Le procès pour incitation au génocide de l'ex-homme politique rwandais Léon Mugesera, extradé par le Canada, se poursuivra le 19 novembre pour permettre à l'accusé d'étudier son dossier.
« La cour a accordé à Mugesera deux mois pour un seul motif: le temps qu'il lui faut pour lire son dossier canadien », a déclaré le juge Athanase Bakuzakundi.
L'avocat de M. Mugesera avait demandé le renvoi du procès à une date ultérieure pour plusieurs motifs, notamment celui que la défense ne disposait que d'un exemplaire numérisé du dossier canadien, qui compte 40 000 pages, et réclamé une copie papier.
La défense avait aussi plaidé que des pages étaient manquantes dans le dossier rwandais, rédigé en kinyarwanda, et elle demandait qu'il soit traduit en anglais et en français pour les avocats étrangers. Cette demande a été rejetée.
Une autre raison invoquée par la défense pour le renvoi du procès est une requête de l'accusé qui est pendante devant la Cour suprême; celle-ci doit rendre sa décision le 28 septembre.
Elle avait aussi demandé le renvoi car une requête de l'accusé sur la procédure est pendante devant la Cour suprême qui doit rendre sa décision le 28 septembre.
Depuis qu'il a été extradé du Canada, M. Mugesera a comparu à plusieurs reprises lors d'audiences de procédure au cours desquelles il a chaque fois demandé, pour divers motifs, de nouveaux délais pour être jugé.
Léon Mugesera vivait depuis 1993 au Canada avec sa femme et ses enfants. Le Rwanda le réclamait depuis 1995, mais il été expulsé du Canada vers le Rwanda en janvier dernier, à l'issue d'une saga judiciaire qui aura duré une quinzaine d'années.