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La chef péquiste Pauline Marois veut mettre fin à l'exploitation de l'amiante (PHOTOS)

La chef péquiste Pauline Marois veut mettre fin à l'exploitation de l'amiante (PHOTOS)
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VAL-D'OR, - Pauline Marois va bannir l'exploitation et l'exportation de l'amiante si elle est portée au pouvoir le 4 septembre.

La chef péquiste a scellé le sort de la mine Jeffrey d'Asbestos, mercredi, dissipant les doutes sur sa volonté d'interdire l'extraction de la fibre minérale controversée, sinon honnie.

«C'est sûr que toutes les tendances nous amènent là (le bannissement de l'amiante), on le sait, toutes les études sur la santé en font la démonstration», a dit Mme Marois, en campagne à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, à l'occasion de son unique point de presse de la journée.

Le Parti québécois entend annuler le prêt de 58 millions $ consenti par le gouvernement libéral aux promoteurs de la mine Jeffrey d'Asbestos pour consacrer la somme à des efforts de diversification économique de la région.

Une commission parlementaire serait par la suite tenue non pas pour débattre de l'avenir de l'industrie de l'amiante, mais pour justifier la décision du gouvernement auprès des quelque 500 travailleurs qui seront mis sur le carreau.

«La vérité, c'est qu'on peut prendre encore une heure ou deux avec les gens pour nettoyer correctement le dossier et prendre les décisions qui s'imposent et indiquer aux gens qu'ils pourront compter sur un gouvernement du Parti québécois parce que les ressources financières seront disponibles pour diversifier la région», a déclaré Mme Marois.

L'abandon pur et simple de cette filière de l'industrie minière «est la voie qui semble se dégager actuellement», a convenu la leader souverainiste, qui s'exprime dans ce dossier avec une extrême prudence, souvent même à mots couverts, de crainte de mécontenter les électeurs de la région de l'amiante.

Reste qu'à ses yeux, l'exploitation de ce minéral appartient à un autre âge et n'a plus aucun avenir.

«C'est une industrie qui est largement questionnée et qui apparaît aujourd'hui comme une industrie d'une autre époque», a-t-elle estimé.

En ce qui concerne la mine Jeffrey, Mme Marois n'a écarté aucun scénario pour annuler le prêt qui lui a été octroyé par le gouvernement Charest, y compris l'adoption d'une loi spéciale.

«Ça se conteste un contrat même s'il est signé et s'il faut aller plus loin, on ira plus loin», a-t-elle dit.

La chef péquiste a rencontré la presse aux côtés du député sortant François Gendron qui en 2002, à titre de ministre des Ressources naturelles, avait adopté une politique d'usage accru et «sécuritaire» de l'amiante.

Il s'agissait à l'époque d'une «bonne position» mais les choses ont évolué avec le temps, a fait valoir le candidat d'Abitibi-Ouest qui sollicite un dixième mandat à l'Assemblée nationale.

«Aujourd'hui le dossier a été traité de moult façons (et) il y a plusieurs études qui arrivent à la conclusion que le débat est clos», a fait valoir M. Gendron.

Après avoir fait la promotion de l'amiante, le Parti québécois veut aujourd'hui anéantir un projet industriel porteur par pur «opportunisme politique», a commenté, de son côté, le chef libéral Jean Charest.

«Il va y avoir une demande croissante au cours des 25 prochaines années alors pourquoi s'acharner contre un projet et une région si ce n'est que d'essayer de faire de la politique sur le dos d'une région», a-t-il dénoncé, à Saint-Romain dans la région de Mégantic.

Mais les critiques de M. Charest ne sont plus guère qu'une distraction pour le camp péquiste. En effet, le chef libéral ne figure plus dans le radar du Parti québécois qui réserve ses attaques au chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

Les stratèges de la campagne péquiste craignent que l'effondrement des libéraux profitent à M. Legault et qu'une poussée de la CAQ prive le Parti québécois d'une majorité à l'Assemblée nationale.

En matinée, François Gendron a poursuivi l'offensive de démolition du leader caquiste, l'accusant d'être dépourvu du «sens de l'État».

En 2007, M. Legault, alors député péquiste de la deuxième opposition, voulait à tout prix renverser le gouvernement minoritaire libéral et replonger le Québec en élection, a raconté le candidat d'Abitibi-Ouest.

M. Legault, a-t-il relaté, se comportait comme s'il était seul maître à bord, même si la population ne voulait pas retourner aux urnes et souhaitait plutôt que les partis fassent des compromis.

«C'était un point de vue presque uniquement de sa propre personne parce que le caucus en entier constatait que le voeu de la population était de ne pas retourner en élection. (...) Ça démontre que le sens de l'État, il l'a loin. C'est ça qui est clair», a lancé M. Gendron.

Quant à elle, Mme Marois a mis fin à sa tournée abitibienne de 24 heures à Val-d'Or, dans la circonscription d'Abitibi-Est, où elle a prononcé une allocution de convenance devant un peu plus d'une centaine de militants réunis dans un pavillon de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).

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