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Yasser Arafat: ouverture d'une instruction pour assassinat en France suite à la plainte de sa veuve

Arafat: une enquête est ouverte pour assassinat
AFP

YASSER ARAFAT - Une information judiciaire pour assassinat concernant le décès de Yasser Arafat en 2004 a été ouverte mardi par le parquet de Nanterre, a-t-on appris de sources proches du dossier. Une enquête saluée par le négociateur palestinien Saëb Erakat, proche de l'ancien leader palestinien.

L'ouverture de cette instruction fait suite au dépôt d'une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile le 31 juillet par Souha Arafat, la veuve du chef de l'Autorité palestienne, mort le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy (Hauts-de-Seine).

Cette plainte faisait suite aux conclusions d'analyses effectuées dans un laboratoire en Suisse et citées dans un documentaire diffusé le 17 juillet Al-Jazeera. Yasser Arafat, décédé en 2004, aurait été empoisonné au polonium, une substance radioactive, selon ces conclusions. Ces analyses ont porté sur des échantillons biologiques prélevés dans les effets personnels du dirigeant palestinien, remis à la veuve du défunt, Souha, par l'hôpital militaire de Percy, au sud de Paris, où Arafat était mort, selon François Bochud, directeur de l'Institute for Radiation Physics de Lausanne. Souha Arafat a porté plainte contre X en France, le 10 juillet.

La dépouille d'Arafat examinée en Suisse

Lors de la mort de l'ancien dirigeant palestinien en 2004, aucun des 50 médecins qui l'avaient examiné n'avaient réussi à expliquer son décès. Pour confirmer la thèse d'une mort par polonium, il faut exhumer les restes de Yasser Arafat et les analyser, avaitestimé François Bochud à l'adresse de Souha Arafat. "Si elle veut vraiment savoir ce qui est arrivé à son mari, il faudra trouver un échantillon (...). Exhumer Yasser Arafat nous fournira un échantillon qui devrait avoir une très grande concentration de polonium s'il était empoisonné", avait-t-il déclaré.

Un ou plusieurs juges d'instruction vont être nommés très prochainement pour conduire l'instruction ouverte à Nanterre. Les dirigeants palestiniens et les proches de Yasser Arafat sont persuadés qu'il est mort empoisonné.

L'institut de radiophysique de Lausanne avait annoncé vendredi qu'il comptait examiner la dépouille de Yasser Arafat après le feu vert de sa veuve, afin de rechercher d'éventuelles traces de polonium.

Les avocats de Souha Arafat et de sa fille Zahwa avaient alors estimé "que cet acte d'enquête doit être diligenté en collaboration avec la juridiction d'instruction française, régulièrement saisie, qui doit désigner un magistrat instructeur pour procéder aux investigations qui s'imposent". Le polonium a servi notamment à l'empoisonnement en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, un ex-espion russe devenu opposant au président Vladimir Poutine.

Une "inflammation intestinale", selon un rapport d'hospitalisation français

Le rapport d'hospitalisation français de Yasser Arafat fait état d'une inflammation intestinale et de troubles de coagulation "sévère", selon le site Slate.fr qui le publie et évoque la piste d'un "empoisonnement" par une toxine de champignon vénéneux.

Un "compte rendu d'hospitalisation" du 14 novembre 2004 signé par le Professeur Thierry de Revel, chef du service d'hématologie de l'hôpital militaire de Percy, indique dans sa conclusion: "entéropathie évoquant une entérocolite (inflammation intestinale, ndlr) d'allure infectieuse (...) associée à une coagulation intravasculaire disséminée sévère sans étiologie identifiée au stade de réanimation".

La coagulation vasculaire disséminée sévère ou CIVD est "un phénomène grave correspondant à un bouleversement complet de l'ensemble des mécanismes qui assurent l'équilibre des processus physiologiques de la coagulation sanguine" et "ses causes peuvent être de multiples origines", explique Slate.fr dans l'article accompagnant le rapport.

Slate cite le Professeur Marcel Francis-Kahn, ancien chef du service de rhumatologie de l'hôpital Bichat à Paris, qui assure que le tableau clinique décrit "collerait très bien avec un empoisonnement par une des toxines de l'amanite phalloïde ou du cortinaire des montagnes".

"On y trouve la facilité d'administration, les premiers symptômes retardés, la CIVD, l'évolution prolongée (jusqu'à 30 jours pour le cortinaire et ses toxines) et la défaillance hépato-rénale avec troubles de coagulation terminaux. Ce type de toxine est étudié notamment dans le centre de Nes Ziona, pas très loin de Tel-Aviv."

Le rapport d'hospitalisation indique que les symptômes ont commencé le 12 octobre, quatre heures après le repas du soir, "par une sensation de malaise avec nausées, vomissements et douleurs abdominales".

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