Le cégépien Francis Grenier, qui a perdu l'usage d'un oeil lors d'une manifestation étudiante en mars, réclame 350 000 $ en dommages à la Ville de Montréal et à son service de police.

Les policiers ont mal utilisé des outils de dispersion sans en avertir préalablement les manifestants, allègue l'homme de 22 ans dans une poursuite déposée tout récemment devant la cour supérieure.

Le 7 mars dernier, alors qu'il participait à sa deuxième manifestation à vie, Francis Grenier a été gravement blessé. Une grenade assourdissante lancée par un policier pour disperser la foule aurait explosé tout près de son visage. Le choc a été violent et le sang a giclé. L'Étudiant en art au cégep de Saint-Jérôme a appris à l'hôpital qu'il ne verrait peut-être plus jamais d'un oeil. Quatre mois plus tard, il ne distingue toujours que des taches et des couleurs, indique son avocat, Me Alain Arsenault.

Selon la requête, les grenades assourdissantes, ou Instantaneous Blast Grenade, peuvent causer des blessures sérieuses et même la mort, si elles sont dirigées directement sur quelqu'un, ce qui, dit Francis Grenier, lui est arrivé. «Elles doivent être lancées au-dessus d'une foule à disperser, au-dessus de la tête des manifestants», dit le document.

« La Ville de Montréal est responsable des dommages subis par le demandeur, résultant des fautes suivantes commises par les policiers du SPVM impliqués», lit-on.

Francis Grenier exige 200 000 $ en dommages corporels et moraux, 50 000 $ en dommages matériels et 100 000 $ en dommages punitifs, en plus de vouloir se réserver le droit de réclamer des dommages supplémentaires selon l'évolution de ses blessures à l'oeil.