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Thomas Mulcair admet qu'il n'est pas «Jack», mais s'inspire du style du regretté Layton

Il n'est pas «Jack», mais...
CP

OTTAWA - Thomas Mulcair est le premier à admettre qu'il n'est pas à l'image du regretté chef Jack Layton.

Mais le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) affirme que les leçons apprises de son prédécesseur, dont la mémoire continue d'attirer des vagues de sympathie, ont rendu la tâche plus facile pour les néo-démocrates dans la transition post-Layton.

«Il m'a beaucoup appris, et cela m'a bien servi dans les derniers mois alors que je prenais le rôle de leadership», a soutenu M. Mulcair en entrevue à La Presse Canadienne alors qu'il se prépare à souligner mercredi le premier anniversaire de la mort de M. Layton.

Qui plus est, avance le chef du NPD, les souvenirs mémorables de M. Layton l'ont aidé à briser la glace avec les Canadiens un peu partout au pays.

«Chaque fois que quelqu'un vient vers moi et parle de politique ou du parti, il y a toujours un sourire sur leur visage quand il parle de Jack. C'est encore une belle porte d'entrée.»

Le ministre fédéral du Patrimoine, James Moore, a déjà dit croire que M. Mulcair est l'antithèse de M. Layton. Tandis que M. Layton était perçu comme le gentilhomme aux bonnes dispositions, M. Moore a dit voir en M. Mulcair peut-être le politicien le plus «vicieux» qui lui a été donné de côtoyer en douze ans.

«Il vise la gorge et il est le anti-Jack Layton», a dit M. Moore à Yahoo Canada en mars dernier, alors qu'il était évident que M. Mulcair allait emporter la course au leadership du NPD.

Sans accréditer cette salve partisane, M. Mulcair reconnaît que M. Layton et lui-même «sont des personnes très différentes».

«J'émane d'une école politique complètement différente de celle de Jack.»

D'un côté, le regretté chef du NPD avait forgé ses aptitudes politiques au conseil municipal de Toronto. De l'autre, le nouvel homme à la tête du parti progressiste a fait ses dents dans l'univers «plutôt brutal» de l'Assemblée nationale du Québec.

«C'est un voisinage beaucoup plus rude pour pratiquer la politique, à Québec. Vous savez, il s'agit d'une ambiance très conflictuelle», a exprimé l'ancien ministre provincial.

M. Layton, a ajouté M. Mulcair, était «extraordinaire et unique», et il serait inutile de tenter de l'imiter.

Cela dit, il soutient que ses observations du style de leadership de M. Layton l'ont aidé à tempérer ses propres instincts plus agressifs, plus impatients.

Par exemple, lorsque M. Mulcair a joint pour la première fois le caucus du NPD en 2007, il a ressenti parfois la frustration de rencontres semblant interminables et répétitives au cours desquelles les députés débattaient longuement d'enjeux.

«Parfois, je pouvais trouver très longs les tours de table en caucus, mais j'ai finalement réalisé ce que (M. Layton) faisait. Il travaillait avec chaque personne dans la pièce et c'était tout un art», a expliqué M. Mulcair.

Il a fait valoir que cette approche l'avait grandement inspiré lorsqu'est venu le temps de rassembler l'équipe du NPD et de désigner un cabinet fantôme à la suite d'une course au leadership parfois rude de sept mois.

«Alors que nous prenions des décisions, nous nous assurions que tout le monde était inclus, que nous allions mettre de l'avant l'équipe et que chacun ait sa place», a-t-il souligné.

M. Mulcair a aussi dit avoir beaucoup appris en regardant M. Layton interagir avec les milliers de personnes rencontrées dans ses tournées du pays.

«Jack voulait travailler avec les gens. Il ne faisait pas seulement parler de prendre soin des autres. Il fallait le voir en action. Quand il s'approchait de quelqu'un qui désirait lui parler, il y avait un réel contact visuel, une véritable approche humaine», a-t-il fait valoir.

M. Mulcair a dit tenter d'adopter une approche similaire à celle de M. Layton, soit de dire «nous voulons vous écouter, nous voulons travailler avec vous et nous croyons que nous pouvons faire mieux ensemble, (...) plutôt que d'énumérer des politiques et d'affirmer que c'est ce que l'on fera».

Quelle que soit la recette, la transition du souriant Jack Layton au plus combatif Thomas Mulcair s'est accomplie de manière plus douce que ce que à quoi M. Moore — et d'autres rivaux et même certains néo-démocrates — s'était attendu.

Le NPD ne s'est pas écroulé depuis que M. Layton a été emporté par un cancer il y a un an. Bien au contraire.

Le parti est au coude à coude avec les conservateurs au pouvoir, selon plusieurs sondages. Il demeure solide dans sa nouvelle base du Québec, où le parti de Jack Layton avait obtenu 58 des 75 sièges aux élections de 2011, propulsant le parti au statut d'opposition officielle pour la première fois en 50 ans d'histoire.

«Je crois que M. Layton serait plutôt fier. (...) Nous avons traversé une année difficile en tant que groupe», a commenté M. Mulcair.

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