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Le départ de Charest modifiera les relations avec les libéraux, croit la FEUQ

Une bataille de gagnée, pas la guerre
CP

MONTRÉAL - L'annulation de la hausse des droits de scolarité par décret ministériel promise par la première ministre désignée du Québec, Pauline Marois, à peine 24 heures après son élection, est une victoire pour la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

La présidente de l'association estudiantine, Martine Desjardins, y voit là la fin d'un long conflit qui aura duré plus de deux ans et lors duquel la FEUQ aura essuyé plusieurs revers, en raison d'un gouvernement «qui ne voulait rien savoir des revendications des jeunes».

Le constat est le même pour la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge, qui envisage d'un bon oeil l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement péquiste. Déjà, c'est une «excellente nouvelle» que Pauline Marois ait tenu ses engagements aussi rapidement, affirme Mme Laberge.

Et même si la question des droits de scolarité est considérée «réglée» par Mme Desjardins, elle affirme toutefois que le travail de son association et de ses membres n'est pas terminé. La FEUQ entend mettre de l'avant des propositions plus avant-gardistes au cours du sommet sur l'éducation supérieure promis par les troupes péquistes, mais devra d'abord travailler à convaincre les partis d'opposition, gouvernement minoritaire oblige.

Pas question donc de chômer, assure Mme Desjardins. Les associations membres ont déjà le mandat d'écrire des mémoires afin d'apporter des propositions au sommet, qui devrait avoir lieu dans les 100 premiers jours d'un gouvernement péquiste, ou du moins être annoncé. La FEUQ se penchera aussi sur une structure souhaitable pour cette rencontre.

Du côté de la FECQ, les énergies sont également concentrées à la préparation de cette «rencontre majeure», qui permettra, selon Mme Laberge, de définir «ce à quoi devraient ressembler nos universités».

«Nous voulons arriver avec des scénarios crédibles, biens argumentés, bien détaillés», annonce la jeune présidente.

Questionnée sur le départ de Jean Charest de la vie politique, Mme Desjardins pense que la démission du premier ministre sortant modifiera les relations de la FEUQ avec le Parti libéral. Elle souligne cependant que le mouvement étudiant n'était pas contre l'homme, mais bien «contre les idées défendues par son gouvernement».

«Il est certain qu'on était très présent dans la circonscription de Sherbrooke dans le cadre des élections pour s'assurer que Jean Charest, qui avait été élu par une faible majorité lors du scrutin de 2008, ne soit pas réélu», soutient Mme Desjardins.

La leader attribue aux militants étudiants une partie de la défaite de M. Charest en raison de la grande mobilisation qui a eu lieu dans sa circonscription. Mme Desjardins avoue que Jean Charest est un «adversaire politique très coriace» et reconnaît le travail de l'homme politique.

«Est-ce que le départ de M. Charest aide notre cause? Je n'irais pas jusque-là. Ce qui aide notre cause, c'est de voir un parti politique qui ne propose pas de hausse des droits de scolarité», pense pour sa part la présidente de la FECQ.

Mme Laberge souligne que les trois acteurs principaux du gouvernement Charest pendant le conflit étudiant, Michelle Courchesne, Line Beauchamp et Jean Charest lui-même, ne font désormais plus partie du caucus libéral, ce qui aura assurément pour effet d'apaiser les tensions : «Nous allons pouvoir commencer des nouvelles relations avec le parti libéral», affirme-t-elle.

Alors que la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) entend continuer de militer pour la gratuité scolaire, la FEUQ, elle, appelle à une accalmie des moyens de pression.

Martine Desjardins ne croit pas que la poursuite de la mobilisation par la CLASSE nuira à la cause étudiante et rappelle que les deux associations n'ont jamais caché que leurs revendications différaient : «On avait fait fi de nos idéologies durant le conflit. Maintenant, c'est sain que tout le monde reprenne ses idées».

«On doit maintenant passer à l'étape de discuter avec le gouvernement. Il faut savoir utiliser les manifestations et les grèves dans un contexte de pression, ajout-elle Mme Desjardins. Pour l'instant, il faut donner la chance au coureur».

La présidente de la FEUQ considère qu'un consensus entre le gouvernement et toutes les associations étudiantes est envisageable. «Un consensus va permettre de rallier l'ensemble de la population, qui a été largement divisée dans le conflit», conclut-elle.

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