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Élections : le PLQ s'inquiète des intentions de la CLASSE

La CLASSE réagit à la lettre du PLQ
Getty Images

Dans une lettre acheminée mardi et rendue publique sur Twitter, le directeur général du Parti libéral du Québec (PLQ) s'adresse à son homologue du bureau des élections pour lui demander de veiller à l'application de la loi électorale, en visant clairement la CLASSE. L'organisation étudiante n'a pas tardé à répliquer.

La lettre de Karl Blackburn au directeur général des élections du Québec (DGEQ), Jacques Drouin, fait suite à un article publié dans l'édition de vendredi du quotidien La Presse, dans lequel une porte-parole du DGEQ rappelait certains éléments de la loi liés aux dépenses électorales à des fins partisanes.

Dans l'article en question, Cynthia Gagnon affirme que « les étudiants et autres "tiers" peuvent exprimer leurs opinions et participer au débat démocratique durant une campagne électorale, tant que leurs activités partisanes n'entraînent pas de dépenses ».

La CLASSE et les syndicats

La missive s'inscrit aussi dans la foulée de récents commentaires de porte-parole de la Coalition large pour une Association de solidarité syndicale étudiante (CLASSE), selon lesquels l'organisation n'avait pas l'intention de rester silencieuse lors d'une éventuelle campagne électorale.

Mais lors de son congrès tenu samedi à l'Université Laval, la CLASSE a confirmé qu'elle n'appuierait aucun parti politique.

Malgré cela, M. Blackburn se dit extrêmement préoccupé par le fait que des « groupes de pression annoncent explicitement leur intention de s'engager dans le débat électoral sans égards aux dispositions législatives ». Il manifeste également des doutes quant aux véritables intentions de la CLASSE.

« Pouvez-vous laisser ouvertement les grands syndicats, d'ici et d'ailleurs, financer cette organisation et d'autres groupes sans intervenir? Souhaitons-nous revivre des événements comme ceux de Victoriaville? Rappelons que la logistique de déplacement des manifestants, parmi lesquels se trouvaient des émeutiers, était largement financée par les grands syndicats », ajoute M. Blackburn.

La CLASSE s'étonne du courrier du PLQ

La CLASSE a réagi à la missive du PLQ par l'intermédiaire de son porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois. En entrevue mercredi à RDI, il a tenu à donner sa version des faits, considérant que les affirmations contenues dans la lettre sont « totalement fausses ».

Gabriel Nadeau-Dubois est catégorique: il n'a pas personnellement rencontré Michel Arsenault, le président de la FTQ, pour discuter de la prochaine campagne électorale qui s'annonce. « Il y a eu une rencontre entre des membres de l'exécutif [de la CLASSE] et M. Arsenault, mais c'était au sujet de la grève étudiante. La question de la campagne n'a jamais été abordée », garantit le porte-parole.

Le directeur général du PLQ accuse également la CLASSE de vouloir viser une dizaine de circonscriptions. « M. Blackburn [nous] confond avec le FECQ et la FEUQ », observe Gabriel Nadeau-Dubois. « Ça n'a jamais été notre stratégie », ajoute-t-il. C'est en effet celle annoncée dès le mois de mars par les deux autres organisations étudiantes qui participent à la mobilisation contre la hausse des frais de scolarité.

La CLASSE compte plutôt « opérer en parallèle » de la campagne, sans soutenir ni s'opposer à aucun parti politique. « On veut parcourir le Québec pour distribuer notre manifeste, parler de politique avec les gens et discuter des enjeux de fond et de nos idées pour le Québec de demain », indique le porte-parole.

Quant aux critiques relatives aux « grands syndicats » qui financeraient la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois considère que le « PLQ n'a pas à s'ingérer dans le financement des associations étudiantes ». Il ne nie pas que des syndicats soutiennent financièrement la CLASSE, mais rappelle que « la très grande majorité de notre budget provient des cotisations des membres » et que ces fonds d'origine syndicale n'ont « rien à voir avec la campagne ». « Ils s'inscrivent dans le cadre de nombre combat contre la hausse des frais de scolarité et la loi 78 », précise le porte-parole.

Intervention sollicitée

Dans sa lettre, le directeur général du PLQ croit qu'il est du devoir du DGEQ de communiquer sans délai aux représentants des partis politiques autorisés ses intentions face à ce qu'il considère être une « annonce explicite de non-respect de l'encadrement des dépenses électorales » et les moyens que le DGEQ entend déployer pour faire appliquer la loi lors d'une éventuelle période électorale.

« Il est primordial que vous rappeliez à tous les intervenants et à la population que les lois dont nous nous sommes dotés visent non seulement à assurer le bon déroulement des élections, le cas échéant, mais également à sauvegarder les institutions démocratiques sur lesquelles repose notre mode de vie et qu'en ce sens, vous entendez mettre tout en oeuvre pour faire appliquer la loi », écrit aussi M. Blackburn.

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