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Les partis de l'ombre

Les partis de l'ombre

Un texte de Gaétan Pouliot, Lili Boisvert

Certains citoyens ne se retrouvent dans aucune des grandes formations politiques représentées à l'Assemblée nationale. À défaut, ils peuvent être tentés de se tourner vers l'un des 13 autres partis qui se présenteront le 4 septembre.

Quel est leur programme et quelle est leur stratégie? Voici le portrait de ces partis reconnus par le Directeur général des élections du Québec qui pourraient se retrouver sur votre bulletin de vote.

Bloc pot : lutter contre la prohibition

« Si la prohibition fonctionnait, on le saurait », lance Hugô St-Onge, un comptable de 38 ans et père de deux enfants qui est à la tête du Bloc pot. Ce parti lutte contre la criminalisation du cannabis, une substance qui est, selon ses chiffres, consommée par un million de personnes dans la province. La légalisation de la marijuana permettrait aussi de développer l'économie des régions, selon lui. Le Bloc pot propose de convertir la moitié des champs de maïs en champs de cannabis. Il n'a pas présenté de candidat en 2008, mais a obtenu l'appui de 1564 électeurs en 2007.

  • Nombre de candidats : 2
  • Stratégie : Convaincre le million de consommateurs de cannabis de sortir de l'ombre
  • Site web : blocpot.qc.ca

Coalition pour la constituante : réformer le système politique en profondeur

La Constituante propose, si elle est élue, de convoquer une assemblée constituante non partisane de citoyens qui aurait pour mandat de repenser tout le système démocratique, du mode de scrutin au système parlementaire. « Aucun parti politique ne fera ça, parce qu'ils ne tiennent pas à partager le pouvoir presque absolu que leur confère le système [...] Les partis sont en conflit d'intérêts ».

  • Nombre de candidats : 29, surtout dans la grande région de Montréal
  • Stratégie : « On a un système de pénétration des médias sociaux qu'on a développé qui nous permet de rejoindre plusieurs centaines de milliers de personnes », dit le directeur de la Constituante, Roméo Bouchard. Il trouve difficile d'avoir une voix auprès de « grands médias ».
  • Site web : www.sansparti.org

Équipe autonomiste : les adéquistes déçus

Les militants de la défunte ADQ qui n'ont pas digéré la fusion avec la Coalition avenir Québec ont mis sur pied l'Équipe autonomiste. La formation de droite qui invoque le « gros bon sens » mise surtout sur la réduction de la taille de l'État. La CAQ est « beaucoup trop interventionniste » et « ressemble déjà aux autres partis », explique le candidat autonomiste Stéphane Pouleur. La formation se dit en faveur de la justice sociale, mais seulement pour ceux dans le besoin. Les programmes universels comme les garderies à 7 $ ne devraient tout simplement pas exister. L'Équipe autonomiste a par ailleurs une dent contre les transfuges politiques. Pas question pour le parti d'accueillir des députés d'autres partis sous leur bannière... comme la CAQ l'a fait avec les élus de l'ADQ.

  • Nombre de candidats : 17
  • Stratégie : Médias sociaux, bouche-à-oreille et entrevue avec les médias
  • Site web : equipeautonomiste.ca

Parti conservateur : « le seul parti de droite »

Acteur politique puissant à la fin du 19e et au début du 20e siècle au Québec, un parti nommé « conservateur » réapparaît sur la scène politique. Fédéraliste et « seul parti de droite au Québec », la petite équipe dirigée par l'ex-député fédéral Luc Harvey veut s'attaquer à l'endettement de la province. La recette : une réduction importante de la taille de l'État. Mais cela est réalisable sans affecter les services à la population, dit M. Harvey. « Le vrai changement, c'est nous », peut-on lire sur le site du parti.

Parti de la classe moyenne : une voix aux sans-voix

Ce parti veut donner une voix à la « majorité silencieuse ». Il ne s'agit toutefois pas d'un nouveau parti de droite. Pour le chef Jean Lavoie, un pragmatique, le Parti de la classe moyenne est au centre de l'échiquier politique. Un de ses objectifs : réduire les subventions aux entreprises pour offrir de meilleurs services. « Les PME et la classe moyenne, c'est le coeur et les poumons de la province », croit M. Lavoie.

  • Nombre de candidats : 7
  • Stratégie : Tenter d'avoir accès aux médias d'information
  • Site web : pcmq.ca

Parti équitable : le parti d'un seul homme

Le programme du Parti équitable est vaste : supprimer les primes dans la fonction publique, durcir les peines pour les criminels, réduire la dette et les impôts, ainsi qu'imposer un moratoire sur le gaz de schiste, entre autres. « J'étais tanné de critiquer sans rien faire. Alors, j'ai décidé de me retrousser les manches et d'agir », explique Yvan Rodrigue, chef et unique candidat du Parti équitable. À droite, mais plutôt écolo, ce parti porte la signature d'un seul homme.

