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L'armée syrienne de Bachar el-Assad a lancé son offensive à Alep (VIDÉOS)

L'armée syrienne assiège Alep
AP

Les forces du régime de Bachar el-Assad ont lancé samedi 28 juillet leur offensive pour déloger les rebelles à Alep, deuxième ville de Syrie et enjeu crucial du conflit.

Les renforts qui se massent depuis des jours aux abords de cette métropole située à 355 km au nord de Damas, se sont dirigés au matin vers le quartier Salaheddine, "qui compte le plus grand nombre de rebelles", a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Ce sont les combats les plus violents depuis le début de la révolte" en mars 2011, d'après l'ONG, basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de militants sur place.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, ce quartier du sud-ouest était encerclé et bombardé depuis 08h par une centaine de chars de l'armée qui y dépêchait aussi des soldats à pied. Plusieurs autres quartiers ont été bombardés et survolés par des hélicoptères, selon des militants et insurgés.

"Les forces du régime ont tenté de prendre d'assaut Salaheddine mais les héros de l'Armée syrienne libre (ASL) ont repoussé l'attaque" pour le moment, a déclaré un commandant rebelle local à Alep, Abdel Jabbar al-Oqaidi. Au moins dix soldats et six rebelles ont été tués dans les combats depuis le début de l'assaut, selon l'OSDH.

Les habitants "terrorisés"

"Il y a des milliers de personnes dans les rues fuyant les bombardements, elles sont terrorisées par les hélicoptères volant à basse altitude", selon Amer, porte-parole d'un réseau de militants à Alep joint par Skype. "Un très grand nombre de civils se sont rassemblés dans les jardins publics dans des secteurs plus sûrs, mais la majorité se réfugient dans des écoles. Ils ne peuvent pas sortir de la ville et il n'y a plus de lieu sûr pour eux en Syrie", a-t-il ajouté.

Selon le correspondant de l'AFP, les habitants ont de grandes difficultés à se ravitailler en pain. De nombreux civils ont trouvé refuge dans les sous-sols des maisons, tandis qu'un mouvement d'exode était noté dans certains quartiers comme al-Soukkari.

L'assaut a été donné plus d'une semaine après l'ouverture de ce nouveau front le 20 juillet, l'armée ayant pu reprendre le dessus à Damas où elle a livré combat pendant plusieurs jours aux rebelles. L'armée, en attendant l'arrivée des renforts, avait pilonné pendant plusieurs jours les quartiers rebelles.

Selon une source de sécurité, les rebelles se sont installés dans des ruelles très étroites, "ce qui rendra difficile la bataille" qualifiée par le journal Al-Watan, proche du pouvoir, de "Mère de toutes les batailles".

Cette bataille est en effet cruciale pour les deux parties. "Pour le régime, c'est une ville dans laquelle il a beaucoup d'alliés, notamment parmi les hommes d'affaires sur lesquels il compte pour financer une partie de son effort de guerre", a souligné Ignace Leverrier, ex-diplomate français en poste en Syrie, alors que les rebelles cherchent à créer une zone protégée dans le Nord.

Occidentaux contre Russes

Plusieurs pays occidentaux et l'ONU avaient exprimé leur préoccupation face à la perspective de cet assaut, Washington évoquant la possibilité d'un nouveau "massacre" dans ce pays ensanglanté par 16 mois de violences. "Bachar s'apprête à commettre de nouvelles tueries contre son peuple", a accusé la France. Les Etats-Unis ont dit redouter un "massacre" et condamné par avance une "agression répréhensible contre un centre de population civile".

La Russie, allié du régime syrien, a estimé qu'il n'était pas "réaliste" d'escompter que le pouvoir reste les bras croisés alors que des rebelles "occupent" les grandes villes, et averti qu'une "tragédie" menaçait à Alep, cité de 2,5 millions d'habitants et capitale économique du pays.

Ailleurs dans le pays, l'armée tentait de prendre d'assaut la région de Lajjate dans la province de Deraa (sud). Près de Hama (centre), la localité de Karnaz était assiégée et pilonnée par l'armée qui bombardait également des quartiers de Homs (centre), selon l'OSDH. Outre les 16 morts à Alep samedi, 36 personnes ont péri dans les autres régions et plus de 19 000 depuis le début de la révolte, selon l'OSDH.

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