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Lufthansa fait face à une grève de ses hôtesses et de ses stewards

Lufthansa fait face à une grève de ses hôtesses et de ses stewards

Déjà ébranlée par la l'envolée du prix du carburant et une concurrence intense en Europe, la première compagnie aérienne allemande, Lufthansa, s'apprête à subir une grève de grande ampleur de son personnel navigant après l'échec de négociations salariales.

Le syndicat allemand du personnel navigant commercial Ufo a annoncé mardi qu'il allait appeler à des débrayages temporaires chez Lufthansa en Allemagne "annoncés au dernier moment" et "très prochainement". Il a cependant exclu de faire grève dès mardi.

"Nous préparons une grève (de durée) illimitée à moyen terme", a ajouté le président d'Ufo, Nicoley Baublies, au cours d'une conférence de presse à l'aéroport de Francfort (ouest).

Le mouvement social risque de causer d'importantes perturbations dans le trafic intérieur et européen de Lufthansa, qui va donner la priorité aux vols long-courrier. Ufo revendique l'adhésion d'environ les deux tiers des quelque 18.000 hôtesses et stewards de la compagnie aérienne allemande.

"En cas de grève générale, il faut s'attendre à un dommage de plusieurs millions d'euros par jour", a estimé le responsable du personnel du trafic passagers de Lufthansa, Peter Gerber, dans une conférence de presse séparée à Francfort.

Une première grève historique de son personnel navigant début 2009 s'était soldée pour Lufthansa par un manque à gagner de plusieurs dizaines de millions d'euros.

En février dernier, Lufthansa avait eu à subir une grève des contrôleurs au sol de l'aéroport de Francfort, son principal noeud aérien, mais le mouvement n'avait eu qu'une portée limitée, n'ayant concerné que 200 salariés qui avaient pu être partiellement remplacés d'urgence.

A la Bourse de Francfort, l'action Lufthansa était en recul de 1,61% à 9,75 euros vers 12H27.

Le conflit social arrive à un moment particulièrement défavorable, fin août et septembre étant des périodes de pointe pour les compagnies aériennes.

Mais la direction de Lufthansa a choisi la voie du choc frontal préconisé par le président du conseil de surveillance, Jürgen Weber, qui jugeait la semaine dernière dans Die Zeit qu'il valait "mieux aller jusqu'à une grosse confrontation plutôt que d'éjecter l'entreprise hors du marché concurrentiel".

Pour réduire ses coûts opérationnels, Lufthansa a entamé en début d'année un plan d'économies devant lui permettre d'améliorer son résultat opérationnel de 1,5 milliard d'euros par an d'ici à fin 2014 par rapport à fin 2011. Un objectif difficile à concilier avec une politique sociale généreuse.

Ufo avait formulé ses exigences en avril, avec notamment une hausse de 5% des salaires sur 15 mois et rétroactive au 1er janvier de cette année. Les salaires du personnel navigant n'ont pas été augmentés ces trois dernières années, a fait valoir le syndicat.

Lufthansa a proposé une hausse des rémunérations d'"environ 3,5%", a précisé Peter Gerber.

Les positions des deux camps "s'étaient rapprochées sur quelques points" ces derniers jours dans la dernière ligne droite des négociations, a affirmé Ufo dans un communiqué.

Mais un accord n'a pas été trouvé parce que Lufthansa a "catégoriquement refusé de donner des garanties d'emplois dignes de ce nom" en échange de concessions que le personnel navigant était prêt à faire sur les salaires, selon Ufo.

A l'origine des inquiétudes du personnel navigant, le recours par Lufthansa depuis juin à du personnel de cabine intérimaire à partir de l'aéroport de Berlin, première étape en vue de créer à terme une filiale régionale unifiée plus compétitive, proche du modèle "low-cost" des Ryanair et autre EasyJet.

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