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Le PQ présente son cadre financier

Elle présente (enfin) son cadre financier
PC

Un texte de Gaétan Pouliot

Critiqué à de nombreuses reprises par ses adversaires sur son retard à déposer son cadre financier, le Parti québécois (PQ) a finalement présenté vendredi ses chiffres. Le coût total de ses engagements s'élève à 2 milliards de dollars.

D'une part, la chef du PQ, Pauline Marois chiffre l'ensemble de ses promesses à 992 millions de dollars. Voici quelques exemples :

  • Compléter le réseau de garderie : 177 millions $
  • Non-indexation du tarif de garde : 47 millions $
  • Annulation de la hausse des droits de scolarité : 150 millions $
  • Plus de soins pour les aînés : 119 millions $
  • Compléter le réseau des groupes de médecine de famille : 96 millions $

D'autre part, l'abolition de la taxe santé coûterait 1 milliard de dollars à un gouvernement péquiste, qui compte financer cette mesure par une augmentation des impôts des plus riches.

Lors d'un point de presse à Québec, la chef péquiste a qualifié son cadre financier de « rigoureux » et de « responsable » et en a profité pour attaquer une nouvelle fois la Coalition avenir Québec (CAQ).

Pour financer ses promesses, le PQ miserait entre autres sur la hausse des impôts pour ceux qui gagnent plus de 130 000 $ par an et la croissance économique prévue au budget 2012-2013. Le parti prévoit aussi limiter la croissance des dépenses de programmes à 2,4 %. Elles augmentent actuellement de 3 % par an.

Paiement de la dette

Les sommes récoltées par la hausse des redevances minières, soit 388 millions de dollars, serviraient à payer la dette, a indiqué Pauline Marois. La moitié irait au remboursement de la dette et l'autre moitié compenserait les pertes en péréquation.

Par ailleurs, les péquistes renonceraient à hausser les prix d'électricité du bloc patrimonial, se privant ainsi de 1,6 milliard de dollars de revenus additionnels en 2018. Le gouvernement libéral prévoyait déposer cette somme dans le Fonds des générations.

Comme le Parti libéral et la Coalition avenir Québec, le Parti québécois prévoit un retour à l'équilibre budgétaire dès l'an prochain.

Voici les cadres financiers des autres partis :

Le PQ veut mettre fin au Fonds des générations

Le cadre financier prévoit aussi qu'un gouvernement péquiste pigera à raison de 5,5 milliards de dollars dans le Fonds des générations pour rembourser la dette. Il s'agit de la valeur exacte de ce fonds en 2013, selon le ministère des Finances.

Actuellement, les sommes que le gouvernement y investit sont mises de côté jusqu'en 2025. Le gouvernement croit que les rendements sur les marchés financiers seront plus avantageux qu'un paiement immédiat de la dette.

« On ne veut pas revivre les pertes de 2008 », a expliqué le candidat péquiste Nicolas Marceau, qui participait au point de presse aux côtés de Pauline Marois, faisant écho à la crise financière internationale qui avait lourdement plombé les résultats de la Caisse de dépôt et placement.

Des adversaires critiques

Le chef libéral Jean Charest a rapidement indiqué que le cadre financier du Parti québécois n'était pas valable, selon lui, et qu'il se traduirait par un poids additionnel sur les Québécois. « Elle va taxer plus et augmenter les impôts. Qui va recevoir la facture? Même les gains en capital de la classe moyenne sont touchés », a déclaré le chef libéral.

Il critique spécifiquement aussi la volonté du Parti québécois mettre fin au Fonds des générations, dont il considère qu'il est un élément de crédibilité auprès des agences de notation.

En plus, dit-il, « elle oublie de dire que le Fonds des générations est déjà comptabilisé sur la réduction de la dette. Alors franchement, si elle ne le savait pas, elle fait exprès pour induire les gens en erreur ».

« C'est pour cela qu'elle a tardé à le déposer », a jouté Jean Charest.

Du côté de la CAQ, même scepticisme, mais sous un angle un peu différent. François Legault a ainsi déclaré : « Mme Marois vous dit :''Je vais réduire les dépenses de 2 milliards, mais je n'aime pas la chicane, alors je ne vais couper nulle part''. Alors c'est mathématiquement impossible, parce que le deux tiers des dépenses, ce sont des salaires. »

La coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, trouve « extrêmement décevant » le cadre financier du Parti québécois qu'elle qualifie de « budget d'austérité ». Le PQ prévoit peu d'investissements en santé et en éducation, déplore-t-elle. « Si on investit très peu, comment peut-on prétendre qu'on va résoudre des problèmes importants comme la finalisation du réseau de groupes de médecine familiale. Comment peut-on penser qu'on va vraiment lutter contre le décrochage scolaire ».

gaetan.pouliot@radio-canada.ca

Avec la collaboration de Geoffrey Dirat et de Florence Meney

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