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Le vent de Catherine Durand
Jean-Francois Cyr

MONTRÉAL - Si le nord avait la douceur du tout dernier album de Catherine Durand, on serait définitivement plus enclin à traverser ses étendues arides que l'on imagine balayées par le vent et le froid. Mais au fait, quel est ce lieu géographique auquel fait référence la chanteuse sur Les murs blancs du nord ? Rencontrée lors du lancement de son cinquième imprimé, la principale intéressée raconte son inspiration.

« Je suis une fille d'automne et d'hiver. Le début de l'écriture du disque a coïncidé avec le retour d'un voyage que j'ai fait en Islande en janvier 2010. Je ne pense pas que j'allais y chercher l'inspiration, mais les impressions, les images ont, je m'en aperçois avec du recul, beaucoup teinté le projet, autant les paroles que les arrangements. J'ai adoré ce pays qui m'a emporté dans les thèmes de l'espace, la poésie, la solitude, le vent, l'horizon. C'est parfait pour moi, qui suis très contemplative. »

Avec le désir d'aller ailleurs pour ce cinquième album, Catherine Durand s'est à l'époque associée à deux nouveaux musiciens que sont le percussionniste et batteur Robbie Kuster (Patrick Watson) et le claviériste François Lafontaine (Karkwa, Marie-Pierre Arthur). Avec l'aide de son fidèle comparse Jocelyn Tellier à la réalisation, ils se sont éloignés du territoire folk pour explorer des ambiances « plus légères, posées, vaporeuses et éthérées ».

« Le piano par exemple, est un instrument avec lequel j'ai rarement travail, explique-t-elle. Cette fois-ci, l'instrument est sur tout l'album. Grâce au talent de François, j'ai pu faire de jolies textures sonores assez planantes qui conviennent parfaitement à ce que je recherchais. Un monde vaporeux, atmosphérique, épuré. Le style unique et très original de Robbie est venu complété le tableau. »

La guitare de Durand, elle, est évidemment toujours bien présente, mais elle est maintenant soutenue par de nouvelles sonorités, de nouvelles envolées, parfois plus lourdes, mais la plupart du temps guidée par un doigté posé et délicat : « En jouant les mélodies, je me suis vite rendue compte qu'aucune chanson ne nécessitait le style country-folk qui me caractérise normalement. J'avais besoin d'un autre son. Le reste s'est fait naturellement. Mon album Cœur migratoire est possiblement celui qui ressemble le plus à mon dernier disque. Le côté planant y était déjà. »

Enregistré à Montréal en cinq jours avec une toute petite équipe de quatre personnes, le gravé propose donc un emballage mélancolique assez lumineux où la douceur, l'espoir, l'amour, la rêverie filtrent une musique évocatrice d'un voyage blanc. Sorte de lumière basse pour les âmes au sol.

Catherine Durand se promènera ici et là au Québec à compter de janvier 2013.

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