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Johnny Hallyday enflamme les plaines d'Abraham pour le Festival d'été de Québec (PHOTOS)

Le grand retour de la légende Johnny
Marc Young

La dernière fois que Johnny Hallyday avait pris d'assaut une scène de la Vieille Capitale, c'était en 1975. Presque quatre décennies plus tard, pour son grand retour à Québec, Johnny a rempli sans problème les Plaines d'Abraham - une foule, à perte de vue! - et a livré un spectacle digne des plus grands.

«Mieux vaut tard que jamais», avait-il d'ailleurs dit, plus tôt dans la journée en conférence de presse, pour expliquer cette absence, si longue aux yeux de son public québécois.

Son spectacle a débuté, comme il se doit, avec un Johnny en très grande forme qui défonce un mur immense en chantant Allumer le feu. Derrière des colonnes de feu, vêtu de cuir de la tête aux pieds, le chanteur a tout de suite enchaîné avec Je suis né dans la rue, la guitare à la main et l'énergie au plafond.

«Qu'est-ce qu'on est heureux d'être ici ce soir avec vous!», a-t-il lancé à la foule. «Pour nous, c'est un bonheur et on vous aime très fort. Merci pour votre accueil!»

Son énorme succès, Ma gueule, il l'a chanté très rapidement en début de spectacle, au grand bonheur des spectacteurs québécois qui l'ont plus de fois entendu chanter par Éric Lapointe que par son véritable auteur. Un beau moment et un Johnny vibrant de vérité.

Pendant Deux étrangers, de nombreux musiciens sont venus rejoindre joyeusement le chanteur sur scène. Personnellement, c'est lors de son interprétation de Diego que j'ai craqué; flanqué d'un orchestre symphonique et tout à fait théâtral, Johnny Hallyday a fait honneur à son statut de légende.

Un moment émouvant qui s'est poursuivi pendant ses chansons Tennessee (où l'écran géant derrière lui projette l'image d'un rideau de théâtre) et le très intense Poème sur la 7e. «J'aimerais vous faire ce poème car il s'adapte très bien à l'époqe d'aujourd'hui», a dit le chanteur soudainement transformé en poète.

«J'aurais du revenir plus vite au Québec!», a-t-il lancé.

Après Requiem pour un fou, c'est avec Marie-Mai qu'il a partagé la scène et la chanson Rock'n Roll attitude.

«Vous avez des chanteurs et des chanteuses formidables au Québec. Je suis particulièrement heureux d'accueillir une chanteuse que j'aime beaucoup: Marie-Mai!», a-t-il dit en guise d'introduction. Un beau duo, énergique à souhait et une Marie-Mai comme toujours en pleine forme.

«Je parle pour moi et pour tous les gens ici ce soir», en a-t-elle profité pour dire gentiment avant de quitter la scène. «Johnny, merci pour ce beau rendez-vous!»

Pour la partie reprise du spectacle, Johnny avait choisi de beaux classiques comme I who have nothing de Tom Jones (chanté en duo avec son extrêmement talentueuse choriste Amy Keys) puis sa version - toute seule sans Johnny - de Knock on wood.

«J'ai toujours beaucoup de plaisir à jouer cette partie unplugged car elle me permet de vous voir, de vous sentir et de vous entendre», a-t-il dit avant d'entamer de grands et vieux succès comme Joue pas le Rock'n'Roll pour moi, I'm gonna sit right down d'Elvis Presley, Elle est terrible, une reprise de la chanson d'Eddie Mitchell, Cours plus vite Charlie et Tes tendres années.

«Je vous entends mais je ne vous vois pas. Allumez la salle svp!», a-t-il ensuite demandé. D'énormes éclairages prenant ses désirs pour des ordres, illuminant la foule qui s'étendait à perte de vue.

En fin de spectacle, il a chanté ses éternelles Que je t'aime, Fils de personne et L'envie, bordées de pyrotechnie.

