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Michelle Obama prononce un plaidoyer pour son mari

Michelle Obama prononce un plaidoyer pour son mari

Les démocrates ont ridiculisé le républicain Mitt Romney en le dépeignant comme un candidat à la présidence des États-Unis millionnaire qui « ne comprend tout simplement pas », et ils en ont rajouté, mardi, à l'occasion de la soirée d'ouverture d'une convention nationale visant à propulser Barack Obama vers un deuxième mandat en dépit d'un taux de chômage élevé et de problèmes économiques très sérieux.

La première dame, Michelle Obama, fut la dernière à grimper sur la scène, mardi. Elle a livré un vibrant plaidoyer pour son mari dans le cadre d'un discours déterminant lors de la convention démocrate, le qualifiant de mari dévoué, de bon père de famille et « d'homme sur lequel on peut se fier » afin de redresser l'état de l'économie. Elle a également demandé aux électeurs de le garder en poste à la Maison-Blanche, en dépit de la lenteur de l'économie américaine à se relever de la récession.

« Il me rappelle souvent que nous sommes en train de disputer un long match... et que le changement est difficile, et qu'il est lent et qu'il ne se fait pas en criant ciseaux », a-t-elle dit à un électorat impatient en raison de la lente reprise économique et du taux de chômage qui atteint 8,3 %. « Mais éventuellement, nous allons y arriver, nous le faisons toujours », a ajouté Mme Obama, tandis que des images de ses 23 ans de mariage défilaient derrière elle, dont certaines durant le premier mandat de M. Obama à la Maison-Blanche.

Mme Obama a établi un contraste entre son mari et M. Romney sans mentionner précisément le nom du candidat républicain. Elle a parlé du passé plus modeste de son mari en tant que jeune homme qui conduisait une voiture rouillée et portait des souliers trop petits.

Elle a brossé le portrait d'un leader qui sait de première main les difficultés des Américains au quotidien, qui les écoute en tant que président, et qui fait avancer un ordre du jour avec leurs intérêts en tête.

« C'est l'homme que je vois dans ses moments tranquilles tard le soir, penché au-dessus de son bureau, parcourant les lettres que les gens lui ont envoyées, a-t-elle exprimé. Je vois l'inquiétude dans ses yeux, et j'entends la détermination dans sa voix alors qu'il me dit : ''Tu ne croiras pas ce que ces gens doivent surmonter, Michelle. Ce n'est pas juste. Nous devons continuer à travailler pour régler cela. Nous avons tant de choses encore à faire''. »

Mme Obama, qui a reçu une chaleureuse ovation et qui se décrit elle-même comme étant « mère en chef », a ainsi fait peu référence à M. Romney. Mais ceux qui l'ont précédée au podium n'ont pas été aussi tendres à l'égard du candidat républicain à la présidence.

M. Obama « sait mieux que quiconque qu'il reste encore beaucoup de travail à faire » afin de rétablir l'économie, a dit le maire de San Antonio Juan Castro, le conférencier d'honneur de la convention.

« Comme plusieurs d'entre vous, j'ai regardé la semaine dernière la convention républicaine, a dit M. Castro. Ils ont parlé de quelques victoires individuelles. Nous célébrons tous les victoires individuelles. Mais la question c'est : comment fait-on pour multiplier ces victoires? La réponse, c'est Barack Obama. »

« Mitt Romney ne comprend tout simplement pas, a-t-il poursuivi. Il y a quelques mois, il a visité une université en Ohio et a offert un petit conseil entrepreneurial aux étudiants. ''Lancez une entreprise'', a-t-il dit. Mais comment? ''Empruntez de l'argent à vos parents'', leur a-t-il répondu. Wow, comment se fait-il que je n'aie pas pensé à ça? Je ne crois pas que le gouverneur Romney voulait blesser quelqu'un. Je crois que c'est un bon gars. Il ne sait simplement pas à quel point il l'a eue facile. »

M. Castro a ensuite rappelé qu'après la récession, le pays a fait du progrès « en dépit des obstacles incroyables et de l'opposition républicaine en bloc ». Il a soutenu que 4,5 millions d'emplois avaient été créés depuis l'entrée en poste du président.

« Il faut maintenant faire un choix, a lancé Castro. C'est un choix entre un pays où la classe moyenne paie davantage pour que les millionnaires paient moins - ou un pays où chaque individu paie sa juste part, de façon à réduire le déficit et à créer des emplois pour l'avenir. C'est un choix entre un politicien qui récompense les entreprises qui exportent des emplois américains outre-mer - ou un meneur qui rapatrie les emplois ici. »

Les délégués démocrates sont réunis à Charlotte, en Caroline du Nord, pour soutenir M. Obama, qui aborde cette fois-ci la présidentielle dans le rôle aussi pesant qu'avantageux du président sortant.

Le discours de Mme Obama s'annonçait comme l'un des grands moments des trois jours de la convention démocrate, en attendant le président sortant, qui faisait campagne en Virginie mardi. À l'occasion de son discours d'acceptation de l'investiture, jeudi, la convention quittera le Time Warner Cable Arena, qui peut accueillir jusqu'à 20 000 personnes, pour le stade de football de Charlotte et ses 74 000 places.

Bien sûr, l'enthousiasme de 2008 est retombé. M. Obama, âgé de 51 ans, n'est plus ce jeune et audacieux sénateur noir de l'Illinois lancé dans une irrésistible ascension vers la Maison-Blanche. Mais l'exercice du pouvoir n'a pas entamé sa capacité à galvaniser son auditoire, et les démocrates espèrent bien remplir largement le stade, même si le président sortant n'a pas attiré jusqu'ici les foules d'il y a quatre ans.

Au coude-à-coude dans les sondages avec M. Romney, M. Obama bénéficie de la stature de chef d'État. Mais il doit aussi porter le fardeau des difficultés de l'économie américaine, qui seront au coeur de l'élection présidentielle de 2012.

Le choix de la Caroline du Nord pour accueillir la convention n'est pas anodin. En 2008, M. Obama avait remporté cet État avec seulement 14 000 voix d'avance, mais il risque d'avoir plus de difficulté cette fois-ci. La Caroline du Nord affiche un taux de chômage de 9,6 %, contre 8,3 % à l'échelle nationale.

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Mme Obama s'est consacrée à la lutte contre l'obésité infantile et l'aide aux familles de militaires, sans se mêler des batailles politiques de son mari, du moins en public. Depuis que la Cour suprême a validé la réforme de santé, elle en fait de plus en plus la promotion.

Autrefois réticente à descendre dans l'arène, Mme Obama s'est lancée sans réserve dans la campagne de réélection de son mari, et a passé l'été à aider à récolter des fonds et à prendre la parole dans des rassemblements électoraux.

Elle explique aux électeurs de la classe moyenne que son mari les comprend parce qu'il a connu des difficultés comme eux, alors que M. Romney, ex-gouverneur du Massachusetts, est un multimillionnaire issu d'un milieu privilégié.

Récemment, elle a multiplié les références à l'enfance de son mari à Hawaï, où il a été élevé par sa mère et ses grands-parents. Elle a évoqué les prêts étudiants qu'il avait dû contracter, et toutes les années passées à les rembourser.

Quand M. Romney a accusé M. Obama de mener une « campagne de haine », la première dame s'est empressée de lui répondre. « Nous savons tous qui est mon mari, non? Et nous savons tous les valeurs qu'il défend », a-t-elle lancé aux côtés du président lors d'un rassemblement dans l'Iowa.

Associated Press

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