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Le Canada bien en selle

Le Canada bien en selle

Comme il y a près d'un siècle, le Canada a remporté vendredi son premier match contre l'Afrique du Sud en Coupe Davis. Mais contrairement à 1913, il a aussi enlevé son second.

Un texte de Manon Gilbert

Vasek Pospisil a d'abord inscrit le Canada au tableau avant que Milos Raonic ne vienne doubler la mise en fin de journée pour propulser les représentants de l'unifolié en avance 2-0. Une autre victoire et le Canada conservera sa place dans le groupe mondial.

Devant une foule peu nombreuse - à peine le tiers des gradins du court numéro un avait trouvé preneur en ce chaud et humide vendredi après-midi (1702 personnes) -, mais largement vêtue de rouge, Pospisil a pris la mesure d'Izak Van der Merwe en trois manches de 6-3, 6-4 et 6-4.

En 1913, Robert Powell avait dû, cependant, batailler jusqu'à la limite de cinq manches pour vaincre R.F. Le Sueur, tandis que Bernard Schwengers avait baissé pavillon devant Victor Gauntlett.

« C'est incroyable. Je suis très content. J'avais une pression supplémentaire parce que j'étais le premier sur le court. Je ne voulais pas perdre le match pour que nous soyons 0-1 », a dit le Britanno-Colombien de 22 ans, 116e mondial.

Bien que quelque peu nerveux, c'est avec ses coups précis et puissants, surtout ses retours de service, que Pospisil a cassé les reins de Van der Merwe, 188e au classement de l'ATP. Ce qui a permis au Canadien de convertir quatre de ses six balles de bris contre seulement une en six occasions pour son rival.

Après avoir réussi le bris d'entrée de jeu pour se forger une avance de 2-0, Pospisil a vu Van der Merwe lui rendre la monnaie de sa pièce dès le jeu suivant, ce qui a eu un effet immédiat sur ses nerfs, d'autant plus que sa première balle de service était moins efficace qu'à l'entraînement, seulement 51 % en jeu.

Une fois la parité rétablie, le natif de Vernon a attendu au sixième jeu pour prendre l'ascendant avec un solide retour croisé qui a laissé le Sud-Africain pantois.

Seule frayeur pour Pospisil à mi-chemin dans la seconde manche quand deux fois de suite sur son service, il a dû effacer deux points de retard. D'abord au sixième jeu, il a sauvé deux balles de bris à 15-40, chaque fois grâce à l'une des trop nombreuses fautes directes du Sud-Africain qui en a accumulé 48 dans la rencontre contre 32 pour le vainqueur.

Puis au huitième, le scénario s'est répété. Accusant un retard de 0-30, le représentant de l'unifolié a maintenu la pression sur Van der Merwe pour le pousser à l'erreur. Mission accomplie : une balle trop longue, l'autre dans le filet. D'ailleurs, les montées au filet de Van der Merwe lui ont causé des maux de tête durant tout le match... seulement 3 points sur 24!

Sur le point suivant, Van der Merwe s'est procuré une balle de bris, mais encore une fois, il a été incapable de maîtriser le coup droit profond, tombé directement sur le coin.

« Le plan original était d'attaquer son coup droit, mais je l'ai trop fait. Je suis devenu un peu prévisible et lui, il avait de très bons coups de dépassement, a indiqué le gagnant. J'ai dû m'ajuster. »

La troisième manche s'est avéré pratiquement une copie conforme de la seconde. Pospisil a de nouveau saisi sa chance au troisième jeu pour se sauver avec le bris. Seule différence, le jeune Canadien ne s'est jamais retrouvé en eaux troubles si ce n'est qu'il a eu de la difficulté à conclure la rencontre.

À un point de la victoire à 40-15, Pospisil a raté deux coups pour permettre à Van der Merwe de revenir à égalité. Mais gonflé par les encouragements soutenus des spectateurs, Pospisil a intercepté, en pleine course, le coup du Sud-Africain pour réussir une magnifique volée croisée sur la ligne. Pospisil a ensuite concrétisé sa victoire quand le retour de Van der Merwe a abouti dans le filet.

Raonic avait raison

Dans le second match, Raonic l'a eu moins facile que prévu contre Nikala Scholtz, un joueur de 21 ans qui n'a pas encore de classement chez les professionnels et qui remplaçait Rik de Voest, blessé.

Pas que l'Ontarien en ait eu plein les bras, mais disons qu'il avait raison de se méfier de son rival qui joue sur le circuit de la NCAA pour l'université du Mississippi et qui n'avait rien à perdre contre l'étoile du tennis canadien.

Aidé par ses 26 as et ses 98 % de premières balles converties en points, Raonic l'a finalement emporté en trois manches de 7-5, 6-4 et 7-5. C'est d'ailleurs avec un dernier as que Raonic a mis fin aux hostilités.

« J'ai eu de la misère à le briser, mais je conservais facilement mon service. Alors, je savais que ce n'était qu'une question de temps pour que je prenne les commandes, a assuré l'athlète de 21 ans qui a dû attendre le 11e jeu dans les premières et troisièmes manches pour réussir le bris. J'aurais pu mieux jouer, mais j'ai gagné, c'est ce qui importe. »

Raonic a dû y mettre toute la gomme pour savourer la victoire parce que Scholtz a rivalisé avec la force de frappe du Canadien d'origine monténégrine. Et il ne s'est pas gêné pour montrer que lui aussi peut en frapper des boulets comme en fait foi l'un de ses services à 233 km/h.

Pas pour rien que l'Afrique du Sud fonde beaucoup d'espoir en celui qui a atteint les quarts de finale de la NCAA en 2012.

« Je suis satisfait de la meilleure dont j'ai joué. J'ai l'un des meilleurs services de la NCAA, mais je dois avouer que Milos a un meilleur service que moi », a dit Scholtz qui disputait son premier match en Coupe Davis.

Sauf que Scholtz doit gagner en expérience, ce que Raonic a passablement acquis au cours des trois dernières années. Plus patient, plus précis, Raonic a multiplié les coups gagnants (64 contre 36), même s'il a peiné à lire le service de son vis-à-vis, ce qui s'est traduit par quelques fautes directes (23).

Daniel Nestor et Pospisil pourraient régler le cas des Sud-Africains samedi s'ils prennent la mesure de Raven Klassen et Van der Merwe.

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