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Le Canada a lancé un nouvel appel à une sortie de crise rapide en Syrie, à l'aube d'une guerre civile

Le Canada appelle à un gouvernement de transition
AP

OTTAWA - Ottawa soutient qu'il est absolument nécessaire de trouver une solution diplomatique à la crise qui secoue la Syrie.

Un porte-parole du ministre des Affaires étrangères, John Baird, a déclaré que la violence perpétuelle au pays devenait «rapidement hors de contrôle».

«Il est crucial que nous en arrivions à une solution diplomatique à cette crise avant que la situation ne se détériore davantage», a déclaré Rick Roth.

L'appel du Canada a été lancé à l'issue d'une conférence internationale à Genève, où les représentants des grandes puissances ont consenti à un plan de paix élaboré par l'ONU et appelant à la création d'un gouvernement de transition.

Le texte laisse toutefois la porte ouverte à une implication du président de la Syrie, Bachar el-Assad, et ce, à la demande de la Russie, alliée de longue date de Damas.

M. Roth a indiqué que le Canada soutient le plan d'action de l'ONU et croit que le document «demeure le meilleur espoir» pour qu'une résolution pacifique et rapide au conflit soit mise en oeuvre.

Mais il a poursuivi en indiquant qu'il n'était pas de l'avis du Canada que le président el-Assad doive demeurer à la tête de la Syrie; une telle chose serait sans doute inacceptable pour ceux qui travaillent à ramener la paix dans le pays, a-t-il fait valoir.

Il a également ajouté que le Canada savait qu'il fallait demeurer réaliste tout en continuant à tenter de trouver toute avenue pouvant rétablir l'ordre.

Ottawa demande également à ce que les minorités culturelles et religieuses syriennes soient respectées et protégées, et que les femmes jouent un rôle central dans le cadre d'éventuels efforts de reconstruction.

«Le peuple syrien doit pouvoir décider collectivement d'emprunter un chemin vers un avenir meilleur qu'ils désirent tous», a dit M. Roth.

Il est impossible de savoir si le plan onusien aura quelque effet réel pour amoindrir les violences en Syrie. Une phrase-clé de l'entente stipule que le gouvernement transitoire «devra être formé sur la base du consentement mutuel», donnant de facto au gouvernement en place et à l'opposition le droit mutuel d'opposer un veto.

Les responsables de l'opposition syrienne ont immédiatement rejeté toute idée de partage de la transition avec M. el-Assad, bien que l'entente requiert également que les chefs des forces de sécurité aient la confiance du peuple.

Le gouvernement Assad n'a pas eu de réaction immédiate, mais a indiqué de façon répétée qu'il avait la responsabilité d'éliminer les terroristes et qu'il n'accepterait aucun modèle de gouvernance non-syrien.

Les dissidents du régime de Bachar el-Assad affirment que les violences en Syrie ont fait 15 000 morts depuis le début des hostilités, il y a plus d'un an.

L'opposition syrienne a d'ailleurs toujours de la difficulté à surmonter la discorde interne et son manque d'expérience pour acquérir les appuis nécessaires pour prouver qu'elle est prête à gouverner.

Selon les Nations unies, les violences ont empiré depuis la signature d'un cessez-le-feu en avril, et les massacres tendent à avoir de dangereuses connotations sectaires, de plus en plus de Syriens étant ciblés en raison de leur religion.

L'accroissement de la militarisation du conflit, dans les deux camps, laisse présager d'une guerre civile.

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