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Le Parti conservateur du Québec veut mettre les assistés sociaux au travail

Le «BS» ne devrait pas être une carrière...

Une publicité du Parti conservateur du Québec sur les assistés sociaux fait réagir les internautes sur Facebook et Twitter mardi. L'image représente un homme au chandail déchiré qui salue un travailleur en soulevant une bouteille de bière (voir au bas du texte). «L'aide sociale devrait être une aide temporaire, et non un plan de carrière», dit l'affiche.

Loin de se rétracter, le chef de la formation, Luc Harvey, dit en entrevue téléphonique vouloir envoyer les prestataires de l'assistance sociale au boulot. «Plus de 135 000 personnes aptes au travail sont sur l'aide sociale depuis plus de dix ans, dit le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ). C'est inacceptable. On est obligé de faire venir des travailleurs mexicains pour travailler dans les champs. Il ne faut plus que [l'assistance sociale] soit un plan de carrière.»

Afin de «sortir les assistés sociaux de leur salon», le PCQ propose une formule similaire au «workfare» mis de l'avant par la présidence de Bill Clinton aux États-Unis. Le parti propose d'intégrer les prestataires sur le marché du travail à travers des emplois dans les organismes communautaires, notamment. Pour ceux qui ne veulent pas travailler, «il y aura toujours les timbres alimentaires, personne ne mourra de faim», dit le chef du PCQ.

Les prestataires pourraient recevoir l'aide de l'État pour un maximum de cinq ans au cours d'une vie, et un maximum de deux années consécutives. «La lutte à la pauvreté se gagne par le travail», fait valoir Luc Harvey.

Le chef du PCQ ne craint pas que sa position soit impopulaire. «Je m'en fous, lance-t-il. Je ne suis pas là pour plaire aux assistés sociaux.»

Questionné sur l'effet que pourrait avoir une telle politique pour une mère monoparentale, par exemple, Luc Harvey répond: «J'ai six enfants à la maison et ma femme a toujours travaillé.» Il ajoute que les enfants peuvent aller à la garderie ou à l'école. «Il y a beaucoup de gens qui travaillent et qui ont des enfants.»

Autres propositions du PCQ

Le PCQ propose également une réforme des prestations pour les gens inaptes au travail. Le parti propose de sortir les prestataires du système de l'assistance sociale afin de leur verser des pensions. «Présentement, les personnes inaptes au travail, comme les trisomiques, qui vivent avec un aidant naturel voient leurs prestations réduites», dit Luc Harvey. Le système de pension permettrait de verser un montant fixe, sans réduction pour les personnes vivant avec un aidant naturel.

Parmi les autres propositions du PCQ, on retrouve l'abolition du la SAQ, la création d'un registre public pour les prédateurs sexuels, l'abolition des Cégeps et la création d'un rapport d'impôts unique.

Le PCQ se propose aussi d'éliminer les pensions alimentaires après une période de cinq ans après le divorce. Pour les conjointes qui auraient n'auraient jamais occupé un emploi avant la séparation, Luc Harvey explique qu'elles obtiendront la moitié du patrimoine du couple, dont les revenus de la maison des conjoints. «Après, il faut se prendre en main», dit-il.

Le PCQ a été fondé en janvier 2012. Il propose 27 pour l'actuelle campagne. «La période des vacances nous a compliqué la tâche pour trouver des candidats», dit le chef de PCQ.

Luc Harvey a été élu sous la bannière du Parti conservateur du Canada en 2006 dans la circonscription de Louis-Hébert, dans la Ville de Québec. Il a perdu son siège lors du scrutin suivant en 2008.

Le Parti conservateur du Québec a longtemps été une force politique importante dans la province, avant de fusionner avec l'Action libérale nationale en 1936 afin de devenir l'Union nationale. Pour le moment, aucun rapprochement n'est prévu avec son homologue du fédéral.

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