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Roger Waters sur les Plaines d'Abraham à Québec : un concert historique

Un concert historique sur les Plaines

QUÉBEC – Roger Waters a comblé plus de 75 000 admirateurs samedi soir lors du méga-concert «The Wall» sur les Plaines d’Abraham à Québec.

Le spectacle hautement visuel et en plein air a conclu une tournée mondiale de deux ans et 192 spectacles de l’ex-leader de Pink Floyd reprenant toutes les chansons du mythique album «The Wall», paru en 1979.

L’énergique spectacle a commencé avec «In The Flesh?» dans une euphorie totale. La foule de Québec délirait de bonheur. Des feux d’artifices ont explosé dès le début avec des projections sur le Mur tirées du film «The Wall». Un avion percute même le mur en fin de chanson et d’autres feux ont jailli dans les airs. On pouvait voir des images en direct format géant de Waters sur le Mur. Et avec un son en quadraphonie!

Accompagné de ses sept musiciens et de quatre choristes, Roger Waters a joué sur une scène surdimensionnée (340 pieds) entourée d’un des deux côtés d’un immense mur blanc de 728 pieds et 750 briques qui évoque «The Wall». En plus de chanter, Waters jouait de la basse, de la guitare acoustique et de la trompette.

Dans «Thin Ice» juste après, plus lugubre, on a pu voir des photos d’anonymes morts lors des guerres. Le public a chanté avec Waters «Another Brick in The Wall (Partie 1)» alors que «The Happiest Days of Our Lives» a suivi. Les Jeunes Musiciens du monde, un groupe de jeunes de Québec, ont accompagné Waters sur scène, entonnant le fameux refrain «We don’t need no education», au grand plaisir de la foule. Une marionnette géante bougeait à leur droite.

«Bonsoir Québec!» a lancé Roger Waters en français après ce classique. Il a dédié le spectacle aux victimes des terreurs d’État partout dans le monde, donnant l’exemple d’un jeune ingénieur assassiné en Angleterre sous des fausses accusations de terrorisme. «La descente vers la tyrannie est puissante et rapide», a-t-il dit visant la police et les gouvernements. Le public a bien apprécié sa sincérité.

Une vidéo de «Mother» tiré des archives a suivi et Waters a dit : «Souhaitez-moi merde!» et puis a joué de la guitare acoustique. Une marionnette de maman géante trônait plus haut à côté. Sur le Mur, une question : Can’t you trust the government? La réponse sur le même mur : «No Fucking Way!»

Le son a été hyper bien dosé tout au long de la soirée : pas trop fort, pas trop faible. Juste parfait. On pouvait même entendre le spectacle de l’autre côté du fleuve St-Laurent, à Lévis.

Dans «Goodbye Blue Sky», des projections d’avions de guerre et de divers symboles ont rappelé la Guerre froide et toutes ses horreurs, un thème marquant de l’album «The Wall». Dans «Empty Spaces», des projections du film «The Wall» ont rendu la foule nostalgique.

«Young Lust» a pour sa part donné un côté très rock au concert, donnant la juste mesure de ce groupe alors que «One of My Turns» était plus mélancolique et triste, tout comme «Don’t Leave Me Now». Des projections de haut calibre ont accompagné ces extraits et encore une immense et inquiétante marionnette.

La première partie du spectacle s’est terminée avec «Another Brick in The Wall 3», «The Last Few Bricks» et «Goodbye Cruel World». Grandiose! À ce moment, le Mur est complet et bloque toute la vue sur la scène. Durant l’entracte de 30 minutes, on a projeté sur le mur des photos et descriptions de gens tués durant la Deuxième Guerre mondiale et d’autres conflits armés.

Roger Waters et ses comparses ont amorcé la deuxième portion du concert avec «Hey You!» dans une ambiance surréaliste : Le Mur est devant eux et on ne le voit pas. C’est comme si le public était à Berlin Ouest et le concert à Berlin Est. Incroyable.

Pour «Is There Anybody Out There?» et sa version acoustique, Le Mur demeure. Le public est attentif. Même chose pour «Nobody Home» et «Vera». Puissant et ça a donné des frissons. Le choix des Plaines d’Abraham était le bon. Pas de doute!

«Bring the Boys Back Home» a retapé le clou de la Guerre et les projections grandioses étaient au rendez-vous.

Roger Waters est repassé devant le Mur lors de «Comfortably Numb», seul et petit. Il marché le long du mur, saluant la foule.

Donc une deuxième partie plus mollo aussi avec «The Show Must Go On». Mais «In The Flesh» et sa vision des dictatures dans le monde ont frappé fort. Waters était habillé comme un dictateur hargneux, comme dans le film «The Wall» avec des projections rappelant un régime simili nazi. En prime : un sanglier dans le ciel sous forme de ballon.

La foule a tapé des mains lors de «Run Like Hell» dans un élan commun. Une belle énergie de foule et des effets visuels à couper le souffle.

«Wait for the Worms» avait le même genre d’énergie mais en moins festif. Visuellement, la marche des marteaux était formidable. Ont conclu ce spectacle hors de l’ordinaire : «Stop», «The Trial» et «Outside the Wall». Le Mur est d’ailleurs tombé après «The Trial» au grand plaisir et aux cris des spectateurs. «Merci Québec», a lancé un Roger Waters ému à la toute fin. «Vous êtes magnifiques!»

Vingt-deux ans après le spectacle «The Wall» de juillet 1990 à la Porte de Brandebourg de Berlin, Roger Waters a ainsi bouclé la boucle. «C’était une très bonne place pour finir pour nous», a-t-il dit. Nous allons nous souvenir de cette nuit pour le reste de notre vie.» Un vrai gentleman anglais.

La ville de Québec était tout Pink Floyd d’ailleurs samedi, le centre-ville historique et la Grande-Allée en particulier débordant de monde, d’énergie et de bonheur. Il ne faut pas oublier que la capitale est une ville de rock progressif et de rock tout court. En ce sens, le show de samedi soir était la crème sur le sundae après un Festival d’été de Québec fort populaire cet été qui a vu défiler Johnny Hallyday, LMFAO, Offspring, Skrillex et Bon Jovi.

Québec est devenue plus que jamais une destination incontournable dans le monde sur la scène musicale.

Le concert était aussi un événement intergénérationnel, où grands-parents, petits-enfants, jeunes et moins jeunes se côtoyaient dans la bonne humeur. Beau à voir!

Il s’agissait du cinquième concert de Pink Floyd et Roger Waters à Québec depuis 1971.

Liste des chansons jouées

1ère partie :

In The Flesh ?

The Thin Ice

Another Brick in the Wall

The Happiest Days of Our Lives

Another Brick in the Wall 2

Mother

Goodbye Blue Sky

Empty Spaces

What Shall We do Now

Young Lust

One of my Turns

Don’t Leave Me Now

Another Brick in the Wall 3

The Last Few Bricks

Goodbye Cruel World

Deuxième partie

Hey You

Is There Anybody Out There?

Nobody Home

Vera

Bring the Boys Back Home

Comfortably Numb

The Show Must Go On

In the Flesh

Run Like Hell

Wait for the Worms

Stop

The Trial

Outside the Wall

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