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Lancement de l'album de Louis-Jean Cormier au Club Soda, lundi, le 17 septembre (ENTREVUE)

Lede Louis-Jean Cormier
©Richmond Lam

Nous sommes au Treizième étage, dans un édifice de douze chansons à l'architecture folk-rock contemporaine, comme si le premier album solo de Louis-Jean Cormier ouvrait la voie à une autre étape, un nouvel univers. Le chanteur du groupe Karkwa tenté de sauter, de façon temporaire, dans un autre Ascenseur. Entre demain et le moment présent, entre l'ivresse et l'accélérateur, nous avons attrapé l'homme qui nous raconte son aventure solitaire de gang.

« Quand on a discuté les membres de Karkwa d'une possible pause il y a déjà un an et demie, avant la tournée Les chemins de verre, j'ai commencé de mon côté à réfléchir à écrire et composer. C'est là que je me suis mis à mettre au monde des chansons pop et des mélodies chantantes. À l'époque, j'avais aussi parlé à Jim Corcoran de l'idée de faire des tounes pour les autres... »

« Mais je me suis vite mis à les aimer ces chansons, précise Cormier. J'ai voulu les garder pour moi. Elles sont devenues en quelque sorte mon chemin parallèle. C'est à partir de ce moment que j'ai décidé de faire mon propre album. De toute façon, j'avais besoin de prouver à moi-même que je pouvais faire un disque. L'idée d'être maître à bord me plaisait beaucoup. »

« Après, les diffuseurs se sont rapidement montrés intéressés par les prochains spectacles et tout s'est mis à aller très vite, ajoute-t-il. L'album (qui sera lancé lundi, le 17 septembre, au Club Soda) est à peine terminé et j'ai déjà 85 concerts de prévus. En plus, plusieurs autres seront à ajouter. C'est génial. Quelque part, ça me fait réaliser toute l'importance d'avoir été chanteur pour Karkwa...»

Karkwa dans les veines

Puis, cette musique cormiesque est-elle tombée tout près de l'arbre? Trop? Pas assez? Évidemment, la question sera sur toutes les lèvres durant un moment, puisque nous (journalistes, mélomanes, gens de l'industrie) avons toujours ce malin plaisir à faire le tour de la parenté des œuvres musicales qui arrivent au monde. Ça sonne Karkwa? D'emblée, nous répondons par l'affirmative. Dans le sang du musicien Louis-Jean Cormier coule toujours une ADN Karkwa. Il suffit d'entendre la première pièce du disque, La cassette, pour s'en convaincre. C'est peut-être moins aérien, sophistiqué et construit, mais résolument la voix (moins d'effets) et la mélodie ont cette ambiance que l'on reconnaît bien. C'est évident. Probablement parce que Cormier (on peut s'en rendre compte davantage maintenant) a une influence marquante dans l'univers artistique de la formation.

« J'ai mis beaucoup d'énergie au départ à vouloir trouver mon propre son. Un travail différent de Karkwa. J'ai fait appel a aucun membres du groupe, laissé beaucoup tombé les claviers qui mettent beaucoup d'ambiances sur les disques de Karkwa... C'est toujours assez énergique, mais plus proche du folk-rock. C'est plus cru, terre-à-terre, concret, rentre-dedans. J'ai changé le niveau de langage aussi. Je n'aurais jamais pu chanter Dis-moi où, dis-moi où s'est qu'on descend avec Karkwa. Pour le reste, je ne sais pas trop. Je suis fier, très fier de cet accomplissement en tout cas. Et je suis quand même le chanteur de ce groupe après tout! », lance avec humour Louis-Jean Cormier.

Terre-à-terre

Chose certaine, à son avis, le chanteur prend davantage la parole. Il peut s'aventurer à faire chanter les spectateurs en concert (bien moins aise avec Karkwa). Cela dit, il partage des textes toujours inspirés du quotidien, de sa vie personnelle ou de l'actualité. Il porte encore un regard critique sur la société. On pense à Un refrain trop long et son mal du pays: « C'est un bon exemple. Je voulais écrire des trucs plus simples, porteurs d'un sentiment rassembleur. J'ai écrit cette chanson en 20 minutes. Je me suis aperçu que mon cerveau est plus prolifique quand il est rempli, préoccupé par les projets ou les choses de la vie. Ça me prend beaucoup d'instinct et de spontanéité pour composer. »

Visiblement, la tête de Louis-Jean Cormier est bien pleine. La direction musicale et la supervision du très apprécié projet Les douze hommes rapaillés, un rôle dans le film documentaire Rapailler l'homme, d'Antonio Pierre de Almeida (le long métrage sur la vie de Gaston Miron sera présenté à Excentris, à Montréal, et au Cinéma Le Clap de Québec à compter du 14 septembre), porte-parole des 17es Francouvertes les inscriptions auront lieu jusqu'au 21 octobre), un nouvel album, une importante tournée à venir, la réalisation d'albums de musique (Lisa Leblanc, David Marain) : « Je vais toujours réaliser. C'est super stimulant. En plus, je suis copropriétaire d'un studio. »

Vraiment, le chanteur a de quoi habiter son treizième étage, qu'il a voulu explorer en solitaire. Disons plutôt en solo avec d'autres amis de route, dont Simon Pedneault à la guitare, Marc-André Larocque à la batterie, Guillaume Chartrain à la basse et Adèle Trottier-Rivard aux chœurs et claviers. Il suffit de croiser le sympathique homme sur son chemin parallèle pour saisir qu'il n'a absolument pas abandonné ses bons vieux acolytes de Karkwa. Bien au contraire. Le retour de Karkwa serait fort probable.

Aux dires du principal intéressé, les membres du groupe seraient désireux de se rassembler dans l'avenir pour mettre au monde un nouvel album. Rock, évidemment, mais différent cette fois-ci, plus classique, brute, dans l'approche, d'après Louis Jean Cormier ou encore le percussionniste Julien Sagot.

D'ici là, Louis-Jean Cormier a décidé d'ouvrir la fenêtre du treizième étage. On ne sait pas si tout le monde en même temps va apprécier son premier album. C'est beaucoup plus pop (des rapprochements avec le travail de Vincent Vallières), accessible, et certains bouderont possiblement leur plaisir.

La seconde date qu'il a dû ajouter à la rentrée montréalaise (21 et 22 novembre), au Club Soda, parle d'elle-même. Un trip solo qui va finir dans un party de gang. Surtout qu'en spectacle, ce nouvel album à un magnétisme contagieux. Au festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME), qui n'a pas été agréablement transporté jusqu'au treizième étage ?

Louis-Jean Cormier au Club Soda, lundi, le 17 septembre.

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