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Dominic Champagne rêve d'un éveil des consciences dans son essai «Le gouvernement invisible»

La gouvernance idéale de Dominic Champagne
PC

Lors de ses nombreuses manifestations pacifiques pour libérer son pays de l’exploitation coloniale, Gandhi a dit un jour : «Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde».

Cette phrase, qui appelle les citoyens à devenir des acteurs de transformation sociale, transpire - à sa façon - dans l’essai politique intitulé Le gouvernement invisible, signé par le dramaturge et metteur en scène, Dominic Champagne. Le Huffington Post Québec s’est entretenu avec lui.

Au fil des 82 pages, Dominic Champagne pose des questions, propose des idées et interroge l’ordre des choses. Est-ce un programme de parti ou un manifeste politique? Non, répond l’auteur, qui a jonglé au printemps avec l’idée de se présenter comme candidat indépendant - avec un penchant libéral - dans la circonscription d’Outremont. «Cet essai est ma contribution politique», lance-t-il d’emblée.

Écrit d’un seul trait, dans l’urgence d’exprimer une pensée politique, l’ouvrage présente la réflexion d’un citoyen qui s’est retrouvé dans l’arène de la politique militante, lors de la mobilisation contre les gaz de schiste, sans l’avoir prémédité, ni recherché, presque contre son gré.

Devait-il rester les bras croisés et laisser les gazières s’installer dans son petit village ? Hors de question, affirme-t-il. «Je devais prendre la parole. Les citoyens cherchaient à se faire entendre devant la grosse industrie. Je me suis donc retrouvé en avant de la scène à jouer ce rôle», résume-t-il, sur un ton enflammé et révolté.

L’éveil collectif

Le titre de son ouvrage, malgré le clin d’œil amusant au concept de la main invisible de l’économiste écossais Adam Smith, fait plutôt référence à la force tranquille des citoyens.

Comment s’incarne cette force? De l’avis de Dominic Champagne, elle se manifeste lorsque des milliers de citoyens décident de sortir dans la rue - contre les gaz de schiste ou la hausse des frais de scolarité - et qu’ils témoignent leur indignation, à l’unisson. Ils provoquent ainsi un contexte inattendu, faisant émerger de nouvelles possibilités sociales.

Une vision empruntée au théâtre, écrit-il : «J’ai créé mes meilleurs spectacles dans la rencontre de ces fraternités qui semblaient à l’origine opposées ou improbables. Provoquant des étincelles, alimentant les dialogues, au service de l’œuvre. Il me semble que la leçon pourrait s’appliquer au monde politique, qui me semble parfois pas très loin du théâtre.»

Le rêve de l’unité

Le gouvernement idéal, Dominic Champagne s’est amusé à l’imaginer. Mariant les idées de la droite et de la gauche, il propose une gouvernance où tous les gens qui défendent le bien collectif seraient représentés. Une «coalition véritable, une conciliation nationale», sans allégeance partisane.

«Imaginez si plusieurs personnalités reconnues dans leur milieu se seraient présentées comme candidats indépendants aux élections. Et qu’une fois élus, ce soient eux qui forment le prochain gouvernement», explique-t-il.

Dans ce monde idéal, il n’y a qu’un problème, avoue-t-il : il faut un chef. Une personne avec du charisme et suffisamment de leadership pour unir toutes ses visions. Une personne capable en même temps de trouver les bons mots pour s’adresser à toutes les strates de la population. Ce qui ne semble malheureusement pas être le cas actuellement au Québec, estime Dominic Champagne.

«Il nous faut un grand rassembleur, capable de mobiliser les citoyens. Il nous faut trouver la bonne personne pour notre rendez-vous avec l’histoire et faire le bon de géant que le Québec doit faire», déclare-il. Son premier ministre idéal? Fred Pellerin, écrit-il à la page 15 de son essai. Le conteur reste selon lui fidèle aux racines québécoises tout en étant empreint de modernité.

«La prochaine élection n’est qu’une étape. Nous sommes divisés, mais les forces qui préparent l’avenir sont à l’œuvre. Elles sont à la base du gouvernement qui deviendra, je le souhaite, visible un jour en plein soleil.»

Dominic Champagne se voit lui plutôt «comme un agent de changement», désirant incarner «l’esprit de conciliation avec l’ensemble des forces vives du Québec». Une façon personnelle de devenir le changement qu’il veut voir dans ce monde, qui est le Québec.

Le gouvernement invisible, par Dominic Champagne, aux éditions Tête Première

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