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Après les cégeps, au tour des universités de se prononcer sur la grève

Au tour des universités de se prononcer sur la grève
CP

MONTRÉAL - Plusieurs facultés universitaires se prononcent cette semaine sur la poursuite ou l'arrêt de la grève étudiante, avec en toile de fond l'abandon de ce moyen de pression par les cégeps et l'évacuation presque totale du thème de l'éducation lors du débat des chefs, dimanche soir.

Si la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, estime que la trêve votée par les cégeps est une bonne chose, car elle «enlève un levier» au gouvernement libéral qui «comptait visiblement sur l'arrêt des cours pour se faire réélire», la coporte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), Jeanne Reynolds, n'est pas de cet avis.

Elle croit que le retour en classe des cégépiens a permis aux chefs des quatre partis présents au débat d'évacuer le thème de l'éducation, car c'est la grève qui demeure le «meilleur moyen» d'exercer une pression sur le gouvernement et de forcer les discussions sur l'éducation.

C'est pourquoi la CLASSE réitère le message qu'elle a déjà lancé aux étudiants: il faut poursuivre la grève pour obliger le gouvernement à négocier, et il est impératif d'«aller jusqu'au bout» et de faire annuler la hausse des frais de scolarité annoncée dans le budget du gouvernement Charest.

Mme Reynolds dénonce les questions qui ont été abordées pendant le débat des chefs, car elles ne reflétaient pas selon elle «la profondeur des débats» soulevés au printemps.

À son avis, si les partis ont repris les problèmes identifiés par les étudiants lors de leur «printemps érable», c'est justement à cause du mouvement collectif, qui doit à présent se poursuivre jusqu'à gain de cause, et donc possiblement après l'élection.

À la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), toutefois, la présidente Éliane Laberge assure que la lutte n'est pas terminée malgré le retour en classe.

«Le printemps dernier, le seul moyen de pression dont on disposait, c'était la grève», observe-t-elle.

«Mais la campagne électorale a beaucoup pesé dans la balance. Le plan est désormais de se mobiliser pour aller voter le 4 septembre. Les étudiants des cégeps n'ont pas baissé les bras.»

Plusieurs associations étudiantes universitaires se réuniront en soirée au cours de la semaine, et les résultats des votes risquent de tomber bien après la nuit, au terme de débats qui s'annoncent musclés.

Déjà, associations et groupes d'étudiants pour le retour en classe envoient, tour à tour, des courriels encourageant la participation aux assemblées générales.

«Peu importe les décisions qui seront prises dans les assemblées générales, on ne sera pas déçus si les étudiants sont nombreux à s'y rendre», assure Martine Desjardins, qui espère également que les jeunes seront nombreux à se rendre aux urnes le 4 septembre prochain.

«L'abstention du vote, quand les élections sont cruciales pour la résolution de conflit, ça nous apparaît comme un non-sens. On peut comprendre que c'est un choix politique, mais à la limite, les jeunes peuvent aller annuler leurs votes. C'est un signal politique qui est déjà beaucoup plus fort que de s'abstenir», dit-elle.

En milieu d'après-midi lundi, l'Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (AGECVM) a annoncé la tenue d'une assemblée générale spéciale mardi, tel qu'exigé dans une pétition signée par 113 personnes. Le réexamen du mandat de retour en classe voté le 17 août dernier est prévu.

Le quorum requis pour retourner en grève est de 689 personnes.

Cette assemblée générale sera la troisième à être tenue par l'AGECVM, qui a d'abord choisi de poursuivre la grève le 13 août, pour ensuite s'exprimer en faveur d'un retour en classe quatre jours plus tard.

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22 juillet

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