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La «technique Armstrong»...

La «technique Armstrong»...

Deux jours après l'abandon de sa défense contre les soupçons de dopage qui pèsent contre lui, Lance Armstrong continue à recevoir des appuis... et des bâtons dans ses roues. Et le clivage semble encore net : les coureurs d'un côté, les responsables de la lutte au dopage de l'autre.

Un conseiller scientifique de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a décrit au quotidien Le Monde, vendredi, ce qu'il appelle la « technique d'Armstrong » pour échapper aux tests antidopage.

Le témoignage de Michel Rieu repose sur ce qu'il a vu au Tour de France 2009, année du grand retour d'Armstrongé. Cette année-là, Rieu estime que l'AFLD a été « marginalisée et n'a pu intervenir que de manière subsidiaire », après avoir pourtant été responsable de façon autonome des contrôles en 2008.

En outre, Antoine Vayer, chroniqueur au Monde et ancien entraîneur de Festina, rappelle de son côté que « Armstrong avait de très bonnes relations avec l'Union cycliste internationale (UCI) et son président de l'époque, Hein Verbruggen ». Le septuple champion du Tour de France était notamment un des très bons donateurs de l'UCI.

Tous les éléments étaient donc réunis, selon Rieu, pour qu'Armstrong soit protégé.

« Il y avait toujours un délai de 20 minutes entre le moment où le médecin se présentait pour contrôler Armstrong et le moment où le champion se présentait, il postait notamment des vigies devant son immeuble pour augmenter ce délai, explique Rieu. Pendant ces 20 minutes, un protocole était mis en place par des scientifiques pour que le contrôle soit négatif : on évacuait son urine et on la remplaçait par de l'urine artificielle, on diluait son sang et on perfusait du sang physiologique. »

De tels protocoles, accuse Rieu, existaient aussi depuis 2000, année où la détection de l'EPO a commencé.

« Il faisait des cures d'EPO dans des lieux inaccessibles, puis s'en injectait des toutes petites doses, indétectables, pour entretenir l'effet du produit », relate Michel Rieu.

Indurain prône la prudence

Même si Miguel Indurain a tout à gagner si Armstrong perd ses titres du Tour de France, l'Espagnol a tenu à défendre le cycliste américain.

Dans une chronique publiée dans le quotidien sportif Marca de samedi, Indurain a jugé qu'Armstrong devrait attendre qu'une « autorité reconnue par tous » le dépouille de ses titres avant de rendre les armes.

Indurain a ajouté qu'un trop grand nombre d'organisations nationales et internationales aux intérêts divergents sont mêlées à la lutte antidopage.

Le quintuple champion de la Grande Boucle a aussi indiqué qu'il trouvait la lutte de l'Agence américaine antidopage (USADA) contre Armstrong « étrange ».

Vendredi, l'USADA a annoncé qu'elle dépouillait Armstrong de ses sept victoires dans l'Hexagone. Un flou subsiste toutefois quant à savoir si l'USADA détient l'autorité pour prendre une telle décision. Certains croient qu'il revient plutôt à l'Union cycliste internationale d'imposer les sanctions.

Si Armstrong perd ses titres, Indurain redeviendrait, avec les Français Jacques Anquetil et Bernard Hinault et le Belge Eddy Merckx, détenteur du record de victoires au Tour de France avec cinq.

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