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Angélus et Pavie entrent dans le cénacle des très grands vins de Bordeaux

Angélus et Pavie entrent dans le cénacle des très grands vins de Bordeaux

La divulgation du nouveau classement des grands crus de Saint-Emilion, révisable tous les dix ans, a consacré les châteaux Pavie et Angélus dans le cénacle des très grands vins de Bordeaux.

Désormais Premiers grands crus classés A, ils rejoignent les châteaux Ausone et Cheval Blanc, seuls au sommet de cette hiérarchie depuis le premier classement édité en 1955.

"Etre Premier grand cru classé A c'est arriver au niveau des icônes bordelaises (les châteaux Latour, Margaux, Mouton-Rothschild, Lafite-Rothschild, en Médoc, Haut-Brion en Graves, Cheval Blanc et Ausone en Saint-Emilion, et Yquem en Sauternes, ndlr) et représente pour le monde entier ce que Bordeaux peut faire de mieux", indique Hubert de Boüard, directeur du château Angélus.

"Etre assimilé comme les tous premiers du Médoc, j'ai encore du mal à le croire", souffle Gérard Perse, propriétaire du château Pavie qu'il a acquis en 1998. "Autour de nous tout le monde y croyait mais j'ai douté jusqu'au dernier moment", raconte-t-il.

Pour arriver sur ce "toit du monde", MM. Perse et de Boüard évoquent tous deux "les années de travail" nécessaires.

"Il faut bien sûr avant tout avoir un grand terroir mais nous avons énormément travaillé pour bien le comprendre. J'ai passé ces 15 dernières années à me poser des questions, à optimiser le travail dans la vigne et dans le chais. Rien n'a été laissé au hasard, pour arriver en A il fallait en passer par là", indique Gérard Perse.

"Puis après il faut se faire connaître, voyager, aller à la rencontre des amateurs" car "il est important que les consommateurs mettent un visage sur une bouteille", souligne-t-il.

M. Perse raconte que lors de chacun de ses voyages il rencontre les plus gros importateurs avec lesquels il organise une soirée avec leurs clients.

Pour Angélus, M. de Boüard dit aussi avoir "beaucoup voyagé, beaucoup communiqué", paraphrasant Paul Bocuse en indiquant qu"'il y a le savoir-faire mais il y a le faire-savoir".

Le cinéma a été argument du "faire-savoir" d'Angélus, dont l'étiquette est présente dans plus de 30 films, dont le Casino Royal de l'agent secret 007, le premier James Bond diffusé en Chine où la cloche présente sur l'étiquette, "symbole de bonheur et de chance" en Chine, dit M. de Boüard, fait l'objet d'une véritable dévotion.

L'Asie, plus gros importateur de vins de Bordeaux, est le marché qui absorbe la moitié des quelques 100.000 bouteilles produites sur les 27 hectares classées A d'Angélus et les 35 ha de Pavie. En France, c'est "5 à 10%" de Pavie et "4 à 5%" d'Angélus, soit entre 5 et 10.000 bouteilles.

Déjà consacrés par le marché qui en faisaient les deux Premiers grands crus classés B les plus chers, les châteaux Pavie et Angélus vont inexorablement voir leur prix augmenter avec cette distinction ultime.

"Entre Cheval Blanc et nous il y a un rapport de deux fois et demi", indique M. de Boüard. "On se repositionnera d'ici 4 à 5 ans. Le consommateur est conscient qu'il y aura un effort de rattrapage", estime-t-il.

"Il y aura une hausse et on se donne 10 ans pour rattraper les deux autres", avec Ausone, confirme également M. Perse, estimant que "le prix est aussi une reconnaissance".

"Si on n'atteint pas ces prix-là on ne sera pas pris au sérieux", plaide-t-il.

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