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Des vétérans canadiens souligneront à Dieppe les 70 ans de la sanglante bataille

Dieppe : déjà 70 ans
PC

Revenir sur les lieux d'une tragédie historique est une perspective dont peu de gens se réjouissent. Ajoutez le fait de retourner à un endroit associé à un vif sentiment de perte et l'idée devient encore plus déconcertante.

Lorsque l'ancien combattant Arthur Rossell marchera cette fin de semaine dans la ville de Dieppe, en France, c'est pourtant précisément ce qu'il fera.

Le vétéran de 92 ans faisait partie des quelque 5000 Canadiens qui ont pris part à un raid manqué sur ce port français le 19 août 1942. Il était l'un des chanceux à revenir vivant d'une opération militaire largement vue comme la plus tragique de l'histoire canadienne.

M. Rossell sera l'un des sept vétérans de la Deuxième Guerre mondiale à revisiter le site de la sanglante bataille pour en commémorer le 70e anniversaire. Pour lui, ce voyage représente une odyssée difficile mais nécessaire dans son passé.

M. Rossell et ses collègues soldats de l'Essex Scottish Regiment faisaient partie des 4963 Canadiens qui se sont embarqués pour Dieppe à partir de l'Angleterre. Les troupes britanniques, récemment réduites comme peau de chagrin par la Bataille de France, ne représentaient qu'environ un millier des 6000 soldats déployés pour tenter de conquérir la ville. Huit escadrons de l'armée de l'air canadienne faisaient partie des 74 groupes d'appareils devant livrer bataille du haut des airs.

Selon Michael Bechthold, éditeur de la publication Canadian Military History et professeur à l'Université Wilfrid Laurier, l'assaut sur Dieppe visait à tester la faisabilité de débarquer des troupes provenant de la mer et de mettre sur pied une attaque de grande envergure.

Lorsque le soleil s'est couché sur Dieppe cette journée-là, les troupes canadiennes avaient été complètement décimées. Plus de 900 Canadiens ont été tués, tandis que près de 2500 autres ont été blessés ou faits prisonniers, selon M. Bechthold.

L'Histoire a qualifié Dieppe comme étant l'un des pires échecs militaires du Canada, a-t-il ajouté. Des historiens soulignent le haut taux de décès comme preuve du fait que le plan n'aurait jamais dû être exécuté, tandis que d'autres ont trouvé un envers positif, arguant que les leçons apprises à Dieppe ont servi de bases pour le débarquement du Jour J qui a mis fin à la guerre en Europe environ deux ans plus tard.

Pour M. Bechthold, toutefois, la vérité est un peu plus nuancée.

«Plusieurs attaques amphibies ont mené au succès en Normandie, précise-t-il. Dieppe était définitivement une partie importante de cette histoire, mais pas le seul chapitre.»

M. Rossell a de la difficulté avec l'interprétation historique qui a été faite de ce raid sur Dieppe, ajoutant que de tels sacrifices avaient dû s'intégrer dans une perspective plus vaste.

M. Rossell et les autres visiteurs participeront à plusieurs cérémonies commémoratives à partir du 18 août.

Le ministre des Anciens Combattants Steven Blaney dirigera la délégation officielle canadienne.

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