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Élections: Pauline Marois lance un appel aux «fédéralistes fatigués»

Fatigués du fédéralisme? Votez PQ!
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LA MALBAIE, Qc - Embourbée dans le conflit étudiant avec sa position acrobatique sur la poursuite de la grève étudiante et l'application de la loi spéciale, la chef péquiste Pauline Marois retourne contre le chef Jean Charest un de ses propres arguments.

À M. Charest qui prédit le «chaos» et la «rue» si le Parti québécois forme le prochain gouvernement, Mme Marois a répondu, mercredi, que l'élection du PQ équivaut au contraire au «retour au calme, à la sérénité».

Selon elle, c'est le gouvernement Charest qui est responsable du chaos actuel, et la seule façon de dénouer l'impasse, c'est d'élire le PQ.

«Si les Québécois nous font confiance, nous connaîtrons un retour au calme dans nos institutions, une rentrée universitaire et collégiale, puisqu'elle aura lieu cette rentrée (...)», a-t-elle déclaré dans un musée de Baie-Saint-Paul, dans sa circonscription de Charlevoix-Côte de Beaupré.

«Avec la position du PQ, nous retrouverons une sérénité et un calme dans l'ensemble de nos institutions, parce que notre proposition règle une grande partie des problèmes soulevés.»

Une fois le PQ élu, a-t-elle répété, il y aura annulation de la hausse des droits de scolarité, abrogation de la loi spéciale, sommet sur l'éducation, indexation des droits si c'est la décision retenue.

Pauline Marois a dû encore tenté d'éclaircir la confusion qui entoure la position délicate du PQ sur la situation actuelle. Elle a incité les professeurs à respecter la loi spéciale «ignoble», à rentrer au travail plutôt que de respecter les votes de grève en refusant de travailler. Mais elle n'a pas voulu dire s'il fallait sanctionner les délinquants en vertu de la loi, ou forcer les profs à retourner au travail.

«C'est une question complètement hypothétique», a-t-elle répondu, en matinée, sur le quai de Saint-Siméon, en conférence de presse.

Elle a ajouté que c'est «le plus loin qu'elle peut aller» comme chef de l'opposition, puisque c'est Jean Charest qui détient à l'heure actuelle les clés de la solution.

Sinon l'autre voie de solution, c'est d'aller voter le 4 septembre, a-t-elle rappelé aux étudiants.

«Je ne peux pas empêcher les étudiants de faire des votes de grève. Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent faire. Je ne peux rien leur imposer. Je souhaite leur retour en classe. Je ne peux inciter à la désobéissance civile. Je ne vais pas leur dire d'arrêter la grève. Je ne m'immiscerai pas dans les organisations étudiantes», a-t-elle énuméré, pour résumer sa position inconfortable.

Les adversaires de la chef péquiste n'ont pas manqué de relever les acrobaties de Mme Marois.

«Je ne comprends plus, bien honnêtement, la position de Mme Marois, a relevé le chef de la CAQ, François Legault, en point de presse à Vaudreuil-Dorion. C'est comme une danse où on ne sait pas où on s'en va. Mme Marois fait de la cha-cha: deux pas sur le côté, deux pas en avant, deux pas en arrière, ce n'est pas certain si effectivement elle va donner des sanctions aux enseignants, mais elle dit qu'il faut respecter la loi 78. C'est une danse qui est un vrai tourbillon, ce que propose Mme Marois.»

De son côté, la co-chef de Québec solidaire, Françoise David, a qualifié la position péquiste de proprement «incompréhensible».

Par ailleurs, Pauline Marois veut revoir l'encadrement des associations étudiantes, mais avance prudemment pour ne pas froisser ses alliés.

Elle estime qu'il serait «intéressant» de réviser leurs règles de fonctionnement si elle est élue première ministre, mais ne s'avance pas jusqu'à revoir leur financement.

L'enjeu se pose depuis la reprise des votes de grève dans les cégeps et universités, parfois avec des taux de participation plutôt bas.

«S'il y a lieu de discuter avec les associations étudiantes, pour revoir certaines règles concernant leur fonctionnement, je pense que cela sera beaucoup plus intéressant» de le faire une fois le PQ élu, plutôt que dans ce «climat malsain», instauré par M. Charest, a-t-elle dit.

Par contre, elle ne veut pas s'ingérer dans leurs règles de financement. Et en après-midi, elle a voulu rassurer les étudiants qui craignent l'ingérence, en indiquant que les règles des associations est simplement «un thème qui pourrait être abordé au sommet», ni plus ni moins.

Enfin, elle a lancé un appel aux électeurs qui lui sont les plus réfractaires, les fédéralistes, pour qu'ils votent en faveur de son parti, mais le mot «référendum» est revenu la hanter.

Elle a rappelé, mercredi, que le vote du 4 septembre n'est pas un référendum sur l'avenir du Québec, mais une élection générale, et qu'ils pourront faire valoir leur position constitutionnelle à d'autres moments. C'est un classique pour la plupart des chefs péquistes qui aspirent à diriger le Québec d'inviter les tenants de l'option canadienne à rallier leur base électorale, puisque la souveraineté ne recueille pas encore la majorité dans les sondages.

«J'en appelle à tous les Québécois qui veulent un gouvernement responsable», a-t-elle lancé quand on lui a demandé si elle s'adressait aussi aux fédéralistes dans une conférence de presse sur le quai de Saint-Siméon, devant le fleuve, dans sa circonscription de Charlevoix-Côte de Beaupré.

«Le Parti québécois est déjà une large coalition de gens qui viennent de tous les horizons. Il peut y avoir, tout à fait, des fédéralistes fatigués qui vont voter pour le Parti québécois.»

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