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Film anti-islam : 4e journée de manifestation au Caire

Film anti-islam : 4e journée de manifestation au Caire

Les manifestations contre le film L'innocence des musulmans se poursuivent pour une quatrième journée près de l'ambassade des États-Unis au Caire.

Les protestataires, qui dénoncent le caractère blasphématoire de la production, ont lancé des pierres en direction des policiers antiémeutes, qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. On rapporte 224 blessés et plus d'une vingtaine d'arrestations.

Le gouvernement des Frères musulmans de Mohamed Morsi avait appelé à des manifestations pacifiques après la prière du vendredi.

La veille, des manifestants s'étaient rassemblés jeudi devant les ambassades américaines en Égypte et au Yémen, entraînant des affrontements avec les forces de sécurité.

À Sanaa, au Yémen, des centaines de manifestants ont lancé des pierres et brûlé des pneus devant l'ambassade, avant de s'introduire dans l'enceinte. Les affrontements entre protestataires et forces de l'ordre auraient fait quatre morts, selon un responsable des services de sécurité cité par l'AFP.

Selon Associated Press, les manifestants ont incendié des voitures diplomatiques, descendu le drapeau américain, l'ont brûlé et l'ont remplacé par un étendard islamique.

Au Caire, jeudi, les médias d'État citaient le ministère de la Santé selon lequel 70 personnes ont été blessées et 23 personnes seraient détenues.

Mardi, au premier jour des manifestations, des militants avaient réussi à pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade des États-Unis en Égypte, où ils ont remplacé le drapeau américain par un étendard islamique.

Des rassemblements ont aussi eu lieu jeudi à Najaf en Irak, à l'appel de l'imam Moqtada Sadr, à Dacca, au Bangladesh, et à Téhéran, en Iran. Dans ce dernier cas, la manifestation a lieu devant l'ambassade suisse, qui représente les intérêts américains dans la République islamique.

Depuis le début de la semaine, des manifestations ont aussi été rapportées devant les représentations diplomatiques américaines à Casablanca, au Maroc, à Tunis, en Tunisie, et à Khartoum, au Soudan.

« Tuer des innocents est refusé par l'islam », rappelle Morsi

Le président égyptien Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, a condamné jeudi « l'atteinte » au prophète Mahomet, mais en rejetant du même souffle la violence prônée par certains pour se faire entendre.

« Nous, les Égyptiens, nous refusons tout type d'agression ou d'insulte à notre prophète. Je condamne et je m'oppose à tous ceux qui disent [...] des insultes contre notre prophète », a-t-il déclaré depuis Bruxelles, où il effectue une visite officielle.

Mais, a-t-il ajouté, « nous avons le devoir de protéger tous les visiteurs, les touristes et les membres du personnel diplomatique [...] et j'appelle tout le monde à prendre cela en compte, à ne pas contrevenir à la loi en Égypte et [...] à ne pas attaquer les ambassades ».

M. Morsi a aussi condamné l'attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi, en Libye, qui a coûté la vie à quatre diplomates américains, dont l'ambassadeur Chris Stevens et Glen Doherty, un ancien Navy Seal, soldat d'élite de la marine, qui travaillait pour une mission sur des lance-missiles portables. Le consulat américain avait été pris d'assaut par des opposants au film, mais un responsable américain croit plutôt qu'il s'agissait d'une opération planifiée par Al-Qaïda.

« Nous refusons ce qui s'est passé à Benghazi [...]. Nous savons tous que tuer des innocents est refusé par l'islam. Exprimer son opinion, manifester librement [...] est garanti, mais sans agression contre les propriétés privées ou publiques, les missions diplomatiques ou les ambassades », a-t-il dit.

« J'ai parlé avec le président américain ce matin », a aussi révélé le président égyptien. « Je lui ai dit la nécessité qu'il y ait des mesures juridiques dissuasives contre ceux qui veulent détériorer les relations entre les peuples, surtout entre le peuple égyptien et le peuple américain ».

La Maison-Blanche craint de nouvelles manifestations

La Maison-Blanche a indiqué jeudi qu'elle « surveillait étroitement les développements qui pourraient conduire à de nouvelles manifestations » hostiles dans le monde arabe vendredi, jour de grandes prières pour les musulmans.

Mercredi, Barack Obama avait tenu à mettre en garde le gouvernement égyptien des Frères musulmans, qui ont appelé à manifester pacifiquement contre le film amateur vendredi devant les mosquées.

« La situation est toujours fluide, mais nous nous attendons à ce qu'ils réagissent au fait que nous avons insisté pour que notre ambassade soit protégée, que notre personnel [diplomatique] soit protégé », avait dit le président américain.

« Et s'ils agissent d'une façon prouvant qu'ils ne prennent pas ces responsabilités, comme tous les autres pays où nous avons des ambassades, je pense que cela va constituer un vrai gros problème », avait-il prévenu dans un entretien à la chaîne Telemundo.

Le président américain a hésité à qualifier le lien qui unit les États-Unis et le régime égyptien actuel. « Je ne pense pas que nous les considérions comme des alliés, mais nous ne les considérons pas comme des ennemis. Il s'agit d'un nouveau gouvernement qui essaie de trouver sa voie. ».

Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, Barack Obama a également exprimé jeudi son « inquiétude pour la sécurité » de ses diplomates à Sanaa, tout en le remerciant d'avoir « rapidement condamné » l'attaque contre l'ambassade américaine dans la capitale.

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