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Le Conseil canadien des chefs d'entreprises veut faire des Autochtones des partenaires égaux

Les Autochtones ont de nouveaux alliés
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OTTAWA - Les communautés autochtones du Canada ont trouvé un puissant allié dans leur lutte pour être traités comme des partenaires égaux dans les discussions sur l'exploitation des ressources naturelles du pays.

Les grandes entreprises veulent en effet que les Premières Nations aient une place à la table des négociations et exhortent les gouvernements fédéral et provinciaux à leur prêter main-forte.

Un nouveau rapport préparé par le Conseil canadien des chefs d'entreprise en prévision de la conférence annuelle des premiers ministres, qui se déroulera ce mois-ci à Halifax, demande à Ottawa et aux provinces de faire des autochtones des partenaires à part entière des projets dans les domaines des mines et de l'énergie.

Les gouvernements devraient contribuer à la formation d'une main-d'oeuvre autochtone en pleine croissance et élaborer de nouveaux moyens pour aider les Premières Nations à s'impliquer pleinement dans les propositions d'affaires et les pourparlers sur le partage des richesses, indique le rapport qui sera publié lundi et dont La Presse Canadienne a obtenu une copie.

Selon le président et chef de la direction du Conseil, l'ancien ministre fédéral John Manley, des investissements s'élevant à plusieurs milliards de dollars sont en jeu.

«Il faut trouver un arrangement profitable pour tout le monde. Du côté des entreprises, le problème se situe davantage sur le plan de la prévisibilité du processus», a expliqué M. Manley.

Pour les compagnies, qui envisagent la situation en fonction de la rentabilité des projets, l'inconvénient de ne pas inclure toutes les parties intéressées dans la démarche devient rapidement un obstacle insurmontable, a-t-il ajouté.

«Est-ce que vous pouvez évaluer le projet et établir un plan pour le compléter dans un délai raisonnable?», a demandé John Manley. «Parce que si vous ne pouvez pas le réaliser dans un délai raisonnable ou que vous ne savez pas comment vous allez gérer les intérêts différents ou même contradictoires qu'il implique, il est probablement préférable d'investir votre argent ailleurs.»

Le développement de la mine de diamants Victor dans le nord de l'Ontario est un exemple instructif.

L'entreprise De Beers a négocié pendant des années avec la Première Nation Attawapiskat afin de déterminer la part des profits que toucherait la population locale. Les discussions ont mené à la signature d'une entente qui a permis à la communauté de recevoir 325 millions $ sur une période de six ans.

Actuellement, environ 20 pour cent de la centaine de travailleurs que compte la mine sont d'Attawapiskat. En 2011 seulement, la Première Nation a également récolté 53 millions $ grâce aux divers contrats et partenariats d'affaires liés à l'exploitation minière.

Mais selon le député néo-démocrate Charles Angus, la récente crise du logement qui a secoué le village de 1800 habitants et ses problèmes de pauvreté extrême montrent que les revenus découlant de la mine ne sont pas distribués de manière équitable.

À l'instar des compagnies et des autochtones, M. Angus croit que les gouvernements doivent trouver de nouvelles façons d'intégrer les Premières Nations dans l'exploitation des ressources naturelles.

«Chaque fois qu'on lance ce processus, on repart de zéro», a déploré le politicien, dont la circonscription englobe Attawapiskat. Il souhaite qu'Ottawa et les provinces établissent un cadre qui conviendra autant aux autochtones qu'aux compagnies.

John Manley est du même avis.

«Si l'on laisse cette responsabilité uniquement entre les mains du secteur privé, cela ne fonctionnera probablement pas. En bout de ligne, les gouvernements n'ont pas le choix de s'impliquer», a-t-il conclu.

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