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Thalidomide : les excuses de la pharmaceutique Grunenthal font réagir

La compagnie Grunenthal s'excuse... 50 ans plus tard (PHOTOS)
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Le mea culpa de Grunenthal, fabricant allemand de la Thalidomide, tranquillisant retiré du marché dans les années soixante en raison de ses effets tératogènes, suscite beaucoup de réactions à travers le monde.

Le médicament était destiné aux femmes enceintes pour soigner les nausées, mais les premiers cas de malformation ont fait leur apparition dès les années 50.

Depuis, les responsables de Grunenthal sont demeurés silencieux.

« Nous demandons que vous considériez notre silence comme un signe du choc que votre destin nous a causé », a dit le dirigeant de la compagnie pharmaceutique en présentant ses excuses aux victimes à Stolberg dans l'ouest de l'Allemagne.

Loin de convaincre, les propos du patron allemand ont été jugés déplacés, notamment par certaines des associations de victimes, recensées principalement en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Japon, au Canada et en Australie.

Il aurait été préférable que la firme accompagne « ses paroles d'un investissement financier » plutôt qu'exprimer un simple regret, a fait remarquer Freddie Astbury, consultant en chef de l'association britannique Thalidomide Agency UK.

Les excuses de Harald Stock sont « pathétiques » et « insultantes », selon des avocats de survivants en Australie. Elles sont « trop faibles, trop tardives, et pleines d'hypocrisie », ont souligné les avocats de Lynette Rowe, née sans bras et sans jambes.

Ils ont rappelé que « pendant 50 ans Grunenthal était impliqué dans une stratégie d'entreprise calculée pour se mettre à l'abri des conséquences morales, juridiques et financières conséquence de la négligence de ses décisions dans les années 1950 et 1960 ».

En Allemagne même, l'Association des victimes du « Contergan », appellation de la Thalidomide dans ce pays, n'a pas été convaincue par le discours de Grunenthal.

« Ils ont exprimé des regrets, mais ne se sont pas excusés pour la mise sur le marché de ce médicament qui a été administré à des femmes en l'absence de tests », a déclaré Ilonka Stebritz.

« Nous attendons des actes et si des actes ne suivent pas, il ne restera de ces excuses qu'une coquille vide et une opération de communication », a-t-elle ajouté.

Même déception au Japon, où Tsugumichi Sato, directeur général de Sakigake, a rappelé que « le nombre de victimes aurait été plus faible si l'entreprise avait arrêté la vente du médicament plus tôt ».

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