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Bernard Arnault porte plainte contre Libération après sa Une choc

La une de Libération fait polémique

UNE DE LIBÉRATION - Le président de Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), Bernard Arnault, annonce qu'il porte plainte contre Libération pour "injures publiques proférées à son égard", après la publication d'une couverture choc lundi 10 septembre. Le patron de LVMH y est affiché en photo sur toute la page, un bagage à la main, derrière le titre "Casse-toi riche con!".

"Bernard Arnault n'a d'autre choix, compte tenu de l'extrême vulgarité et de la violence du titre du quotidien en date du 10 septembre 2012, que d'assigner le journal Libération en justice", souligne un communiqué, ajoutant que "cette Une (...) est inacceptable". '"Elle révèle en outre un état d'esprit anti-entreprise totalement à l'encontre des nécessités du redressement économique du pays et de la lutte contre le chômage, qui ne peuvent réussir qu'avec la motivation des chefs d'entreprises privées", conclut le texte.

Le titre, parodiant l'expression de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture 2008 "Casse-toi pauvre con!", a suscité de nombreuses réactions passionnées, au cœur de la polémique sur la demande de naturalisation belge du milliardaire.

Les pour et les contre

Les réactions des internautes à cette Une sur le site même de Libération, après l'edito de Nicolas Demorand, ne sont pas tendres:

"La Une de ce matin 'Casse toi riche con!' est indigne de Libé. Digne d'un tabloïd. Elle contribue à une haine des riches et grands patrons du CAC 40. Ce n'est pas constructif pour le pays!".

Ou encore: "Autant je n'ai pas d'amitié particulière pour Arnault, autant on peut difficilement faire plus populiste et putassier comme titre".

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Sur Twitter aussi, les internautes se sont déchaînés. Beaucoup y ont critiqué une Une jugée "insultante" ou "scandaleuse", d'autres saluant au contraire l'audace du journal. Enfin, certains ont aimé la provocation.

Ceux qui ont détesté...

... et ceux qui ont applaudi.

Comme l'explique un avocat sur Le Nouvel Obs, au vu des précédents judiciaires similaires, Libé ne pourrait être condamné qu'à verser 1 euro symbolique à Bernard Arnault.

L'avocat se base sur un arrêté de la Cour européenne des droits de l'Homme du 1er juin 2010. Ce jour-là, la Cour a admis "un droit à la provocation pour les titres et couvertures de journaux dans une affaire espagnole, acceptant le fait qu'un titre était un raccourci et devait frapper les esprits".

L'Humanité pas embêtée

Lundi, L'Humanité a aussi sorti une couverture avec une formule choc sur une photo de Bernard Arnault -"La France, il l'aime ou il l'a quitte"-, qui fait écho à une expression du FN dans les années 80 -"La France, aimez-la ou quittez-la"-, reprise ensuite par Philippe de Villiers puis Nicolas Sarkozy.

Pour cette Une de L'Huma, la patron de LVMH n'a en revanche pas porté plainte.

Un timing pas anodin

Samedi,La Libre Belgique affirmait que la première fortune d'Europe, Bernard Arnault, souhaitait obtenir la nationalité belge. Une partie de la classe politique s'est emparée de l'affaire, estimant qu'une telle démarche ne pouvait être le fruit que d'une volonté de s'exiler fiscalement. D'autant plus que l'annonce tombait à la fin d'une semaine où la fameuse "taxe 75%" promise lors de la campagne présidentielle par Hollande refaisait parler d'elle.

Pour apaiser la polémique, le patron de LVMH a déclaré dimanche qu'il continuera "comme tous les Français" à payer ses impôts en France. Il a aussi refusé toute "interprétation politique" de sa démarche.

Sur Twitter, sitôt la nouvelle connue samedi, les internautes ne s'étaient pas privés pour moquer la demande de naturalisation de l'homme d'affaires français.

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