  • Nombre de candidats : 1
  • Stratégie : « J'ai été pris de court par M. Charest », dit M. Rodrigue après un moment de réflexion.
  • Site web : partiequitable.com

Parti indépendantiste : du français, que du français

Le Parti indépendantiste souhaite faire l'indépendance du Québec sans passer par un référendum. S'il était porté au pouvoir, il tiendrait seulement un vote à l'Assemblée nationale pour décider de la souveraineté du Québec. Le parti veut également abolir tous les réseaux anglophones dans les services publics.

« Les minorités anglophones n'ont pas plus d'importance que les minorités chinoises. On n'a pas de réseau scolaire chinois, donc c'est une minorité comme les Chinois, ou les Cambodgiens ou les Grecs », dit le chef Michel Lepage. Le parti a reçu l'appui de 4227 personnes lors du scrutin de 2008.

  • Nombre de candidats : 10
  • Stratégie : « J'ai la stratégie de Ruth Ellen Brosseau dans Berthier. Elle n'avait pas de budget, puis elle est passée », plaisante M. Lepage, qui souhaite surtout pour l'instant faire connaître ses propositions.
  • Site web : parti-independantiste.org

Parti marxiste-léniniste : défaire les libéraux

Ce parti s'attaque de plein front à la « vision néolibérale » de la société et réclame plus de justice sociale. Leur cauchemar : voir la réélection des libéraux ou la formation d'une coalition entre la CAQ et le PLQ. « Le communisme n'est pas la question dans cette élection », reconnaît Pierre Chénier, chef du parti. « La corruption gouvernementale, ce n'est pas seulement une question d'enveloppes brunes. C'est aussi de mettre tout l'appareil public au service des intérêts privés », explique celui qui se veut proche des travailleurs et de différents mouvements sociaux comme la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité. En 2008, 2727 citoyens ont voté pour ce parti.

  • Nombre de candidats : 25
  • Stratégie : Site web, journal marxiste-léniniste, porte-à-porte et liens avec les travailleurs
  • Site web : www.pmlq.qc.ca

Parti nul : le parti de poteaux

Le Parti nul s'adresse aux électeurs insatisfaits, aux désabusés du système politique. Ses candidats n'ont aucunement l'intention d'être élus. Ils veulent tout simplement permettre à ceux qui le désirent d'annuler leur vote en « envoyant un message clair ». « Si, par des circonstances abracadabrantes, un candidat nul était élu comme député, puisqu'on n'a pas de plateforme ou d'idéologie à défendre, notre mandat se limiterait tout simplement à faire en sorte que des citoyens puissent exprimer directement au Parlement les raisons qui les ont amenés à voter pour un candidat nul », expose Renaud Blais, le « chef » du Parti nul.

Parti unité nationale : s'émanciper des banques

Sortir les municipalités des griffes des institutions financières : voilà l'objectif du Parti unité nationale. Pour y arriver, le parti fait la promotion de monnaies régionales qui seraient émises par les villes. « C'est pas une idée nouvelle. C'est quelque chose qui fonctionne très bien. Et ça permet de diminuer les intérêts payés par les contribuables », explique le chef Gilles Noël.

  • Nombre de candidats : 12
  • Stratégie : Écouter les citoyens sur le terrain
  • Site web : partiun.org

Parti vert : le plus grand des petits partis

Présents dans plus de 90 pays, les verts se veulent le visage politique de l'altermondialisme. La protection de l'environnement et de la promotion du développement durable, voilà leurs priorités. « Il faut prendre conscience de l'aspect fini de la planète », fait valoir le chef du Parti vert, Claude Sabourin.

Si les verts sont crédités de milliers de votes à chaque élection (70 393 en 2008), ils n'ont toutefois jamais réussi à faire élire un seul candidat à l'Assembée nationale. Comment expliquer cela? « C'est quand on perd quelque chose qu'on s'aperçoit de son importance », analyse M. Sabourin. Contrairement à ce que plusieurs croient, les verts ne sont pas le parti d'un seul enjeu. Par exemple, ils sont fédéralistes et contre la hausse des droits de scolarité.

  • Nombre de candidats : 67
  • Stratégie : « Être près des gens » est la clé, croit simplement le chef des verts.
  • Site web : pvq.qc.ca

Québec - Révolution démocratique : le parti fantôme

Nous ne savons presque rien de ce parti. Ni logo ni site web, nous n'avons pas réussi à retracer le seul et unique candidat de la formation politique qui se présente dans la circonscription de Beauce-Sud. Si vous avez des informations sur ce parti, faites-nous signe!

Union citoyenne du Québec : l'alternative fédéraliste au PLQ

Fédéraliste, l'UCQ se présente comme une solution de rechange aux libéraux de gauche. Ils se voient comme un pendant du NPD provincial. Leur but, c'est de se faire connaître. « De là à dire un député, ce serait voir grand, considère le coporte-parole Maxime Guérin. On veut montrer aux gens qu'il existe une autre alternative fédéraliste au PLQ. »

  • Nombre de candidats : 20
  • Stratégie : Le parti a essayé d'éviter de présenter des candidats dans les circonscriptions où d'autres partis de gauche sont présents, comme Option nationale ou le Parti vert.
  • Site web : ucquebec.org

Pour nous joindre :

gaetan.pouliot@radio-canada.ca

lili.boisvert@radio-canada.ca

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