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Québecor compare la fusion Bell-Astral à l'empire de Berlusconi

Québecor compare la fusion à l'empire de Berlusconi
Agence QMI

Le président de Québecor, Pierre Karl Péladeau, demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d'empêcher la transaction de Bell pour acquérir Astral Media au nom de la démocratie.

Prenant la parole aux audiences publiques du CRTC, mardi, M. Péladeau a comparé l'importance qu'aurait Bell après cette transaction à celle de Mediaset, le conglomérat de Sylvio Berlusconi en Italie.

« Point de non-retour », « mépris », « réflexes monopolistiques », « arrogance sans limite », « domination », c'est ainsi que le président de Québecor a qualifié l'attitude de Bell par rapport à son projet de fusion.

Il soutient que si la transaction de 3,38 milliards de dollars est acceptée, le Canada deviendra l'un des pays ayant le taux de concentration des médias parmi les plus élevés au monde dans le domaine de la radiodiffusion. Le grand patron de Québecor demande le rejet catégorique de la fusion, arguant que même si le CRTC l'approuvait en imposant des conditions à Bell, l'entreprise trouverait un moyen de contourner ces conditions.

Autre critique, la transaction entraînerait des pertes considérables en matière de redevance et de publicité, selon Québecor. « 72 % de toutes les redevances versées aux chaînes spécialisées irait à Bell-Astral », estime le président de Vidéotron, Robert Dépatie.

Le marché québécois serait « donné en boni » aux annonceurs, fait pour sa part valoir le président de TVA, Pierre Dion.

Québecor, qui dispose actuellement de la plus grande part de marché au Québec, avec 35 % de l'auditoire, est un compétiteur direct de Bell.

Le président du CRTC, Jean-Pierre Blais, a d'ailleurs tenu à mettre en perspective les propos de Pierre Karl Péladeau. Il a souligné la grande place qu'occupe déjà Québecor sur le marché québécois. Québecor est lui-même un « géant dans le marché médiatique », a rappelé M. Blais.

M. Péladeau s'est défendu en assurant que tant le marché anglophone que le marché francophone, au Canada, seraient dominés par Bell si la transaction est approuvée.

Bell reçoit l'appui de Shaw Communications

Tous les concurrents de Bell ne sont toutefois pas du même avis que Québecor. Ainsi, Shaw Communications, l'une des plus grandes entreprises de communications qui dessert l'ouest du pays appuie le projet de transaction Bell-Astral.

Son président, Peter Bissonnette, croit que la véritable menace pour la concurrence au Canada dans le domaine des communications vient des contenus diffusés sur le web par des fournisseurs américains comme Netflix, et non de la fusion de Bell et d'Astral.

Les audiences du CRTC se poursuivent pour une deuxième journée mardi. La veille, le PDG de Bell, George Cope, a annoncé qu'il lancerait un service de nouvelles francophones à l'échelle du pays si la transaction se faisait. Bell lancerait également une offre de films en ligne, disponibles en français et en anglais, pour concurrencer au Canada le fournisseur américain Netflix.

Le président de la compagnie s'est aussi engagé à se départir de 10 stations de radio dans cinq régions canadiennes pour se conformer aux règles du CRTC. Bell a fait ces annonces pour contrer la campagne de ses concurrents pour « diaboliser » la transaction, dit M . Cope.

Les audiences publiques du CRTC se déroulent jusqu'à vendredi au Palais des congrès de Montréal. Elles devaient initialement se terminer jeudi, mais une journée de plus a été ajoutée à l'horaire.

En plus d'entendre Bell et ses concurrents, l'organisme public qui surveille et réglemente les systèmes canadiens de la radiodiffusion doit également entendre les points de vue de producteurs, de groupes cinématographiques et de défenseurs des droits des consommateurs.

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