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Spectacle de la Coalition des humoristes indignés: une décision mardi sur le partage des profits

La CLASSE saura si elle reçoit une part des profits mardi
Radio-Canada.ca

MONTRÉAL - C'est ce mardi matin que la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (Classe) devrait apprendre si elle touchera ou non sa part des profits réalisés lors du spectacle-bénéfice de la Coalition des humoristes indignés (CHI).

Une réunion aura lieu entre, notamment, les responsables de l'événement du 15 juin, les soeurs Luce et Lucie Rozon, le directeur de la clinique juridique Juripop, Marc-Antoine Cloutier, ainsi que le coordonnateur du spectacle, Daniel Thibault.

Selon M. Cloutier, les artistes et les humoristes «mettent beaucoup de pression sur l'organisation pour que ceux qui les ont critiqués ne bénéficient pas des fonds amassés».

Les discussions qu'il a eues avec les organisateurs indiquent donc pour le moment que la Classe ne recevra pas d'argent. «Les humoristes ont fait le spectacle de façon bénévole. Ils en ont subi les conséquences, car ce ne sont pas tous leurs clients qui soutiennent la contestation de la loi 78», observe-t-il. «Un minimum serait de les remercier, pas de les critiquer. Je comprends qu'ils soient fâchés.»

M. Cloutier précise que Juripop ne prendra pas la décision de «sortir» la Classe du partage des profits mardi, car ce n'est pas elle qui a décidé d'inviter l'organisation au spectacle. «C'était une initiative de Daniel Thibault et des soeurs Rozon», rappelle-t-il.

La Classe elle-même hésite à récolter sa part des profits, qui se seraient élevés, selon Daniel Thibault, à 25 000 $.

M. Cloutier se dit frustré par la situation. Il a affirmé avoir demandé, à trois reprises, à la Classe si elle avait besoin de consulter son congrès pour participer et recevoir une partie des profits du spectacle de la CHI. À trois reprises, la Classe aurait dit que cette consultation n'était pas nécessaire.

Le directeur de Juripop a fait signer une entente au porte-parole de la Classe Gabriel Nadeau-Dubois, alors membre de l'exécutif, et à Philippe Éthier, qui siégeait également au comité exécutif de l'organisation étudiante à ce moment-là.

Pourtant, le dimanche 14 juin — la veille du spectacle —, la Classe a retiré un lien pour l'événement de la CHI de son site Web. Selon M. Cloutier, elle aurait également envoyé un courriel à sa base militante pour l'avertir qu'elle devait attendre une décision du congrès avant d'accepter, ou non, sa part des profits.

Le dernier congrès de la Classe s'est terminé la même journée. Des questions ont alors été soulevées quant au fait que certains humoristes qui allaient participer au spectacle-bénéfice du lendemain auraient tenu des propos sexistes et homophobes.

«Habituellement, une décision prise par le conseil exécutif ne pose pas de problème, reconnaît la porte-parole de la Classe Jeanne Reynolds. Mais on avait reçu des critiques d'associations étudiantes et de militants, et on a voulu ouvrir le débat. Des gens ont alors proposé de ne pas accepter une part des profits.»

Faute de quorum, la question n'a pas été débattue au congrès, et la Classe a choisi de geler les fonds en attendant le congrès du 3 juillet. Elle a enlevé le lien de son site Web, mais au moment de la faire, «tous les billets étaient déjà vendus», souligne Mme Reynolds.

La Classe a cependant omis d'aviser la clinique Juripop de sa décision. C'est donc dans les médias que M. Cloutier a appris le choix de la Classe, et il a déduit que cette décision expliquait l'absence des porte-parole de l'organisation au spectacle-bénéfice du lundi 15 juin.

«Un minimum aurait été de nous dire: 'un instant, je dois aller voir mon congrès et je reviens', lance M. Cloutier. Aujourd'hui, ce qui frustre davantage les humoristes, ce n'est pas la position de quelques radicaux au sein de la Classe: c'est le fait que l'organisation n'a pas tenu parole.»

Mais Mme Reynolds voit les choses autrement. Elle soutient que la Classe s'était entendue pour faire la promotion du spectacle sur les réseaux sociaux, entre autres, mais que la présence des porte-parole le soir de l'événement n'avait pas été confirmée, de manière officielle du moins. «Ce n'était pas dans l'entente, c'était plutôt informel», affirme-t-elle.

«L'attaché de presse de Juripop savait que les porte-parole n'étaient pas disponibles ce soir-là. C'était clair.»

Si la Classe ne touche pas sa part des profits du spectacle, ceux-ci iront tous à Juripop, qui représente la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), ainsi qu'à certaines personnes arrêtées lors de manifestations dans la contestation du projet de loi 78. La Classe compte sur ses propres avocats.

«Si on ne reçoit pas d'argent, il restera dans la contestation juridique. Il ira donc à une bonne cause», s'est consolée Mme Reynolds.

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