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Marois forcée de remanier son cabinet, en raison de la grogne en Mauricie

Marois déjà forcée de remanier son cabinet
PC

QUÉBEC - À peine 48 heures après avoir constitué son premier cabinet, Pauline Marois est forcée de le remanier. Elle doit faire marche arrière en raison de la colère d'une députée de la Mauricie.

Elle a dû trouver rapidement, vendredi, un autre interlocuteur responsable de cette région au conseil des ministres, en la personne de son whip Yves-François Blanchet. Cette décision survient alors que la grogne se fait sentir après l'annonce de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly 2, située juste en face de Trois-Rivières, conformément à un engagement du Parti québécois.

Pauline Marois apprend ainsi que la position minoritaire de son gouvernement rend sa marge de manoeuvre avec ses députés très limitée. Et elle ne veut surtout pas revivre une fronde dans son caucus comme celle qui l'avait ébranlée en 2011 et qui lui avait fait perdre sept députés.

Dès mercredi, au dévoilement du nouveau cabinet, la députée de Champlain, Noëlla Champagne, dénonçait l'absence d'un ministre de la Mauricie. C'était même un ministre de la Montérégie, Bernard Drainville, qui était responsable régional.

Pourtant, d'autres régions, comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, sont particulièrement privilégiées, puisque quatre des cinq députés y ont des fonctions ministérielles ou d'adjoint.

Mme Champagne menaçait même de ne pas retourner au caucus des députés de son parti.

De son côté, Bernard Drainville avait assuré, avant d'entrer à sa première séance du conseil des ministres, jeudi matin, qu'il allait s'occuper de la Mauricie avec «sérieux et rigueur».

«Je vais travailler avec Noëlla et avec les gens de la Mauricie pour s'assurer que leur voix soit entendue et leurs intérêts soient bien protégés», avait-il dit.

Il avait ajouté, avec un certain malaise: «Qu'est-ce que vous voulez, c'est une responsabilité qui m'a été confiée. (...) J'ai quand même des liens avec cette région. Je pense que je peux faire le travail.»

En conférence de presse jeudi, Pauline Marois avait refusé de retoucher à son cabinet, en insistant pour dire qu'aucune région ne sera oubliée.

«Je suis très fière du cabinet que j'ai formé», avait-elle dit, fermant ainsi la porte à une refonte. Elle ouvrait en même temps la porte à Mme Champagne qui voulait la rencontrer.

«Jamais je n'ai refusé de rencontrer quelque député que ce soit. (...). Comme tous les autres, elle sait que ma porte est toujours ouverte», avait dit Mme Marois.

Mais la Mauricie ne semblait pas décolérer pour autant, en pleine tourmente à la suite de l'annonce de la fermeture de Gentilly 2, jeudi. Plusieurs voix de la région en effet comptaient sur une réfection évaluée à plusieurs milliards de dollars ainsi que le maintien des quelque 800 emplois.

Mme Marois a finalement eu une discussion assez franche avec sa députée réfractaire jeudi, selon un haut-responsable du PQ.

Elle a annoncé, vendredi après-midi, qu'elle remettait plutôt à son whip en chef, Yves-François Blanchet, député de Johnson, au Centre du Québec, la responsabilité de la Mauricie. M. Blanchet se dit très heureux d'hériter de ce dossier.

La composition d'un cabinet est un exercice périlleux, où doivent intervenir des exigences telles que la représentation régionale, l'expertise et la parité des sexes, entre autres, dans un équilibre délicat. Pas de place pour l'erreur, et Pauline Marois l'a appris à ses dépens.

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