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Les Russes craignent une «somalisation» de la Syrie

Les Russes craignent une «somalisation» de la Syrie

Dans une entrevue au journal français Le Figaro, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a déclaré que le président syrien Bachar Al-Assad était prêt à partir si « le peuple ne voulait plus de lui » ou « s'il choisissait un autre leader lors d'une élection ».

M. Bogdanov assure que le président syrien l'a dit « clairement » aux Russes tout en précisant ne pas savoir à quel point Bachar Al-Assad était « sincère ».

Mais au-delà de l'évocation du départ éventuel du président syrien, le vice-ministre russe s'est surtout attardé sur la nature de la crise syrienne et les options que la Russie propose pour une issue au conflit.

Selon M. Bogdanov, une chute brutale du régime conduirait à une « somalisation » du pays, en raison de la division de l'opposition et des quantités d'armes que possèdent les rebelles.

Une situation qui favoriserait, selon le vice-ministre russe, « un éclatement entre les communautés, qui se retrancheraient dans leurs bastions pour se défendre ».

La Russie propose donc une conférence, où se réuniraient « tous les acteurs du conflit », à l'image de « la conférence de Taëf », qui a mis fin à la guerre civile libanaise.

Rappelons que l'artisan de cette conférence était le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, le même qui est chargé actuellement par l'ONU et la Ligue arabe de négocier une sortie de crise en Syrie.

M. Bogdanov a affirmé que les Russes et les Occidentaux étaient parvenus à un accord à Genève allant dans ce sens, qui s'appuyait sur « le plan de Kofi Annan et qui avait été approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU ».

Mais quelques jours après, les Occidentaux ont changé d'avis et ont entamé des discussions sur une nouvelle résolution au Conseil de sécurité incluant le recours à la force, d'après la version de M. Bogdanov.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères estime que l'entente à laquelle sont parvenus les Russes et les Occidentaux à Genève reste pour la Russie la seule feuille de route possible.

Pour M. Bogdanov, le régime syrien « est encore solide ». « Il jouit d'un soutien important de la population », soutient-il, tout en précisant que ce soutien n'est pas « motivé par l'amour des Syriens envers Bachar Al-Assad, mais plutôt par la crainte de ceux qui lui succéderaient ».

« On ne peut pas prétendre régler le drame syrien simplement en donnant plus d'armes aux rebelles », a-t-il dit.

Enfin M. Bogdanov a indiqué que pour la Russie le maintien d'Al-Assad au pouvoir n'était pas « un préalable » à toute négociation, tout en soulignant que « ce n'est pas aux Russes, ni aux Français, de décider du sort du président syrien ».

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