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Le PLQ sur Twitter: trop peu, trop tard?

Le PLQ sur Twitter: trop peu, trop tard?
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Le Parti libéral du Québec fait une offensive pour occuper la twittosphère.

De nombreux attachés politiques sont devenus actifs sur Twitter récemment, tandis que le compte officiel du parti a multiplié par huit en quelques jours son nombre d'abonnements (soit le nombre de personnes suivies pas le PLQ), selon le Journal de Montréal.

Même les ministres Yves Bolduc et Christine St-Pierre ont ouvert leurs propres comptes Twitter depuis le mois mai. «Ils gèrent eux-mêmes leurs comptes», affirme Michel Rochette, directeur des communications du PLQ.

Michel Rochette affirme que le parti n'a pas donné un mot d'ordre à ses membres de s'investir sur le site de microblogue. Toutefois, il reconnaît que le parti souffrait de sa faible présence sur le site. «Il y a des faussetés qui se disent et qui se répètent sur Twitter, dit-il. Si elles ne sont pas corrigées, certains internautes finissent par croire qu'elles sont vraies.»

Le PLQ a offert des cours sur les médias sociaux à ses membres qui souhaitaient ouvrir un compte Twitter. «Nous sommes conscients que des dérapages peuvent se produire, mais les gens sont prudents», dit-il.

Des leçons de la #ggi

«Les libéraux ont vu l'importance des médias sociaux pendant la grève étudiante et veulent occuper cet espace de discussion», croit Alain G. Gagnon, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en études québécoises et canadiennes, de l'UQAM.

Toutefois, le professeur souligne que l'électorat traditionnel du PLQ est plus âgé et peu présent sur le site de microblogue. «Les jeunes et les partis d'opposition sont déjà très présents et mobilisés, dit-il. Il sera difficile pour les libéraux de canaliser la conversation à leur avantage.»

Pour le député péquiste Bernard Drainville, très actif sur Twitter, la nouvelle offensive des libéraux s'inscrit dans une stratégie partisane en vue des élections. «Je ne crois pas que les libéraux viennent de découvrir la valeur de la communication avec les citoyens», lance-t-il.

Bernard Drainville affirme que le public verra rapidement si les nouveaux utilisateurs souhaitent discuter sincèrement avec le public ou simplement transmettre le message du parti. «Pour le moment, beaucoup des nouveaux venus ne font que répéter la cassette du PLQ, dit-il. Leur message est télégraphié par la permanence du parti.»

Michel Rochette rejette ces accusations. «Ceux qui sont nouveaux sur Twitter sont peut-être plus prudents, mais on est loin de la cassette», dit-il.

Débats acrimonieux

Les libéraux ne sont pas les seuls à s'être fait remarquer sur Twitter récemment. Le chef de la Coalition avenir Québec François Legault gère lui-même son compte depuis la fin juin. Le nouveau candidat-vedette du PQ Pierre Duchesne est également très actif en ligne.

Cette présence d'élus, candidats et cadres des partis a donné lieu à plusieurs échanges acrimonieux. Les attaques viennent des trois principaux partis.

Par exemple, le chef de la Coalition avenir Québec François Legault écrivait le 7 juillet dernier: «@alip450 Vous êtes fiers de notre gouvernement corrompu, de nos taux de décrochage, de nos délais d'attente aux urgences?».

Des échanges musclés ont également eu lieu entre Pierre Duchesne et le directeur général du PLQ, Karl Blackburn.

Bernard Drainville, qui tweete à titre de député depuis 2009, craint que cette arrivée soudaine d'élus, candidats et membres de partis à quelques semaines d'une possible campagne électorale donne lieu à une guerre de mots sur Twitter. «Ça risque de mener à des combats de coqs, plutôt qu'à des débats d'idées.»

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