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Le prolifique jazzman Ron Carter honoré dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal

Ron Carter reçoit le prix Miles Davis
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MONTRÉAL - L'occasion était belle pour l'organisation du Festival international de jazz de Montréal de remettre le prix Miles-Davis à la légende vivante de la musique Ron Carter. Le célèbre contrebassiste est de passage dans la métropole pour se produire en trio, ce soir au Club Soda, en compagnie du guitariste Russell Malone et du pianiste Donald Vega. Le président et fondateur de l'événement, Alain Simard, grand admirateur du musicien, lui a remis en main propre la statuette de bronze créée en l'honneur du grand trompettiste.

L'homme qui rayonne sur la planète jazz depuis plus de 40 ans s'est dit flatté de recevoir une telle récompense: « Après toutes ces années, c'est gratifiant et stimulant d'obtenir un prix de la part d'un si grand festival. Ça laisse sous-entendre que je devrai continuer à faire ce que je fais de mon mieux ! », a lancé le sympathique gaillard lors d'un point de presse tenu en début d'après-midi à la salle Stevie Wonder de la Maison du festival.

Selon l'équipe du Jazz, Carter est reconnu pour la solidité, la grâce et la finesse de son jeu. Considéré à forte raison comme un maître incontesté du genre musical, il a laissé sa marque sur plus de 2000 disques au fil du temps. Ayant fait ses débuts dans le quintette de Chico Hamilton, ce compositeur et soliste réputé a accompagné des centaines de musiciens, dont plusieurs grandes pointures telles que Miles Davis, Herbie Hancock, Bill Evans, James Brown et Tony Williams, pour ne nommer que ceux-ci.

« J'ai en effet joué avec de grands musiciens », a-t-il commenté en anglais. « Mais tous ne développent pas comme de véritables créateurs. Bien entendu, je ne nommerai pas de noms ! Les meilleurs sont pour moi ceux qui cherchent sans cesse à pousser en avant l'inspiration et le talent afin de produire une musique inspirée et inspirante. Ce n'est pas une question de virtuosité, mais plutôt d'attitude. Si vous venez voir le spectacle de ce soir, vous allez comprendre de quoi je parle...», a envoyé le bassiste sourire en coin.

Carrière époustouflante

Depuis les années soixante, Ron Carter en a fait du chemin. Il s'est produit tour à tour avec le New York Jazz Quartet et le New York Jazz Sextet, a travaillé avec Lena Horne, Bill Evans ou encore James Brown et a participé à plusieurs projets montés par Herbie Hancock. À compter des années 1970, il s'est imposé comme leader-soliste de ses propres formations et a su repousser avec panache les frontières du jazz, en adaptant par exemple des suites de Bach au violoncelle solo.

Variant les projets et les formules, il a été couronné d'un Grammy en 1987 pour sa pièce instrumentale Call Sheet Blues composée pour le film Round Midnight de Bertrand Tavernier et a prouvé ses qualités de grand pédagogue en publiant plusieurs ouvrages spécialisés et en rendant près de 20 ans de service à la faculté de musique du City College de New York, où il est professeur émérite. On puet donc le qualifier de maître dans tous les sens du terme, dont l'influence sur les générations de musiciens qui suivent n'est pas près de s'éteindre.

À cet égard, il est sans contredit une source considérable d'inspiration dans le monde du jazz, à tel point que bien des musiciens ont souvent tenté d'imiter son style. Questionné à propos, le musicien s'est fait très humble: « Nous avons certainement besoin dans le milieu de gens qui surprennent et inspirent d'autres artistes. Je déteste l'idée qu'on puisse vouloir sonner comme Ron Carter, mais en contrepartie, si je peux par mon travail insuffler du bon dans la démarche d'autres talents, tant mieux, j'en suis ravi. »

Ron Carter est le 19e musicien à se mériter cette récompense qui a vu le jour en 1994 et dont le but est de rendre hommage à un artiste de jazz de renommée internationale, à son œuvre ainsi qu'à sa contribution au renouvellement du genre. Il succède notamment à Stanley Clarke (2011), Ornette Coleman (2009), Brad Mehldau (2006), Chick Corea (2002), Michael Brecker (2001), Herbie Hancock (1997), Wayne Shorter (1996), Pat Metheny (1995) et John McLaughlin (1994).

Le récipiendaire du prix Miles-Davis sera à la barre du Ron Carter Trio, à 18 h au Club Soda.

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