«Le chanteur de ce groupe se nomme Johnny Hallyday!», a-t-il lancé à quelques reprises en blaguant à son public totalement sous le charme et certainement pas près d'oublier le nom de leur idole.

«L'accueil que vous nous avez réservé ce soir, je ne l'oublierai jamais», a-t-il remercié avant de quitter la scène une première fois.

En rappel, le grand Johnny a livré ses chansons Dégage et Toute la musique que j'aime à une foule en délire, des Québécois et des Français qui espèrent ne pas avoir à attendre une autre quarantaine d'années pour revoir leur Hallyday.

Retrouvez l'entrevue avec Johnny Hallyday après les photos de son concert

Johnny Hallyday, tout feu tout flamme

Johnny Hallyday sur les plaines d'Abraham

« C'est aussi les gens, le public, qui font de vous ce que vous êtes! »

En conférence ce presse, quelques heures avant le spectacle, Johnny Hallyday était un homme très attendu et pourtant très calme.

Méga star en France depuis des décennies, Jil a affirmé ne pas avoir oublié ses débuts, back in the 60's.

« Quand j'ai commencé ce métier, je ne pensais pas durer. Je me disais «Profitons-en, ça va peut-être ne durer qu'un an! »

Lui qui adore les grands espaces et faire de la moto a dit regretter ne pas avoir le temps, lors de cette visite, de profiter du Québec.

« C'est une belle contrée, le public canadien est une excellent public et la ville de Québec est une très jolie ville », a-t-il dit.

Le Festival d'été de Québec, il lui rappelle un peu Woodstock. « Il faudrait qu'il y en ai plus, partout, pour les artistes et pour le public. »

Sur l'inévitable question de la défense de la langue française, Johnny Hallyday ne s'est pas trop étendu.

« Je ne sais pas s'il ne faut obligatoirement défendre que la langue française, parce que moi je fais avant tout de la musique, mais pour un public francophile, c'est effectivement bien de chanter en français. »

Et le fait que la plupart des Québécois connaissent plutôt ses chansons chantées par des artistes québécois, ça lui fait quoi? « Ça prouve que ma maison de disque n'était pas une bonne maison de disque », a-t-il rigolé, avant d'ajouter sagement « Vous savez, on chante tous les chansons des uns et des autres. »

Suite à une opération ratée survenue en 2009, à son hospitalisation, ses trois semaines dans le coma, ses quatre-cinq mois à essayer de récupérer sa voix et à une profonde dépression, c'est avec Mathieu Chédid que Johnny Hallyday a confié avoir retrouvé le désir de reprendre le micro.

« Travailler avec Mathieu Chédid ça m'a renoué avec l'envie de chanter. Ce n'était pas un album commercial que nous avions envie de faire mais plutôt un besoin de faire de la musique comme nous avions envie de le faire, pour nous, en tant que musiciens. »

Celui qui dit retarder au dernier le moment l'instant où il doit monter sur scène (« Je parle avec n'importe qui rencontré en coulisses, un technicien, un balayeur, pour retarder mon entrée sur scène le plus longtemps possible ») affirme que partager de la musique, « c'est un peu comme une réunion d'amis où l'on donne, où les gens reçoivent et où l'on redonne. »

« Quand le public est enthousiaste, ça aide beaucoup à donner ce qu'il faut. C'est aussi les gens, le public, qui font de vous ce que vous êtes! »

S'il a conquis la France, le Québec et même les Américains (les prestigieux Rolling Stones et New York Times lui ont consacré des articles), le grand Johnny Hallyday reste reconnaissant pour tout ce qu'il a. « On s'habitue rapidement au bonheur », a-t-il dit. « Avoir failli mourir m'a fait comprendre cela. »

En première partie du concert de Johnny

Don Felder et son band sur les plaines d'Abraham

Le concert de Don Felder au Festival d'été de Québec

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