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John Baird reste ambigu sur le verdict prononcé contre les Pussy Riot en Russie

Baird ne se mouille pas trop
CP

OTTAWA - John Baird a rarement fait preuve d'ambiguïté sur un enjeu en 15 mois à titre de plus haut diplomate du Canada.

Le ministre des Affaires étrangères, habituellement très direct, a adopté un autre ton, lundi, avec une réponse tiède concernant la condamnation la semaine dernière des membres du groupe punk féminin russe Pussy Riot, ayant suscité un tollé à travers le monde.

Trois membres du groupe punk ont été condamnés à deux ans de prison sous des accusations d'«hooliganisme» pour avoir joué une chanson critique du président Vladimir Poutine dans la plus importante église de Moscou.

Leur procès a été dénoncé dans le monde en tant qu'illustration de la tolérance de plus en plus mince de la Russie pour la dissidence.

Lors d'un événement sans lien avec cette affaire, lundi, M. Baird a répondu à une question avec prudence, sans désigner le groupe ou le pays.

Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que le Canada croyait que n'importe où dans le monde, «une sentence doit avoir un certain lien avec la gravité du crime», et que dans le cas évoqué, les craintes sont grandes qu'il y ait eu exagération.

«Assurément, il y a, je crois, une crainte répandue que cela était peut-être exagéré, et qu'il y a peut-être eu des considérations politiques. Nous soutenons à travers le monde des systèmes de justice indépendants, et nous prenons certainement acte de ce qui s'est passé», a affirmé M. Baird.

Une déclaration laconique du cabinet de M. Baird le jour du verdict ne faisait pas mention du procès: «La promotion des valeurs canadiennes, incluant la liberté, la démocratie, les droits humains, et la force de loi, figure à l'avant-plan de notre dialogue avec les autorités russes.»

Des alliés clés du Canada, incluant les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne, ont adopté un discours beaucoup plus dur envers la Russie. Ils ont tous dénoncé le verdict comme «disproportionné» et ont remis en doute l'engagement de la Russie envers la liberté.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'Affaires étrangères, Paul Dewar, a dit croire que M. Baird reste tiède dans ce dossier dans l'optique d'une tentative plus large du gouvernement Harper de réchauffer des relations difficiles avec Moscou.

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