blessé au genou gauche. Avant le match, aucun autre quart n'avait complété de passe pour les Torontois cette saison.

Le remplaçant de Ray, Jarious Jackson, a réussi une bombe de 38 verges à Dontrelle Inman dès sa première tentative de passe. Mais Jackson n'a pas su perpétuer la magie. En partie parce que la défense des Alouettes lui a volé sa baguette.

Elle a réussi deux sacs du quart (Shea Emry et Alan-Michael Cash) et une interception (Rod Davis). Elle a limité les visiteurs à des gains de 302 verges.

« C'est très satisfaisant, a lancé le secondeur Marc-Olivier Brouillette. Nous sommes parvenus à nous imposer dans un match important dans l'Est. »

Les Alouettes n'auront pas le temps d'oublier cette formule gagnante. Ils reprendront le collier dès vendredi, face aux Tiger-Cats, à Hamilton.

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