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Afrique du sud: les policiers tuent une trentaine de grévistes à la mine de Marikana (VIDÉO)

La police tue une trentaine de grévistes (VIDÉO)
Police surround the bodies of striking miners after opening fire on a crowd at the Lonmin Platinum Mine near Rustenburg, South Africa, Thursday, Aug. 16, 2012. South African police opened fire Thursday on a crowd of striking workers at a platinum mine, leaving an unknown number of people injured and possibly dead. Motionless bodies lay on the ground in pools of blood. (AP Photo)
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Police surround the bodies of striking miners after opening fire on a crowd at the Lonmin Platinum Mine near Rustenburg, South Africa, Thursday, Aug. 16, 2012. South African police opened fire Thursday on a crowd of striking workers at a platinum mine, leaving an unknown number of people injured and possibly dead. Motionless bodies lay on the ground in pools of blood. (AP Photo)

AFRIQUE DU SUD - Plus de 30 personnes ont été tuées dans les affrontements jeudi 16 août entre grévistes et policiers à la mine de platine Lonmin de Marikana, au nord-ouest de l'Afrique du Sud. Le secrétaire général du syndicat des mineurs NUM (associé au pouvoir au sein du gouvernement), Frans Baleni, a indiqué vendredi matin que 36 personnes ont été tuées. Un précédent bilan donné par les services de secours régionaux faisait état de 25 décès.

Jeudi après-midi, la police a ouvert le feu sur un groupe de mineurs qui refusaient de se disperser après avoir rejeté un ultimatum de la direction de la mine, qui leur intimait l'ordre de reprendre le travail sous peine de licenciement. Les mineurs, environ 3000 les jours précédents- étaient armés de machettes, de gourdins et de barres de fer.

Le porte-parole de la police Dennis Adriao a affirmé que les forces de l'ordre n'avaient pas eu le choix. "La police a été attaquée lâchement par le groupe, qui a fait usage d'armes variées, dont des armes à feu". "Les policiers, pour protéger leur vie et en situation de légitime défense, ont été obligés de répondre par la force", a-t-il ajouté.

Regardez l'intervention (attention, la violence des images peut choquer):

Ces décès s'ajoutent aux dix survenus depuis dimanche dans les violences entre syndicats sur ce site minier, où plusieurs centaines de grévistes réclament d'importantes augmentations de salaires. "La majorité de ces grévistes vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante. Ils touchent environ 4.000 rands par mois (400 euros)", raconte Courrier International.

Le ministre a déploré cette explosion de violence, rappelant que les forces de l'ordre avaient négocié pendant trois jours avec les grévistes. "Ceci ne devait pas arriver, a-t-il dit, nous avons toujours insisté sur le fait que nous avons des lois dans ce pays, qui permettent aux gens de faire grève, de se rassembler pour manifester, et nous pensons que les gens ne doivent pas ignorer ces piliers de notre système (...) c'est une situation terrible pour tout le monde". En guise de dialogue, dans Courrier International, un mineur raconte que les "négociateurs" s'adressent aux mineurs par haut-parleurs depuis des voitures de police et sans montrer leur visage.

Le président sud-africain Jacob Zuma a également déploré ces violences: "Nous croyons qu'il y a assez de place dans notre système démocratique pour que les différends soient résolus par le dialogue, sans violation de la loi et sans violence". "J'ai donné instruction aux responsables des forces de l'ordre de faire tout leur possible pour reprendre le contrôle de la situation et pour amener les auteurs de violence devant la justice", a ajouté le chef de l'Etat.

Une des populations actives les plus syndiquées dans le monde

L'Afrique du Sud possède 87% des réserves mondiales de platine, notamment utilisé dans l'industrie automobile et la joaillerie. "Le secteur minier est le plus grand employeur privé en Afrique du Sud, note également Courrier International et possède l'une des populations actives les plus syndiquées dans le monde. Après la ruée vers le platine de la fin des années 2010, la baisse du cours du métal et la hausse des coûts opérationnels des derniers mois ont entraîné des fermetures de mines en Afrique du Sud.

Jeudi soir, le président de Lonmin, Roger Phillimore, avait implicitement rejeté la responsabilité des affrontements meurtriers sur les forces de l'ordre. "La police sud-africaine était chargée de l'ordre et de la sécurité sur le terrain depuis le début des violences entre syndicats rivaux ce week-end", notait-il dans un communiqué. "Il va sans dire que nous déplorons profondément ces décès, dans ce qui est clairement une affaire d'ordre public plutôt qu'un conflit social", ajoute-t-il.

"De mémoire, nous n'avons jamais rien vu d'une telle ampleur" depuis la chute de l'apartheid et l'avènement de la démocratie en 1994, a expliqué à l'AFP Daniel Silke, un analyste en sciences sociales Sud-africain.

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