Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Myanmar lève la censure directe sur les médias

Le Myanmar annonce la fin de la censure
Wearing black T-shirts that read:
File/AP
Wearing black T-shirts that read:

Le gouvernement birman a formellement aboli lundi la censure sur les médias, un système instauré il y a près de 50 ans. Les dernières restrictions qui pesaient sur les publications qui traitaient des sujets politiques et religieux ont été levées.

Le Département de l'enregistrement et de la surveillance de la presse « a autorisé les journaux dans la catégorie politique et religion à publier sans envoyer au préalable leurs brouillons », a annoncé sur son site Internet le ministère birman de l'Information. Ainsi, les journalistes n'auront plus à faire autoriser leurs articles par les censeurs de l'État.

L'organisation Reporters sans frontières plaçait jusqu'à présent le Myanmar au 169e rang sur 179 pays en matière de liberté de la presse. On assiste toutefois à une libéralisation graduelle des médias depuis le départ de la junte et l'arrivée du nouveau régime du président Thein Sein, en mars 2011.

Ces derniers mois, des journalistes en prison ont été libérés, et les Birmans ont pu avoir accès à des sites qui étaient auparavant bloqués, comme ceux de la BBC et des médias birmans en exil.

« Nous avons été en proie à l'inquiétude pendant de si longues années et aujourd'hui, c'est fini », a déclaré Nyein Nyein Naing, le directeur général de l'hebdomadaire 7 Day News. Il a toutefois noté que les médias risquent toujours de faire l'objet de représailles s'ils diffusent des informations qui « portent atteinte à la stabilité de l'État ».

Le poids de l'autocensure

Les radios et les télévisions s'assujettissent en effet à une vigilante autocensure, que la presse ne pourra pas totalement éviter. « Nous ne jouirons d'une totale liberté de la presse que lorsque la loi sur la presse, acceptée par tous les journalistes, sortira », a insisté Nyein Nyein Naing.

Il faisait référence à un projet de loi actuellement à l'étude au Parlement, qui prévoit notamment la création d'un conseil de presse. Une ébauche du texte a fait l'objet de consultations auprès des journaux.

Depuis son arrivée à la tête de l'État, l'ancien général Thein Sein a ordonné la remise en liberté de centaines de prisonniers politiques et a permis à la célèbre opposante Aung San Suu Kyi, privée de liberté pendant 15 ans, de réintégrer officiellement la scène politique birmane.

Elle a fait son entrée au Parlement à titre de députée et de chef du premier parti de l'opposition en avril, et a été reçue plusieurs fois par le président. La presse couvre maintenant ses activités sans limitations, alors qu'auparavant, sa seule évocation aurait pu valoir à un journaliste une peine d'emprisonnement.

« C'est un grand jour pour tous les journalistes en Birmanie qui ont travaillé de si longues années sous d'odieuses restrictions. C'est un autre exemple encourageant des progrès que connaît le pays sous le gouvernement Thein Sein », a jugé l'éditeur d'un hebdomadaire de Rangoon.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.