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François Legault doit «arrêter de dénigrer» Montréal, dit Gérald Tremblay

Tremblay règle ses comptes aves Legault
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MONTRÉAL - Le maire Gérald Tremblay estime que François Legault a rouvert un «faux débat» en critiquant la prétendue lourdeur de la structure administrative de Montréal, et l'accuse à mots couverts de verser dans l'«électoralisme» en raison de sa position sur les projets de transports en commun.

Au lendemain d'une sortie du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui a été le premier à se lancer dans la mêlée en ce qui concerne les enjeux montréalais, M. Tremblay a fait valoir lundi que si la gouvernance était à revoir à Montréal, elle l'était aussi dans l'ensemble de la province.

«Ça fait onze ans que Montréal est un laboratoire d'expériences (...) C'est pas un débat montréalais. Si on veut revoir le nombre d'élus à l'ensemble du Québec, faisons-le. Mais on ne ciblera pas encore une fois Montréal», a martelé le maire.

Dans le volet «montréalais» de son programme électoral, la CAQ propose de faire passer de 84 à 38 le nombre de conseillers d'arrondissement, de réduire le nombre de conseillers municipaux à moins de 50, et de confier plus de pouvoirs à la ville-centre.

La formation de François Legault s'engage aussi à donner la priorité au prolongement du train de banlieue au détriment du développement de la ligne bleue du métro, ce qui a été perçu comme une mesure électoraliste puisque le banlieusard est activement convoité par la CAQ dans cette campagne.

«Le 450 et le 514 parlent maintenant d'une seule voix. Je ne voudrais pas que les partis politiques, pour des considérations électoralistes, commencent à diviser le travail que nous avons fait depuis maintenant les onze dernières années», a lancé Gérald Tremblay, qui s'est bien gardé de viser directement la CAQ.

Sa liste de demandes

Le maire de Montréal avait convoqué les médias à l'hôtel de ville pour présenter ses cinq demandes aux partis politiques, comme le veut la tradition en période de campagne électorale.

Pendant une quinzaine de minutes, il a multiplié les demandes d'investissements: transports en commun, remise en état des infrastructures, réalisation de la deuxième phase du Quartier des spectacles, revitalisation de l'est de la ville, et bonification de l'enveloppe réservée au fonds dédié au développement économique de Montréal.

La métropole n'a pas pour autant à vivre aux crochets de Québec, soutient le maire. Il a ainsi demandé aux élus provinciaux d'avoir «le courage» de confier aux municipalités un plus grand pouvoir de taxation.

«On ne veut pas que le gouvernement se substitue aux élus locaux. Donnez-nous le pouvoir de percevoir une taxe d'accise sur l'essence, une taxe sur l'immatriculation, et de favoriser les péages régionaux», a-t-il plaidé.

Montréal demande des investissements et de plus grands pouvoirs de taxation. Mais à la lumière des scandales de corruption et de collusion qui ont entaché la réputation de la métropole au cours des dernières années, le gouvernement peut-il faire confiance aux élus municipaux?

«Oui, ils ont raison de nous faire confiance. Parce qu'on est des élus responsables (...) et imputables», s'est essentiellement contenté de répondre le maire, évitant de répondre directement à la question.

Ce n'est pas l'avis d'Anie Samson, mairesse de l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, selon qui Gérald Tremblay a malheureusement démontré, tout au long de ses trois mandats, qu'il n'avait «pas la crédibilité» de revendiquer tous ces investissements.

«S'il y a eu l'UPAC, la commission Charbonneau, s'il y a eu tout ça, c'est 'grâce' à Montréal, 'grâce' à l'administration Tremblay et tout ce qui est arrivé ici», a déploré l'élue de Vision Montréal (le parti de Louise Harel), qui figurait parmi les 12 signataires du manifeste de la CAQ de février 2011.

Et tout cela est bien dommage, a ajouté Mme Samson, car Montréal est privée du pouvoir que devrait normalement avoir une ville de 3,5 millions d'habitants. L'élue montréalaise a tenu à saluer la sortie de François Legault, qui a osé s'attaquer à des enjeux qui, selon elle, ne sont pas politiquement payants.

«Je pense que c'est courageux de la part d'un candidat aux élections provinciales; c'est le premier qui ose aborder ce dossier-là. C'est courageux, parce qu'à Montréal, le vote est déjà figé», a-t-elle dit en faisant référence aux bastions libéraux de l'ouest de l'île et aux châteaux-forts péquistes de l'est de l'île.

Du côté de Projet Montréal, on abonde dans le même sens que le maire Tremblay, du moins en ce qui a trait aux questions de la gouvernance et du transport en commun. La porte-parole de la deuxième opposition, Catherine Maurice, explique qu'«il y a des enjeux beaucoup plus importants à attaquer» que celui du nombre d'élus et rappelle que les projets de transport collectifs ne manquent pas à Montréal - tout ce qu'il manque, c'est l'argent, a-t-elle exposé lors d'une entrevue téléphonique.

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