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Jacques Duchesneau propose de retourner devant la commission Charbonneau, dès lundi prochain

Il veut retourner témoigner devant la Commission, au plus vite
Agence QMI

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, Qc - François Legault a critiqué sévèrement le travail de la commission Charbonneau, mardi, allant jusqu'à se demander si le procureur en chef de celle-ci, Sylvain Lussier, n'avait pas cherché à épargner le gouvernement lorsqu'il a interrogé Jacques Duchesneau.

«Les gens se disent 'comment se fait-il qu'on n'a pas eu de noms, qu'on n'a pas eu plus de précisions?'. Les questions n'étaient pas là. (...) Pourquoi Me Lussier n'a-t-il pas posé les questions? Est-ce qu'il avait quelque chose à cacher? Est-ce qu'il protégeait le gouvernement?» a lancé le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) en point de presse à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le chef caquiste a en outre accusé Me Lussier d'avoir «manqué à son devoir de réserve» en donnant une entrevue à La Presse, mardi.

«J'aimerais savoir si le premier ministre (Jean Charest) et le ministre de la Justice (Jean-Marc Fournier) cautionnent les propos d'un procureur qui dit des choses comme ça en pleine campagne électorale», a-t-il demandé.

Me Lussier a déclaré au quotidien montréalais avoir posé «toutes les questions pertinentes» à l'ancien responsable de l'Unité anticollusion du ministère des Transports lors du passage de celui-ci devant la commission, en juin. Selon lui, l'ancien directeur de la police de Montréal a eu l'occasion de dire tout ce qu'il avait à dire devant la juge France Charbonneau.

Ce n'est pas l'opinion de M. Duchesneau qui, dans une entrevue accordée au Journal de Québec, a reproché aux avocats qui participent aux travaux de la commission de ne pas lui avoir donné la chance de «passer ses messages».

La sortie du candidat caquiste dans Saint-Jérôme faisait elle-même suite au défi que lui avait lancé lundi le chef libéral Jean Charest, soit de prouver ses allégations voulant que 70 pour cent de l'argent récolté par les partis politiques québécois est «sale».

Dans un communiqué publié mardi soir, M. Duchesneau a par ailleurs indiqué avoir déjà donné des noms à la commission.

«Les enquêteurs de la Commission ont déjà rencontré deux des témoins que je leur ai référés et ceux-ci seront appelés à témoigner, a-t-il révélé. Il y a d’autres témoins qui portent des noms de code par sécurité et dont les dépositions ont été remises aux enquêteurs. Ces témoins sont pour la plupart disposés à comparaître, mais ils craignent le cadre de la Commission et les impacts sur leur vie. J’espère que la sortie publique de Me Lussier ne les dissuadera pas de témoigner devant la Commission. Je les encourage toujours à rencontrer les enquêteurs et à collaborer avec la Commission.»

François Legault s'est dit prêt mardi à «laisser une chance» à Me Lussier en offrant que M. Duchesneau retourne témoigner devant la commission Charbonneau, et ce dès lundi qui vient.

En soirée, lors d'un rassemblement militant à Sainte-Cécile de Horton, près de Drummondville, M. Charest a affirmé que l'attaque de M. Legault contre la commission était inacceptable par ce qu'elle est alimentée strictement par des intérêts partisans.

«M. Legault met en doute l'intégrité de la commission, a-t-il dit. (...) L'indépendance de la commission Charbonneau doit être respectée, pas attaquée.»

En entrevue à RDI, Me Lussier a indiqué que la proposition du candidat allait être «analysée» par la commission.

En point de presse à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, s'est demandée si la CAQ faisait encore confiance à la commission Charbonneau pour débusquer les pratiques de collusion et de corruption.

«Je trouve ça inquiétant que M. Duchesneau semble remettre en doute la commission Charbonneau», a-t-elle dit.

De son côté, le chef libéral Jean Charest a estimé qu'en refusant de déballer son sac sur les malversations dans la sphère politique, Jacques Duchesneau démontre que ses allégations sont non fondées.

«S'il craint des poursuites, ça doit être parce qu'il n'a pas la conviction que son information est très bonne, a-t-il dit. Il est en train de faire un aveu, il est en train d'avouer quelque chose.»

À peine 48 heures après avoir plongé dans la campagne électorale, Jacques Duchesneau aura forcé son chef à intervenir à deux reprises.

Lundi, M. Duchesneau avait affirmé que s'il devenait vice-premier ministre d'un gouvernement caquiste, comme le lui a promis M. Legault, il aurait l'autorité de nommer les ministres des Transports, des Affaires municipales, de la Sécurité publique et des Ressources naturelles. M. Legault a dû rectifier le tir en confirmant que de telles décisions relèvent ultimement du premier ministre.

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